« L’homme à l’imperméable » est un film qui me fait bien plaisir. Et ce, pour deux raisons. La première c’est que j’aime beaucoup voir Fernandel évoluer dans des rôles autres que ceux dans lesquels il fut cantonné pendant toute sa carrière. A savoir le rôle du simplet congénital. Et la deuxième c’est que ce film me permet de me « réconcilier » avec l’homme à la gueule de cheval. J’ai beaucoup d’affection pour lui mais il y a quelques temps j’avais vu un certain « Confident de ces dames » que j’avais vraiment trouvé épouvantable. Mais bon, il faut dire que le film en question était réalisé par un tâcheron répondant au nom de Jean Boyer. Mais là, on passe à un autre calibre, derrière la caméra, c’est Julien Duvivier, autrement dit, c’est pas de la merde. Et pour seconder Fernandel, on retrouve, excusez du peu, Monsieur Bernard Blier, c’est pas rien non plus. Et figurez-vous que la vedette du film, et bien ce n’est pas notre ami marseillais, mais le grand Bernard ! Et oui, c’est la vérité. Ce dernier, presque méconnaissable, fait de l’ombre à Fernandel lorsqu’il lui donne la réplique. Venons-en au film lui-même. Fidèle à son style, Duvivier réalise un polar noir au ton relativement pessimiste. Mais le contenu général est typique de ces polars noirs français comme il s’en faisait beaucoup dans les années 50. L’intrigue, quant à elle, met un peu de temps à démarrer et se montre parfois un peu brouillonne, mais reste tout de même de bonne qualité. En ce qui concerne la réalisation, c’est du classique, mais c’est bien monté et dynamique, alors ça fait l’affaire. C’est pas du grand cinéma, mais on ne s’emmerde pas. C’est déjà un bon point. Le principal atout reste quand même le casting mené donc par un bon Fernandel et un excellent Blier en maitre chanteur pervers. Voila typiquement le genre de films, qui à défaut d’être grandioses, manquent beaucoup au cinéma français actuel. Mais bon, il faut dire que des Fernandel, Blier ou Duvivier, ça ne pousse pas sur les arbres.