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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 20 octobre 2023
Sur 31 ans de carrière, Phil Karlson aura réalisé une cinquantaine de longs métrages dans des genres assez variés mais avec une prédilection pour le film noir et le film policier. Le passage à la mise en scène aura été précédé d’une longue période consacrée à l’assistanat au sein de la Universal. On retiendra de sa filmographie tout particulièrement “Le quatrième homme”, “ L’affaire de la 99ème rue”, “Le salaire de la violence” , “Les frères Rico”, “Justice sauvage” et “L’inexorable enquête” qui nous occupe ici. Preuve que le professionnalisme de Karlson était reconnu de la profession, Albert R. Broccoli et Harry Saltzman l’avait contacté pour réaliser “Docteur No” le tout premier épisode de la saga James Bond. Mais Karlson réclamant un salaire trop élevé avait été rejeté au profit de Terence Young. Le scénario de ce film policier prenant pour cadre la guerre des tabloïds américains toujours avides de sensationnel pour agréger les lecteurs est inspiré d’un roman de Samuel Fuller (avant qu’il ne devienne lui-même réalisateur) dont les droits avaient été initialement vendus juste après la guerre à Howards Hawks qui ne parvint pas à concrétiser le projet d’ue film où auraient pu se croiser John Payne et Orson Welles. C’est Phil Karlson alors sous contrat avec le producteur Edward Small qui se charge donc de la réalisation de ce film policier orienté vers la condamnation de la presse à scandale via le portrait à charge de Mark Chapman, un patron de journal interprété par le toujours excellent Broderick Crawford. Omnipotent et cornaquant un jeune journaliste au dents longues (John Derek), Chapman spoiler: semble sans scrupule et uniquement préoccupé par son ascension au sein de son journal dont il entend à terme prendre le contrôle financier. Tous les moyens sont bons y compris la subtilisation de pièces à conviction pour avoir toujours une longueur d’avance sur la police qui semble ici spécialement à la traîne. Mais tout homme à son talon d’Achille quand ce n’est pas son passé qui vient le rattraper. Chapman pour l’avoir oublié sera puni par où il a péché . L’intrigue parfaitement construite tout comme la description du monde de la presse sont sans doute un peu manichéennes au point de frôler parfois la caricature. Mais Phil Karlson aidé par Crawford, John Derek, Dona Reed et Henry O’Neill tous les quatre très convaincants livre un film ramassé sans véritables temps morts tout-à-fait comestible.
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4,0
Publiée le 11 novembre 2020
Quand la mort de son ex-femme fait la une de son propre journal, un grand rèdacteur au passè trouble se retrouve dans la tourmente [...] Excellente adaptation d'un roman de Samuel Fuller dont on reconnaît ici la griffe! La tension et l'atmosphère rappellent dans ses meilleurs moments, "The Big Clock" (1948), voire même "Police Python 357" (1976). C'est avant tout la mise en scène de Phil Karlson et l'interprètation parfaite du sous-estimè Broderick Crawford qui donnent à ce film noir de la Columbia Pictures ses qualitès premières. "Scandal Sheet" est aussi remarquable par le personnage du jeune reporter ambitieux (John Derek) essayant d'acheter n'importe qui par n'importe quel moyen! Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'au New York Express tous les coups sont permis, même et surtout les plus bas! A noter que Cary Grant et Humphrey Bogart avaient ètè envisagès pour jouer le personnage de Mark Chapman! On parla aussi de John Payne, Dennis O'Keefe et même Orson Welles! Bref que du beau monde! Merci Patrick Brion pour la dècouverte...
Malgré un titre médiocre, un petit bijou du film noir. Rythme, photos, acteurs impeccables et excellent scénario. Les réalisateurs des années quarante-cinquante, qui disposaient souvent de peu de moyens, n'avait pas la fâcheuse tendance à délayer et à tenir des discours philosophiques comme certains de leurs confrères d'aujourd'hui. On notera quelques scènes d'anthologie comme le bal des coeurs solitaires et l'interrogatoire d'une galerie d'ivrognes. Un film qui n'a semble-t-il jamais été distribué en salle ni passé à la télévision en France. A ne pas manquer.
Adaptation d’un polar signé Samuel Fuller, qui connaissait bien l’univers de la presse, L’inexorable enquête (Scandal sheet) est un film noir très réussi. En nous plongeant au cœur de la rédaction du New York Express, un quotidien dont la ligne éditoriale bascule chaque jour davantage dans un sensationnalisme à la déontologie vacillante, Phil Karlson témoignait de l’évolution des médias américains dans les années 50, préfigurant le visage actuel de la profession. Lorsqu’un soir,spoiler: le tout puissant rédacteur en chef du journal assassine son ex-femme, ses propres collègues vont exploiter le sordide fait-divers pour multiplier les scoops, ne se doutant pas de l’implication de leur patron dans cet homicide. L’enquête va alors inexorablement se resserrer autour de l’homme, pris au piège des méthodes journalistiques de bas étage qu’il avait lui même imposées. Une mise en scène soignée et efficace pour un film qui ne nous laisse pas une seule minute de répit.
Bon film, bien filmé, bons acteurs, scénario qui tient la route. Il y avait probablement mieux à faire à partir du moment où le clochard reconnait l'assassin, ce qui fait que la conclusion est un peu torchée. Le clou du film est l'enquête du jeune reporter dans le bar mal famé bourré de clochards alcoolisés. Cela rappelle "razzia sur la chnouf" avec son ambiance glauque. Broderick Crawford est bien dans son personnage. La télé de ce soir 9 novembre 2020 a bien fait de ressortir ce polar américain.
Excellent film de Phil Karlson qui nous fait découvrir un grand acteur Broderick Cawford, et une très belle actrice Donna Reed. John Derek est aussi très bon dans ce jeune chien fou. Enfin l'histoire d'après un roman de Samuel Fuller est palpitante à souhait. Un très grand film noir.
On reconnaît bien dans l’inexorable enquête, la qualité des scénaristes de l’époque, qui savaient magistralement organiser un film noir. Par ailleurs Broderick Crawford, qui est un acteur malheureusement oublié joue là un rôle proportionnel à son talent qui est remarquable. En voyant ce film, je regrette que, malgré les extraordinaire progrès du cinéma contemporain, on n’y retrouve malheureusement pas la patte d’un Phil Karlson, réalisateur modeste mais très efficace. Je veux dire par-là qu’à cette époque, les metteurs en scène savaient réaliser des films sans se mettre en vedette. Et qu’il en résulte une extrême efficacité, avec un minimum de moyens. Bien joué, filmé avec sobriété, l’inexorable enquête fait partie de ces œuvres qui ont honoré le cinéma des années cinquante.