Après un opus finalement assez classique, Tim Burton donne une suite à son Batman, suite qui a bien plus d’allure. Concentrant son histoire sur une sainte-trinité, Batman, Catwoman et le Pingouin, Batman le défi n’a pas la linéarité de son prédécesseur et c’est déjà une qualité qui le sauve. Mais il faut bien admettre que ce n’est pas sur ce seul terrain que cet opus surpasse son prédécesseur, Batman le défi est aussi une sorte de délire Burtonesque des plus hauts de gamme. Déjanté au niveau de sa réalisation artistique, celle-ci pêche parfois lorsqu’il s’agit de représenter les rues de Gotham qui donnent l’impression (ou plutôt qui le trahissent le fait) d’avoir été tournées en intérieur.
Après un démarrage assez lent, les rebondissements se multiplient, passionnant le spectateur dans cette œuvre déjantée et, en même temps, racée. Le pingouin est un méchant d’envergure, bien qu’il n’ait absolument aucun charisme et son attrait réside tant dans sa vulgarité que dans le grotesque de son histoire. Elevé par des pingouins des égouts, mais il a fumé quoi le Burton ? (A prendre dan le bon sens). Alors, certes, on s’éloigne pas mal de l’ambiance du comics mais il faut bien admettre que cela ne dessert pas le film. Bien au contraire, l’absurdité de ce méchant, de ses objectifs donne du caractère au film.
Dans tout ça, Catwoman, bien coquine, trouve ça place dans ce joyeux foutoir sans jamais prendre d’autre position que la sienne. Et tandis que son histoire tarde à se mettre en place et que certaines scènes sont peut-être un peu too much, comme lors de sa résurrection, cette féline demoiselle apporte une fraîcheur et une profondeur à l’ensemble de l’œuvre.
Je reprocherai juste le fait que Batman reste trop dans l’ombre et qu’il manque toujours de charisme. Comme souvent chez Burton, les méchants ont souvent plus d’allure que les bons mais ici, Bruce Wayne donne l’impression d’être sur la touche. Ses apparitions manquent de style, il n’utilise plus autant de gadgets que dans le précédant opus et ses scènes d’action sont quand même à la ramasse. Ajoutons à cela que, globalement, l’action n’est pas le fort du film et que quelques longueurs viennent gâcher le plaisir. Mais cela n’empêche pas ce film d’être de très bonne facture.
Et c’est sans aucun doute une œuvre qui toute sa place dans la filmographie de Tim Burton, mais peut-être moins sur le podium des films de super-héros.
15/20