Le film dispose de qualités reconnues et réelles : somptueux décors, costumes réussit, belle musique et photographie magnifique.
Malheureusement, Ridley est loin du chef d'œuvre.
La mise en scène n'est guère reluisante, on sent le documentaire qui ne dit pas son nom, manquant de rythme, à la fois trop long et dont certains passages ne sont pas développés pour en comprendre le sens voire biaisés ou un peu trop simplifiés.
Peu-être aurait-il été plus judicieux de réduire le champ d'action pour se concentrer sur ce qui fait la légende de ce personnage.
On reprochera également à Scott d'en faire des tonnes dans le symbolique, l'ouragan balayant la colonie construite sur Hispaniola, comme si Dieu s'opposait à sa volonté...
La seconde raison est d'avoir joué la carte du "n'importe quoi casting de luxe à paillettes", cela saute aux yeux qu'il a fait venir des acteurs bankables pour attirer la foule, mais mettre le costume de la Reine à la première actrice venue, c'est plus que limite. J'ai beau apprécié Sigourney Weaver, sa place n'est pas dans ce film !
Ne parlons même pas du frenchy Gérard Depardieu. Je dois certainement être le seul à le trouver guignolesque et bourru dans l'intégralité de ses rôles (c'est dire l'étendue de son jeu d'acteur), et sa voix quasi-féminine, achevant le grotesque du personnage, alors lorsqu'il essaye de convaincre qu'on lui donne un bateau, on en pleure presque de rires !!!
La profondeur psychologique atteint son paroxysme avec le personnage du vilain chevalier noir interprété par Michael "Christophe Lambert Bis" Wincott, qui ne pense qu'à tuer du sauvage,forniquer et être le méchant noble hautain et dédaigneux (la caricature du mauvais colon); Tandis que Depardieu, est l'incarnation du rêve, du progrès et de l'amitié entre les peuples, qui considère que le bon sauvage est chrétien et travaille pour l'homme blanc sans rechigner...