1986, 1989 et maintenant 1992. Six ans après le début de la franchise et trois ans après le tonitruant deuxième volet, toute l’équipe derrière Richard Donner rempile en offrant un troisième film digne de ces prédécesseurs, pour le moins attendu au tournant. Dans le contexte de l’époque, gardons bien à l’esprit que la franchise de l’Arme Fatale était un monstre sacré du Box-Office et la source de multiples attachements. Il s’agissait là de ne pas décevoir. Le contrat s’avère au final dument remplit. Oui, ce troisième opus s’inscrit parfaitement dans la veine de ses grands frères, alternant toujours action débridée, humour universel et scénario aux petits ognons. Tout commence d’ailleurs très fort de par une séquence d’introduction spectaculaire qui nous renvoie efficacement dans le sillage d’un tandem de choc qui nous avait manqué et qui nous manquera toujours. En dépit d’une mise en selle très similaire aux précédentes du scénario, l’Arme Fatale 3 n’est jamais lassant, démontrant qu’une franchise puisse être capable de grandir sans évolution marquante. Quoiqu’il en soit, le deuxième chapitre ayant été tellement bon, celui-ci semble souffrir durement d’une évidente comparaison.
Outre Mel Gibson et Danny Glover, toujours sapés des mêmes frusques et toujours aussi amicaux, on retrouve également Joe Pesci, impayable trublion metteur d’ambiance qui pourtant, de par une très intelligente écriture, parvient à ne jamais surjoué, apparaissant judicieusement aux moments les plus improbables du long-métrage. A ce trio mythique, Richard Donner et Shane Black ajoutent une force féminine en la présence de Rene Rousso, actrice à l’époque en verve et qui tient ici, d’emblée, une place prépondérante aux côtés du duo de flics. La fine équipe étant au complet, la voici repartie en croisade contre un ennemi aussi saugrenu que cruel, un trafiquant d’armes aux ramifications douteuses au sein du corps de Police.
Toujours aussi drôle, aussi trépidant que les précédents, ce troisième volet comprend l’amenée d’une période de trouble, touchant le personnage de Danny Glover. Si l’idée était noble d’afficher un semblant de sérieux dans cette fresque comique et pétaradante, ce qui par ailleurs rapprochera encore d’avantage les deux hommes, avouons que le rythme s’en trouve quelque peu perturbé à mi-parcours, là où le long-métrage patine un petit-peu entre les différents genres. Heureusement, on retrouve très vite la vitesse de croisière adéquate et nous nous dirigeons gaiement vers un film bourré d’action pour le moins spectaculaire.
Une fois encore, l’Arme Fatale est un succès critique et public, une vraie démonstration de force au Box-Office et une excellente vitrine des talents de Mel Gibson, Danny Glover ou encore Joe Pesci, tous trois incarnant des personnages maintenant gravés dans la mémoire du cinéphile moyen. On retrouvera tout ce petit monde six ans plus tard dans un ultime chapitre. Quoique qu’il en soit, chaque film est une réussite, mais chacun est nettement plus fort encore en étant pris avec les trois autres. Oui, L’Arme Fatale est une franchise dument solide du simple fait de la continuité entre les différents films qui la compose et surtout, pour l’homogénéité de la mise en scène de Richard Donner, l’intelligence des scénarios de Shane Black et l’appui marquant et régulier du producteur Joel Silver tout au long de l’entreprise. N’oublions pas les comédiens, aussi bons qu’efficaces à chaque apparition. 16/20