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vinetodelveccio
68 abonnés
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4,0
Publiée le 22 août 2015
Un film passionnant qui dissèque avec brio la dislocation de l'amour et du couple. Bergman, le chirurgien s'autoanalyse en mettant en scène Liv Ullmann et lui-même à travers Erland Josephson, dans une histoire qui intrigue et permet à ses personnages d'évoluer inexorablement mais de manière très délicate. Tout s'écroule autour du spectateur qui est plongé dans l'évolution inévitable des sentiments et vit avec ce couple parfait qui voit la fin de l'utopie que représente pour le cinéaste suédois le couple éternel. C'est magnifiquement mis en scène, et superbement joué, souvent déchirant, parfois drôle, en tout cas très marquant.
Ingmar Bergman dans toute sa splendeur ! Le réalisateur suédois met en scène un duo extraordinaire, enchaînant les scènes sur ce couple fascinant sur plusieurs aspects de leur relation ! Avec une Liv Ullmann brillante, et un Erland Josephson fascinant, "Scènes de la vie conjugale" est un monument sur sa construction des personnages. Entre attachement et friction, on ressent que ce film fait "sincère" sur la VIE en général. Seul les cinéastes comme Bergman, peuvent nous retranscrire ce genre d'émotions. Très curieux, à l avenir de voir la version "director cut" car je sens que la version de 2h49, manque des certains éléments. Néanmoins, la version cinéma est une merveille !
Bon, évidemment, ce parcours psychologique et émotionnel de 2h40 en immersion aux côtés d'un couple qui se déchire et se retrouve dans un confort loin de tout absolu bénéficie de toute l'intelligence d'Ingmar Bergman, metteur en scène attentif à l'humain jusque dans les moindres détails, et déjà fort à l'époque d'un parcours personnel qui lui permet une vraie crédibilité sur un sujet aussi complexe. D'ailleurs, à bien des reprises, les situations et les comportements de Scènes de la vie conjugale sonnent vrai, même dans les cas où certains d'entre eux paraissent au premier regard un peu exagérés (la cruauté de Johan, la tendance sacrificielle de Marianne). Évidemment, il s'agit quand même de souligner toute la profondeur des contradictions humaines dans son rapport à un partenaire censé tout lui apporter sans rien lui retirer, équation si difficile à résoudre de façon symétrique. Rien de mieux, dans ce cas, que de mettre en lumière les extrémités auxquelles les attentes émotionnelles peuvent pousser des êtres qui, dans l'amour, essaient de se livrer totalement. Rien n'est toutefois grotesque ou outrancier, parce que Bergman partage les torts, évitant un discours unilatéral et acerbe, mais aussi parce qu'il désamorce lentement la violence de certains gestes en faisant inévitablement graviter ses deux personnages l'un autour de l'autre, entre recherche perpétuelle, déchirement et réconciliation. Ce que Johan et Marianne ont trouvé l'un en l'autre, c'est la forme la plus proche de l'amour tels qu'ils le convoitent, et c'est pour ce Graal sur lequel chacun tire si fort de son côté que leurs démêlés ou leurs attitudes peuvent a priori et injustement se révéler outrancières par moments. Le problème n'est pas dans l'écriture, mais plutôt dans le support. Assez proche du travail de Milan Kundera, par exemple dans l'Insoutenable légèreté de l'être, Scènes de la vie conjugales se prêterait sans doute mieux à la littérature, medium psychologique pratiquement par essence, qui porte toujours en lui le questionnement séminal de l'écrivain. Ici, l'image n'apporte pratiquement aucune plus-value, même si les comédiens se débrouillent bien. Je sais bien que l'idée est de venir chercher un côté brut que n'aura jamais un livre, en mettant le spectateur face à une image tangible et inarrêtable qui s'approche de la vérité autant par sa matérialité que par l'absence de contrôle qu'on a sur elle (l'image défile sans retour en arrière possible, et la proximité qu'on sent vis à vis d'elle ravive le désir de changer ce qui ne nous y plait pas). Pour moi, ce côté est sabordé par un aspect catalogue qui cherche à regrouper sous une seule relation une multitude d'égarements amoureux, faisant souffrir les personnages qui, coincés entre cette prétention à la vérité et une volonté de trop en dire, perdent parfois leur caractère inviolable, leur spontanéité et leur liberté. Tout est vrai, d'une vérité parfois un peu trop lourde pour qu'un seul couple puisse la porter de façon si intense tout en restant indubitablement crédible et touchant. Ça n'empêche pas le final d'être magnifique, et l'ensemble des dialogues de témoigner d'une conscience délicate, tout en sachant rester interrogative et vivante, du déséquilibre des amours humains. Intelligent, mais assez peu cinématographique.
Avec Scènes de la vie conjugale, Ingmar Bergman n’y va pas avec le dos de la cuillère. C’est violent, âpre, sauvage dans l’exploration des sentiments mais aussi, de par l’aspect féminin qui s’en dégage, empli de compassion et d’intelligence. C’est presque un polar des sentiments avec son lot de meurtrissures et l’œuvre, puissante, n’épargne aucun détail dans la cruauté de son analyse du couple. Pire, un désespoir profond y guette l’homme dans la sorte de cannibalisme glacé qui habite son âme face à la toute puissance de la femme dans sa douceur et sa spiritualité. Avec Bergman si l’amour n’est envisageable que par instants fugaces, c’est parce que la figure féminine dans son pardon, à la fois femme et génitrice, parvient à transcender des peines et qui sont les maux de l’humanité toute entière. « Attends-toi à ce que je parte au minimum sept mois, mais je reviendrai peut-être dans huit jours… » nous dit le personnage de Liv Ullmann. Si le dialogue semble être la seule issue au milieu du silence, il est en même temps la somme de tous les tourments de par son incapacité à résoudre les maux. Et si le silence ressemble à une crucifixion, c’est une re-découverte de l’autre comme après une mort consumée qui débouche sur la vie, et c’est aussi le temps qui fait office de guérison. Tout est exploré dans ce film du désir, de la sexualité et de la frustration. « L’amour c’est ce qui commence après que l’on se soit aimés et quittés ». Voilà ce que nous dit encore le personnage de la femme dans cette œuvre passionnante qui opère une véritable dissection de la relation amoureuse.
C'est la version condensée et réduite de moitié d'une série télévisuelle d'Ingmar Bergman. Hormis les premières séquences, le couple marié que forment Marianne et Johan se retrouve seul en scène. Car il s'agit bien d'une forme de théatre et d'un tête-à-tête dont sont même exclus les deux enfants du couple. A travers les chapitres qui découpent le film, c'est rien moins qu'une autopsie du mariage que propose Bergman. Inspirées, parait-il, de sa propre expérience -et on le croit volontier considérant l'acuité dont fait preuve le cinéaste- ces scènes de la vie conjugales sont celles de Johan, psychologue, et de Marianne, avocate en droit de la famille, et donc l'un et l'autre en capacité, intellectuellement, d'analyser et de théoriser l'histoire de leur couple. Lequel se délite jusqu'à la séparation provoquée par spoiler: l'infidélité avouée du mari et sa décision de quitter le foyer.
Dans sa première partie, le film touche à une certaine universalité de la conjugalité, de sa routine, de ses frustrations et de ses impasses, y compris sexuelles (la question sexuelle du couple est même centrale). Cette partie du film n'évoque rien qu'un couple marié puisse ignorer...Elle n'est pas à montrer à de jeunes mariés ou fiancés!
Dans la seconde partie du film, le destin du couple Marianne-Johan est plus arbitraire et spécifique, tout en avançant des arguments, des motifs, essentiellement psychologiques, qui éclairent bien la complexité du couple, ses relations contrastées et la transformation sentimentale de Marianne et Johan au fil des années qui passent. L'analyse du contenu du film reviendrait à faire l'analyse du couple et du mariage en général. Ce qui ne s'impose pas. Sur la forme, outre que les deux interprètes son très bons, on notera que si Bergman a une approche globalement intellectuelle du sujet, il sait lui associer de belles scènes émotionnelles qui empêchent son film de tourner au pensum. Pour ma part, j'ai été souvent touché par la sensibilité et la souffrance qui émane de la compostion de la (séduisante) Liv Ullmann...ex-compagne du cinéaste. En définitive, en même temps qu'on se demande ce que peut bien recouvrir l'intégralité de sa série originelle, Bergman dit à sa façon des vérités et des opinions sur le mariage qui ont toutes été évoquées, de tout temps, au cinéma et dans la littérature.
En 2h30, avec un casting se résumant 90% du temps à Liv Ullmann et Erland Josephson (à l'exception de la première partie du film, par ailleurs fascinante), et des décors rachitiques (c'est de toute façon dans ses gros plans que le film est le plus beau, peu importe les décors), et dans un style ultra-réaliste qui demande un certain effort au spectateur, Bergman dresse un portrait complet de la vie de couple, et plus largement des relations hommes-femmes. Epoux, ennemis, divorcés, amis, amants, Marianne et Johan existent dans la Suède des années 1970, mais les sentiments conflictuels et paradoxaux qui les animent peuvent se retrouver n'importe où, n'importe quand. "Scènes de la vie conjugale" est probablement LE film sur le couple. Au-delà de ses évidentes qualités cinématographiques (les cadrages sont riches de sens et les mouvements de caméras sont d'autant plus grandioses qu'ils sont d'une grande discrétion), "Scènes de la vie conjugale" est le film à voir avant/pendant/après toute relation de couple un tant soit peu sérieuse. D'autant plus facilement regardable qu'il est découpé en 6 parties bien distinctes, un film donc doublement indispensable.
Toujours la même qualité de réalisation chez Bergman avec en prime des dialogues plus naturels. C'est très fin, plutôt féroce et franchement hilarant par moments, si si! Cependant je pense qu'il convient de le regarder en plusieurs fois pour ne pas saturer.
Un très bon Bergman, compliqué à digérer vers le milieu mais les deux derniers chapitres selon moi réhaussent l'ensemble. Toute la troupe a Bergman est présente, il est agréable de les découvrir au fur et à mesure. La réalisation, l'éclairage et les décors sont soigné comme d'hab, peut être l'un de ses plus beau film en couleur après Fanny et Alexandre. Erland Josephsson et Liv Ullman y jouent un couple formidable en proie à des problèmes classiques au cinéma du moins, le genre de trucs ennuyeux pour rester poli que seul Bergman pouvait rendre vibrant, passionnant. C'est très bavard comme souvent, un peu trop parfois mais avec Bergman c'est un effort à faire qui vaut le coup. Les couleurs sont magnifiques par moments, les scènes tranchantes (le repas d'amis, la dispute du divorce). Bref Ingmar Bergman dans ce qu'il fait de mieux nous régales une nouvelle fois.
Vu en version longue de 5h, les 6 épisodes télé d’origine. Chef d’œuvre. Radiographie du couple à la fin du XXème siècle. 5 heures de problèmes de couple sans qu’on s’ennuie. Dispositif simple : presque toujours en intérieur autour des deux personnages principaux. En dépit de la domination des épisodes de dialogue, Ingmar Bergman n’utilise presque pas le champ/contre-champ contrairement à nombre de téléfilms paresseux. Liv Ullman est splendide.
Initialement réalisé pour la télévision en 6 épisodes, Scènes de la vie conjugale est sorti en 1974, dans une version raccourcie – de 2h50 tout de même. Porté par les magnifiques Liv Ullmann (vraiment superbe) et Erland Josephson, le film est une œuvre puissante sur le couple, exposé sous toutes ses coutures : ses moments de tendresse, d'amour, de joie, mais aussi ses tensions, ses non-dits, ses petites hypocrisies, et ses épisodes de violence, y compris physique. Ingmar Bergman, qui fut marié cinq fois, s'est ici fortement inspiré de sa propre vie amoureuse.
Film bouleversant, mais dont la fin verbeuse me déçoit quelque peu. J'ai dû regarder ce chef-d'oeuvre une dizaine de fois et je ne me lasse vraiment pas de la force des dialogues, du duel des deux amants qui sont en pleine dialectique hégélienne, passant de bourreau à victime en une fraction de seconde, de la beauté plastique qui auréole le film et de cette histoire de couple qui a une portée absolument universelle. La scène où Johan annonce son départ pour Paris est d'une modernité furieuse et d'une force incroyable. La froideur qu'affecte Erland Josephson, le trouble de Liv Ullmann, les suppliques, la colère, les sentiments déçus, les échecs inévitables de toute vie de couple routinière et bourgeoise... Il n'est plus possible de voir cet aspect de l'existence de la même façon après avoir vu un tel film.
j'ai decouvert bergman avec monika,que j'ai tres aprecié d'ailleurs,ce film montre toute l'etendue du talent du cineaste.ce film fait reflechir,emeut,et percute tout nos sens.j'ai adoré
Un film plutôt sinistre, aussi lugubre qu'un pasteur sous une pluie crépusculaire, qui nous donne à voir se déchirer un couple "parfait". Les acteurs sont excellents, mais que c'est LONG! On s'ennuie beaucoup.
Le titre de ce film de Bergman traduit bien ce que l'on peut y voir.Des instants choisis de la vie d'un couple à travers le temps.Un couple à première vue solide (c'est du moins ce qu'affirment les personnages au début du film lors de l'interview fait par une amie des mariés)mais qui va se déchirer,certainement progressivement (on l'imagine)mais la rupture nous est ici infligée de façon très brutale même si quelques signes laissaient déjà entrevoir un malaise certain (la scène où Liv Ulmann,avocate dans le film,interroge une cliente voulant divorcer).L'homme veut vivre une histoire d'amour avec une jeunette,la femme ne peut que subir.Elle croit toutefois en la longevité de son mariage qand son époux la quitte.Le couple se retrouvera à l'occasion du divorce puis quelques années plus tard.Ils ont mûrit,évolués,se comprennent davantage et le plus terrible, s'aiment encore.Peut-être n'ont-ils jamais cessé se s'aimer,où plutôt, de se haïr.Sans doute un couple doit-il se séparer de longs mois pour résister,pour survivre.Mais étant divorcés, maintenir leur couple en vie n'est plus leur priorité et haine et amour rejaïssent dès que l'homme et la femme se revoient tel une force plus dévastatrice que bienveillante les souvenirs étant indélébiles.Rarement un film n'avait,à tel point montré comment haine et amour sont proches,inséparables et certainement indissociables.Bergman réussi, avec un génie incroyable, la terrible histoire d'un couple où la haine semble avoir engrendré moins de dégâts que l'amour.Passionnant du début à la fin.
Film traitant des sentiments humains dans un couple sur plusieurs années. Film tourné à la base pour la télé, donc pas très bonne qualité d'image. Sinon bonne histoire et bon rythme.