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C'est une impression bizarre que de voir un metteur en scène de la trempe de Nicholas Ray et des acteurs qu'on aime beaucoup (Maureen O'Hara, Melvyn Douglas, Gloria Grahame) se perdre dans un film de commande fort moyen! Malgrè son titre homonyme, "A Woman's Secret" n'a rien à voir avec celui de Robert Wise, bien meilleur sur le papier que celui-ci! L'argument se tient en quelques mots: Trahie, une ancienne vedette de music-hall en arrive à haïr celle dont elle a assurè la carrière! Le film nous installe, en flash-back, dans une atmosphère sombre! C'est d'ailleurs ce qui fait sa beautè mais aussi ses limites avec une Maureen O'Hara qui ne parvient pas à atteindre cet ètat de grâce, qui permettrait d'aller bien au-delà de ce que l'on dècouvre à l'ècran! Blonde et vouèe au film noir, Gloria Grahame est formidable, heureusement! Melvyn Douglas, quant à lui, semble être allergique aux taxis new-yorkais! En inspecteur de police, Jay C. Flippen nous sort quand même deux trois vannes bien senties (« Si on devait avoir une balle dans le corps, on serait nèe avec ! »). Mineur, "A Woman's Secret" reste le plus souvent collè à la poêle! En gros, on ne retrouve pas le lyrisme et la violence des sentiments de "They Live by Night", le premier grand film de Ray! A voir surtout pour la « Good Bad Girl » qui accomplit un morceau d’anthologie dans le registre « vènèneux ». Le film vaudrait presque le dètour, rien que pour elle! Mais, il est prudent de prèvoir quand même un bon bouquin (Nicholas Ray par Jean Wagner par exemple) pour les scènes où elle n’apparaît pas...
Caine78
Troisième film, méconnu, de Nicholas Ray, « Secret de femme » a été renié par le réalisateur lui-même, ce qui peut paraître aujourd'hui très excessif. Car si c'est effectivement une œuvre mineure dans la carrière de l'auteur de « Johnny Guitar », on y trouve de vrais points positifs. D'abord la narration : construisant intelligemment son récit entre flashback et temps présent, Ray parvient à garder un vrai mystère autour de l'incident présenté en début de film, et bien malin celui qui parviendra à tout deviner très rapidement. Ensuite, l'interprétation : au-delà de sa très grande beauté, Maureen O'Hara avait une vraie présence et le prouve une fois encore, bien entourée notamment par l'excellent Melvyn Douglas et celle qui fût une révélation pour moi : Mary Philips, irrésistible en femme de détective se découvrant un grand talent pour les enquêtes policières. Dommage en revanche que le scénario soit un peu confus et que le rythme patine à plusieurs reprises, car si formellement le réalisateur a déjà fait mieux, ça n'en reste pas moins très convenable, pour ne pas dire assez réussi. Cela aurait donc pu être mieux, mais le résultat, notamment fort de ses beaux personnages féminins, reste, à défaut d'être passionnant, un bon moment de cinéma.
TTNOUGAT
Il y a parfois des films que l’on ferait mieux de ne pas regarder pour ne pas être déçu par un metteur en scène que nous aimons bien. C’est ici le cas; comment Nicolas Ray même en début de carrière a t’- il pu accepter un tel scénario qui en plus tient plus du théâtre que du cinéma ? Bien sur, l’ensemble est maitrisé avec une superbe séquence finale dont le corps à corps entre les deux femmes. Mais, c’est vraiment trop peu, même la belle personnalité de Melvyn Douglas n’arrive pas à tirer les spectateurs d’une torpeur contagieuse. On peut évidemment passer son temps à se demander le genre du film :musical, comédie, policier, drame , ce qui est toujours signe d’un film peu convaincant. Une remarque personnelle pour finir : dans les films de Ray les femmes ont toujours du caractère et ne sont jamais des faire-valoir… Une pensée pour le duo de Johnny Guitar en passant.
Bon, ce n'est pas un chef d'œuvre, mais si on n'a rien de mieux à regarder... pourquoi pas. L'histoire se tient, même si le rythme est un peu lent. Les quelques passages comiques sont parfois indigestes, mais ça passe encore. Par contre, évitez ABSOLUMENT la version française: il s'agit d'un doublage moderne avec des voix fort peu inspirées; de plus, le son est décalé d'une seconde environ ce qui rend l'ensemble risible ou irritant, selon votre humeur du jour.
Il est difficile de croire que cette grosse cata est la deuxième oeuvre d'un cinéaste qui avait tout juste à l'époque assez brillamment débuté avec "Les Amants de la nuit". Scénario lourd et pauvre qui se distingue par son absence d'enjeux majeurs (et pourtant il a été écrit par le scénariste de "Citizen Kane" !!!), psychologie des personnages pas du tout crédible, direction d'acteurs approximative, sauf parfois pour Melvyn Douglas qui arrive à sauver quelques meubles, présence derrière la caméra d'un réalisateur qui donne l'impression d'avoir eu autant de plaisir à diriger ce film qu'il aurait eu à se tirer une balle dans le pied et révélation finale qui est très loin du twist-ending qui déchire grave sa race. Des ingrédients parfaits pour réussir un ratage.
Pour « Secret de femme », Nicolas Ray n’a pas été très inspiré, il ne nous offre pas un film passionnant, mais tout de même, cela tient bien, le couple que forme l’inspecteur et sa femme est assez réussit, en apportant une note de légèreté dans cette enquête, même s’il ne faut pas prendre tout cela au sérieux. Ne voulant pas compromettre sa star de Maureen O’Hara, on devine très vite ce qui va se passer. Plusieurs angles auraient pu être envisager, film dramatique = échec commerciale ; film à procès, film construit autour de flash back. C’est cette dernière option que choisis Ray, nous promenant de Paris au Maroc, faiblesses du scénario, qui aurait pu être plus fouiller en restant simple et en semant d’avantage le doute dans l’esprit du spectateur. Dommage que le partit pris de son réalisateur soit si clairvoyant
De bons acteurs, un bon metteur en scène et une intrigue qui se tient ne font pas forcément un bon film. On ne retient en fait que la faiblesse du scénario et un film, qui commence comme un thriller et qui se termine comme une histoire à l'eau de rose.
Fêtons le cinéma
A Woman’s Secret semble anticiper ce qui deviendra l’un des meilleurs films d’Alfred Hitchcock et l’un des plus grands films de l’Histoire du cinéma, Vertigo, par la superposition de deux femmes dont la seconde a pour fonction de remplacer l’autre. Il ne s’agit pas ici de chevelure, mais de la voix d’une chanteuse qui soudain se casse, risquant alors de mettre un terme à sa carrière et à sa gloire. Le long métrage prend donc le soin de développer la thématique du double et de la jalousie qui en découle : des jeux de miroir à la composition des plans – lorsque Susan commence à chanter pour la première, accompagnée par Luke au piano, Marian a quitté la pièce avant de revenir au seuil de celle-ci divulguée par un rideau, traduction de son trouble intérieur et du projet secret qu’elle élabore –, Nicholas Ray rend concrète cette rivalité qui mêle fascination et détestation, rivalité et amour sincère. Néanmoins, le cinéaste fait le choix de court-circuiter son propos psychanalytique en introduisant un couple comique dont la seule fonction est de déclencher le rire : un policier peu charismatique et son épouse au fort caractère qui joue les enquêtrices avec sa loupe et sa poudre à empreintes, « à la Sherlock Holmes ». C’est dire que la tension entre les deux femmes, bien rendue par des flashbacks qui ne sont pas sans rappeler la construction d’un Citizen Kane – Herman J. Mankiewicz est au scénario –, finit par s’amoindrir à mesure que s’installe le duo comique. Dit autrement, la volonté de casser les clichés du flic en féminisant l’enquête et en la tournant quelque peu en dérision affecte la crédibilité de l’intrigue principale, d’autant plus que l’humour s’avère des plus lourdingues. Reste une œuvre audacieuse qui a le mérite de placer sur le devant de la scène des personnages féminins complexes et très bien interprétés.
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