Après avoir déjà mis en scène La Flèche brisée qui abordait déjà la thématique du racisme et des relations entre indiens et blancs sur le territoire américain, Delmer Daves propose La Dernière Caravane, abordant là-aussi ce point-là mais de manière différente.
Ici, il s'intéresse aux péripéties d'un comanche métis et bandit qui veut venger la mort de sa femme indienne et de ses enfants, avec un cadre passionnant et plutôt bien exploité. Malgré quelques failles, à l'image de quelques problèmes de rythme dans la première partie, l'oeuvre n'en reste pas moins saisissante, notamment par son lyrisme, sa beauté et une certaine justesse, du moins dans les propos et les dialogues, à l'image de ceux évoquant les sentiments des personnages.
La réussite de La Dernière Caravane se trouve dans la façon dont Delmer Daves oppose ce comanche à six différents protagonistes, hommes et femmes, hostiles ou non. Il y a une vraie opposition au sein d'un même regroupement et il parvient à rendre les personnages, ainsi que leur évolution, intéressante, malgré quelques moment parfois un peu trop mièvres (notamment le procès final). Il sait tout de même inclure de la tension dans les moments adéquats, et certaines séquences, à l'image de l'ouverture et la fermeture, sont parfaites.
L'action est assez bien mise en scène, comme en témoigne la dernière partie, tandis qu'on peut aussi apprécier la reconstitution ainsi que l'utilisation de la nature comme personnage à part entière. Delmer Daves mène bien son récit, que ce soit sur l'aspect aventure ou celui plus profond, à l'image de la façon dont il combat les préjugés. C'est plutôt efficace, alors que l'on peut aussi apprécier les différentes compositions, et notamment le toujours génial Richard Widmark.
Si La Dernière Caravane est une oeuvre imparfaite, elle n'en reste pas moins intéressante, notamment dans ses propos, alors que Delmer Daves mène plutôt efficacement une intrigue solide, aussi sublimée par Richard Widmark.