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inspecteur morvandieu
39 abonnés
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2,5
Publiée le 23 avril 2024
Dans la première partie du film, Mocky introduit les éléments d'une probable erreur judiciaire (de sorte que le dénouement se transforme en une inattendue et sobre critique spoiler: de la peine de mort) et met en scène l'atmosphère d'une ville provinciale, ses notables, ses épouses bourgeoises délaissées et ses jeunes filles peu farouches. Cette présentation prend un autre aspect avec la nouvelle d'un crime sordide, fait divers plutôt commun et très provincial dont Mocky se sert pour fustiger, comme il se doit, une société bourgeoise médiocre. A sa tête, une personnalité incontournable sur laquelle se portent les soupçons du témoin en question dans le titre du film, son ami italien de passage (Alberto Sordi dans une fantaisie puis une inquiétude toute italiennes) Pour autant, le film n'est pas captivant, ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas de suspense, que Mocky dirige une intrigue sans surprise et, pour tout dire, un peu terne. A l'image de ses personnages sans grande saveur et plutôt sommaires, la satire reste modeste et, surtout, convenue.
Dans nos contrées, plus inégal que Jean-Pierre Mocky, on ne fait pas, ou alors difficilement. Pour ma part, si j'ai passé de bons, voire très bons moments devant certains films, j'en ai passé aussi de très pénibles. Devant "Le témoin", ce fut pénible. Au bout de 10 minutes, je savais que ça n'allait pas le faire. Et ce ne sont pas les quelques saillies réjouissantes entendues ça et là qui sauront me faire changer d'avis, c'est bien trop peu. Quel dommage que d'avoir su attirer deux comédiens du calibre de Philippe Noiret et Alberto Sordi pour aussi mal les employer. La direction d'acteurs n'était certes pas la priorité de Mocky mais quand même, quand on repense au feu d'artifice que fut "L'ibis rouge", ça fait suer.
Lorgnant du côté de Chabrol, une satire au vitriol des mœurs décadentes et malsaines de la bourgeoisie de province des années 70, doublée d’une dénonciation de la peine de mort, portée par l’excellent Philippe Noiret en notable immoral, contrebalancé par la bonhomie innocente d’Alberto Sordi.
Un Mocky qui ressemble beaucoup à du Chabrol avec l histoire de ce notable de province au dessus de tout soupçon qui a violé et assassiné une petite fille. La critique de la haute bourgeoisie est au vitriol, à cela il ajoute une diatribe contre la peine de mort. L ambiance est lourde, le ton est cruel et aiguisé. Mocky fait un film brut sans fioritures qui convient parfaitement à l histoire qu il raconte. Dans le premier rôle Philippe Noiret est glaçant en personnage qui sous couvert de respectabilité se sait au dessus des autres et des lois. S il peut s avérer choquant, il n en reste pas moins un des meilleurs Mocky que j ai vu à ce jour.
Quelle tête à claque cet Alberto Sordi. Finalement ce qui lui arrive est bien fait pour lui. Mocky critique la bourgeoisie mais avec sa mise en scène et sa direction d’acteurs, ça ne passe pas du tout. J’ai vraiment préféré Philippe Noiret qui joue le détestable.
J'ai vu un film... du grand Jean-Pierre Mocky... Un film de 1978, un film qu'on ne peut plus faire aujourd'hui... Ce film nous parle de la France des notables, qui exercent un pouvoir bourgeois, économique, patriarcale, dans un totale impunité à l'époque de Giscard. C'est une dénonciation virulente d'un système judiciaire qui, ii recherche "le meilleur coupable possible", plutôt que le "bon coupable".
Philippe Noiret est glaçant de cynisme, drapé dans sa respectabilité bourgeoise... auteur d'un meurtre d'une jeune fille qui s'évertue à orienter la police, qui suit très facilement, vers son meilleur ami, un italien de passage, interprété de manière magistrale par Alberto Sordi. Il est léger, joyeux, insouciant, imprécis, et au final, ces comportements paraîtront hautement suspects à la police, face à un Noiret froid, maître des ses nerfs et dans une posture intouchable...
Un polar noir bien dirigé par Jean-Pierre Mocky ; sa réalisation nous propose une enquête assez laborieuse nous préservant néanmoins un bon suspense et quelques scènes surréalistes intéressantes. Sur un fond d'intrigue policière, le scénario nous livre une approche contenue du sexe et de la pédophilie, une critique discrète de la bourgeoisie et de l'église, le tout restant tout de même assez fade. Heureusement, le film nous offre un très bon casting avec un excellent Philippe Noiret qui porte le film, bien secondé par Alberto Sordi. On y remarque aussi les belles présences de Paul Crauchet et de Roland Dubillard dans le Rôle du Commissaire Guérin.
"Le témoin" occupe assurément une place à part dans la filmographie de Mocky. Co-production franco-italienne, cette oeuvre rappelle en effet le meilleur de la comédie transalpine. On pense à l'humour noir de Ferreri, à cette façon de tirer le fil du récit vers l'absurde. Sordi, unissant les deux cinémas, est un magnifique témoin, tout comme la musique de Piero Piccioni souligne l'intrigue de ses notes acidulées.
Un très bon film de Mocky, moins connu que d'autres et que l'on redécouvre avec plaisir. La 1ere moitié est plutôt une farce , une satire contre la bourgeoisie de province , ici Reims, las cachotteries, les magouilles politiques des vieilles familles , les secrets enfouis ,Noiret est excellent car il apporte une nuance à son personnage très subtil , tout à la fois critique du sytème, , contestataire, , mais aussi corrompu de l'intérieur. Sordi excellent en peintre restaurateur d'une église , et qui choisit comme modèle une pré-adolescente , un peu délurée, et séductrice . Un crime va engager le film sur polar à la Chabrol , tout en atmosphère étouffant et et qui se transforme dans la dernière parie en un plaidoyer contre la peine de mort, très bien construit.Un des meilleurs dans le genre . Un film que l'on ne pourrait probablement plus faire de la même manière aujourd'hui avec le politiquement correct .
Un Mocky sérieux et bien noir. Une dénonciation sans concession de la bourgeoisie de province avec notamment un Philippe Noiret énorme d'hypocrisie , de malice diabolique et un Alberto Sordi stupide de naÏveté.De plus le film dénonce la peine de mort à une époque où elle était encore appliquée en France.Une réussite indéniable dans la filmographie d'un metteur en scène inégal.
Mocky détourne habilement certains codes de la comédie italienne (personnage exubérant, musique joyeuse voire exaspérante, érotisme discret et gags visuels), dont le décalage avec le fait-divers sordide sur lequel est construit le film crée une impression de malaise, et force le spectateur à analyser son propre positionnement moral. Philippe Noiret est très bon en salaud narcissique et faussement débonnaire, mais c'est surtout la prestation d'Alberto Sordi qui force le respect ici, tant il parvient bien à camper un personnage à la fois érudit et profondément stupide, trop humain en quelque sorte, que son refus des règles place à la limite de l'anomie. La seule limite de ce film est peut-être précisément la stupidité de ce personnage de "témoin", trop fidèle en amitié et qui se méfie bien peu. C'était mon premier Mocky et j'ai bien l'intention d'en voir d'autres.
Nous retrouvons dans ce film beaucoup de thèmes, récurrents chez Jean-Mocky, présents dans beaucoup de ses films, soit comme sujets principaux ou sous-jacents à l'intrigue. Parmi ceux-ci: la bourgeoisie de province, méprisante et hautaine, le narcissisme médiocre de l'Église, l'avidité sexuelle de toutes et tous. Dans un contexte de film policier. Une préadolescente est retrouvée tuée et violée. Elle était le modèle de Alberto Sordi, peintre qui restaure une toile de l'église locale. Il est accusé à l'insu de son plein gré, car il est le dernier à l'avoir vue. Le film est aussi un plaidoyer contre la peine de mort. Il est le témoin du titre et va se retrouver accusé du viol et du meurtre. Philippe Noiret campe un bourgeois méprisant, et sa femme et la bourgeoisie de province le sont encore plus.
Portrait au vitriol de la médiocrité et du racisme de caste, Jean-Pierre Mocky frappe fort (le matériel original est un roman de Norman Daniels) avec ce film qui donne une gifle au spectateur. Et il bénéficie d'une distribution importante, avec Philippe Noiret qui excelle en monstre concupiscent qui n'y peut rien, Alberto Sordi en naïf très bête, et Roland Dubillard dans le rôle du commissaire qui jubile d'ennuyer cette bourgeoisie qui se croit intouchable.
On a parfois moqué Mocky dans sa période « j’enfoutiste », dont « Le Témoin » est bien éloigné. Ce film appartient à sa meilleure filmographie dans un genre policier qu’il respecte assez dans ses codes, tout en y ajoutant les griffes communes à son cinéma. La société déliquescente, les bourgeois, les curés , le cinéaste retrouve ses cibles favorites dans l’adaptation du roman d’Harrison Judd, autour de deux thèmes surlignés : la pédophilie et la peine de mort. On l’évoque à l’occasion de la disparition d’une fillette retrouvée étranglée près du domicile inhabité d’un riche industriel. Il est joué par Philippe Noiret, déjà conforme à cette époque à ce profil de gros nounours qui cache bien son jeu derrière ce sourire bienveillant. Alberto Sordi lui donne la réplique et c’est un bonheur tout aussi grand de le découvrir , pétulant et … italien ! Les deux hommes sont suspectés par l’enquêteur de service que Mocky habille à sa façon et c’est un beau personnage dans un contre-emploi réussi pour Roland Dubillard. AVIS BONUS Une interview de Mocky éclairant, doublée des commentaires de son ancien assistant et d’une fin alternative Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Peu connu et certainement l'un des meilleurs Mocky qui réalise ici un remarquable réquisitoire contre les notables et contre la peine de mort . Il nous montre à travers le meurtre d'une enfant qu'il y a toujours une justice pour les puissants mais pas forcement pour les innocents. L'immense Alberto Sordi qui interprète un peintre adorable qui est ami avec l'industriel (Philippe Noiret impeccable comme d'habitude) sera manipulé par celui-ci et par sa famille pour être envoyé vers son destin tragique . Avec ce film l'humour caustique de Mocky disparait un peu au profit d'une ambiance à la Chabrol .Le problème de la pédophilie est évidemment abordé mais le sujet est traité avec finesse.
Encore un film de Jean-Pierre Mocky dont j'attendais beaucoup et qui m'a déçu. Le Témoin, est une oeuvre plate sans grande vraisemblance et à l'interprétation très moyenne.