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Norbert Sautelles
6 abonnés
545 critiques
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5,0
Publiée le 23 octobre 2022
Nous retrouvons dans ce film beaucoup de thèmes, récurrents chez Jean-Mocky, présents dans beaucoup de ses films, soit comme sujets principaux ou sous-jacents à l'intrigue. Parmi ceux-ci: la bourgeoisie de province, méprisante et hautaine, le narcissisme médiocre de l'Église, l'avidité sexuelle de toutes et tous. Dans un contexte de film policier. Une préadolescente est retrouvée tuée et violée. Elle était le modèle de Alberto Sordi, peintre qui restaure une toile de l'église locale. Il est accusé à l'insu de son plein gré, car il est le dernier à l'avoir vue. Le film est aussi un plaidoyer contre la peine de mort. Il est le témoin du titre et va se retrouver accusé du viol et du meurtre. Philippe Noiret campe un bourgeois méprisant, et sa femme et la bourgeoisie de province le sont encore plus.
Portrait au vitriol de la médiocrité et du racisme de caste, Jean-Pierre Mocky frappe fort (le matériel original est un roman de Norman Daniels) avec ce film qui donne une gifle au spectateur. Et il bénéficie d'une distribution importante, avec Philippe Noiret qui excelle en monstre concupiscent qui n'y peut rien, Alberto Sordi en naïf très bête, et Roland Dubillard dans le rôle du commissaire qui jubile d'ennuyer cette bourgeoisie qui se croit intouchable.
Peu connu et certainement l'un des meilleurs Mocky qui réalise ici un remarquable réquisitoire contre les notables et contre la peine de mort . Il nous montre à travers le meurtre d'une enfant qu'il y a toujours une justice pour les puissants mais pas forcement pour les innocents. L'immense Alberto Sordi qui interprète un peintre adorable qui est ami avec l'industriel (Philippe Noiret impeccable comme d'habitude) sera manipulé par celui-ci et par sa famille pour être envoyé vers son destin tragique . Avec ce film l'humour caustique de Mocky disparait un peu au profit d'une ambiance à la Chabrol .Le problème de la pédophilie est évidemment abordé mais le sujet est traité avec finesse.
13 804 abonnés
12 441 critiques
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4,0
Publiée le 2 février 2014
L'un des meilleurs Mocky et l'une de ses plus belles rèussites ! Dans cette charge fèroce contre les moeurs provinciales, Jean-Pierre Mocky dènonce avec virulence l'absurditè du système judiciaire et de la peine de mort! Le remarquable Philippe Noiret prête sa silhouette bonhomme aux turpitudes d'un notable drapè dans une respectabilitè de façade et couvert par sa famille, face à l'acteur italien l'immense Alberto Sordi, plus sobre qu'à l'habitude, en tèmoin gênant! Une excellente satire au vitriol parfaitement maîtrisè par le cinèaste anar et superbement interprètè par Philippe Noiret et Alberto Sordi...
"Le Témoin" est certainement l'un des plus grands films de Jean Pierre Mocky. Brillant réquisitoire contre la peine de mort, ce film traite également avec beaucoup de pudeur d'un sujet extrêmement délicat : la pédophilie. C'est aussi la rencontre entre deux monstres sacrés du cinéma mondial : Philippe Noiret et Alberto Sordi. Un film à voir et à revoir tant pour la richesse de ses interprétations que pour la force de son message.
Les Mocky c'est soient bon, soient mauvais (voir ridicules parfois), heureusement ici c'est du très bon. Comme le dit Mocky "J'aime les choses bizarres et je fais des films bizarres sauf ici c'est un film classique" ; à l'origine Jean Gabin devait jouer dans Le Témoin mais la mort passant par là cela changea tout et Alberto Sordi joua le rôle de l'ami du notable Noiret. Les 2 acteurs sont fabuleux, Sordi joue un personnage sympathique et léger, plein d'entrain qui va soupçonner son ami d'avoir tué une petite fille, Mocky réalise ce film de manière plus sérieuse qu'à son habitude d'ailleurs l'ambiance est sinistre ce qui ne l'empêche pas de ponctuer Le Témoin de nombreuses touches d'humour. C'est vraiment un très bon film, intelligent et cynique.
Un très bon film de Mocky, moins connu que d'autres et que l'on redécouvre avec plaisir. La 1ere moitié est plutôt une farce , une satire contre la bourgeoisie de province , ici Reims, las cachotteries, les magouilles politiques des vieilles familles , les secrets enfouis ,Noiret est excellent car il apporte une nuance à son personnage très subtil , tout à la fois critique du sytème, , contestataire, , mais aussi corrompu de l'intérieur. Sordi excellent en peintre restaurateur d'une église , et qui choisit comme modèle une pré-adolescente , un peu délurée, et séductrice . Un crime va engager le film sur polar à la Chabrol , tout en atmosphère étouffant et et qui se transforme dans la dernière parie en un plaidoyer contre la peine de mort, très bien construit.Un des meilleurs dans le genre . Un film que l'on ne pourrait probablement plus faire de la même manière aujourd'hui avec le politiquement correct .
Lorgnant du côté de Chabrol, une satire au vitriol des mœurs décadentes et malsaines de la bourgeoisie de province des années 70, doublée d’une dénonciation de la peine de mort, portée par l’excellent Philippe Noiret en notable immoral, contrebalancé par la bonhomie innocente d’Alberto Sordi.
Petit polar de Mocky qui avec le recul fait partie de ses bonnes livraisons même si on ne retrouve pas cet humour corrosif qui est sa marque de fabrique. On sait malheureusement que cet humour grivois quelques fois un peu lourd entraîne Mocky sur la pente du nanard. Quand il aborde le polar on a l’impression que Mocky s’applique davantage comme s’il accordait plus de respect à ce genre dont il adapte régulièrement les grands auteurs. Noiret livre une composition magnifique faisant de ce grand bourgeois déprimé et criminel par accident un pauvre bougre qui semble à mille lieues de la candeur et de la grandeur d’esprit de son ami retrouvé qui se fera punir à sa place à cause de trop de naïveté. Sordi est quant à lui parfait en candide aveugle qui fonce tout droit dans la gueule du loup. Au passage Mocky traite de façon très nuancée le thème de la pédophilie nous montrant que quelquefois les choses sont moins simples qu’elles le paraissent au premier abord. Comme toujours chez Mocky les salauds sont des salauds et les cons sont des cons, seul Noiret nous offre plusieurs facettes de son personnage. Mais on est averti quand on connaît le bonhomme et son enthousiasme roboratif.
Mocky tente un mariage délicat entre cinéma italien et français pour ce drame. La naiveté de Sordi et la froideur de Noiret donne au film un contraste étonnant cependant la faiblesse de certains passages ne permettent pas au film d'acquérir une réelle densité .
Antonio Berti arrive à Reims pour restaurer des tableaux de la cathédrale et retrouve son ami Robert, homme puissant grâce à un mariage d'intérêt. Cathy, une petite fille qui posait pour Antonio, est retrouvée dans le canal, morte, violée et étranglée, à proximité de la maison de Robert. Le premier quart d'heure est difficile à passer : femmes dépravées à gogos (les mariées et les petites filles), ambiance nichons/ BO fanfaronne, débit verbal assommant de notre italien. Puis Mocky devient sérieux lorsque l'intrigue policière s'installe et notre duo masculin s'avère au final efficace. Du bon sordide bourgeois et une dénonciation percutante de la peine de mort sous Giscard.
Encore un film de Jean-Pierre Mocky dont j'attendais beaucoup et qui m'a déçu. Le Témoin, est une oeuvre plate sans grande vraisemblance et à l'interprétation très moyenne.
On a parfois moqué Mocky dans sa période « j’enfoutiste », dont « Le Témoin » est bien éloigné. Ce film appartient à sa meilleure filmographie dans un genre policier qu’il respecte assez dans ses codes, tout en y ajoutant les griffes communes à son cinéma. La société déliquescente, les bourgeois, les curés , le cinéaste retrouve ses cibles favorites dans l’adaptation du roman d’Harrison Judd, autour de deux thèmes surlignés : la pédophilie et la peine de mort. On l’évoque à l’occasion de la disparition d’une fillette retrouvée étranglée près du domicile inhabité d’un riche industriel. Il est joué par Philippe Noiret, déjà conforme à cette époque à ce profil de gros nounours qui cache bien son jeu derrière ce sourire bienveillant. Alberto Sordi lui donne la réplique et c’est un bonheur tout aussi grand de le découvrir , pétulant et … italien ! Les deux hommes sont suspectés par l’enquêteur de service que Mocky habille à sa façon et c’est un beau personnage dans un contre-emploi réussi pour Roland Dubillard. AVIS BONUS Une interview de Mocky éclairant, doublée des commentaires de son ancien assistant et d’une fin alternative Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
un drame reflétant bien les conséquences des erreurs judiciaires en France....servi par un bon Noiret mais un Sordi assez fatiguant !!! un Mocky très intéressant !!!!
Mocky détourne habilement certains codes de la comédie italienne (personnage exubérant, musique joyeuse voire exaspérante, érotisme discret et gags visuels), dont le décalage avec le fait-divers sordide sur lequel est construit le film crée une impression de malaise, et force le spectateur à analyser son propre positionnement moral. Philippe Noiret est très bon en salaud narcissique et faussement débonnaire, mais c'est surtout la prestation d'Alberto Sordi qui force le respect ici, tant il parvient bien à camper un personnage à la fois érudit et profondément stupide, trop humain en quelque sorte, que son refus des règles place à la limite de l'anomie. La seule limite de ce film est peut-être précisément la stupidité de ce personnage de "témoin", trop fidèle en amitié et qui se méfie bien peu. C'était mon premier Mocky et j'ai bien l'intention d'en voir d'autres.
Un Mocky qui ressemble beaucoup à du Chabrol avec l histoire de ce notable de province au dessus de tout soupçon qui a violé et assassiné une petite fille. La critique de la haute bourgeoisie est au vitriol, à cela il ajoute une diatribe contre la peine de mort. L ambiance est lourde, le ton est cruel et aiguisé. Mocky fait un film brut sans fioritures qui convient parfaitement à l histoire qu il raconte. Dans le premier rôle Philippe Noiret est glaçant en personnage qui sous couvert de respectabilité se sait au dessus des autres et des lois. S il peut s avérer choquant, il n en reste pas moins un des meilleurs Mocky que j ai vu à ce jour.