J’avais vraiment bien aimé le premier Batman à l’époque, je trouvais que c’était assez grandiose, sombre, bien fichu, et cette suite, Burton toujours aux commandes, est dans la même lignée. Si on regarde toutes les adaptations de Batman à l’écran, je peux sans peine dire que ce dyptique est ma préférée. Simplement parce qu’on a eu trois réalisateurs qui s’y sont majoritairement attelés. Le premier est un bon cinéaste à qui il est arrivé de faire de super films, le second n’a pas grand-chose pour lui, et même en dehors de ses deux Batman sa filmographie reste bien triste, et le troisième est plutôt un arnaqueur, dont les tours rapportent beaucoup d’argent venant de pauvres s’étant fait avoir et qui n’a réalisé qu’un seul film à sauver sur trois consacrés au personnage. Comme on (qui est-ce, on ?) dit, il n’y a pas photo(graphie).
Bref, cette suite est dans la lignée du précédent, et me rappelle à quel point les génériques introduisant les films de Burton m’ont toujours plu. Je me souviens surtout de ceux de Sleepy Hollow et de Sweeney Todd, qui étaient mystérieux, un peu glauques, donnaient envie de voir la suite. Ici, c’est pareil, si ce n’est que ça raconte très bien l’histoire du pingouin, nouvel ennemi apparaissant dans cet opus (encore qu’ennemi n’est peut-être pas le mot juste). La créature burtonienne c’est lui, il est rejeté et abandonné par cette humanité qui ne veut pas des monstres. C’est vraiment Edward (sauf que lui a des nageoires à la place des mains, et non des ciseaux). Sinon, rien à dire, c’est un diamant noir, sombre, presque désespéré, où pour une fois le méchant n’est pas le salaud de service cliché qui veut dominer le monde (bon il y a Max Shreck). C’est bien connu, plus le méchant est réussi et plus le film l’est. On aura beau reprocher à Burton de plus s’intéresser aux méchants qu’au gentil, il le fait très bien. C’est qu’on le prend en empathie ce pingouin. Encore une fois, la fin ressemble à une explosion symphonique très triste. Comme à la fin d’Edwardscissorhands, il y a une espèce de goût d’inachevé. Je veux dire par là qu’on devrait être « contents » de la mort des méchants, mais cette mort est plutôt amère. Ah et oui Pfeiffer est la meilleure Catwoman. J’aime bien Anne Hattaway mais bon, elle est associée à un film de nolan, alors…
Bref, Durendal dira ce qu’il veut (ou plutôt se ridiculisera quand il veut), c’est un beau film. Ce qui par les temps qui courent, dans les blockbusters américains, est bien trop rare.