Adapté du roman éponyme (1970) de l’Américain Theodore V. OLSEN (1932-1993), le film raconte le massacre de Sand Creek (Colorado) le 29 novembre 1864, par le colonel John Chivington (1821-1894), nommé Iverson dans le film, où 200 Cheyennes périrent dont une majorité de femmes et d’enfants. Son grand intérêt est d’être un western pro-Indiens, dénonçant la barbarie américaine, tout en faisant le parallèle avec le massacre de Mý Lai, crime de guerre américain (500 morts) pendant la guerre du Vietnam, le 16 mars 1968. La chanson titre est interprétée par la Canadienne Buffy Sainte-Marie (29 ans), d’origine amérindienne (Crie). On sent le changement de paradigme dans ce western (malgré le recours aux systèmes Techicolor et Panavision), même s’il y a eu auparavant d’autres films pro-Indiens, tels « La flèche brisée » (1950) de Delmer Daves, car la violence est montrée plus frontalement, dans la lignée de « La horde sauvage » (1969) de Sam Peckinpah. On pourrait reprocher au réalisateur la longueur du cheminement, après l’attaque du chariot par les Cheyennes, de Cresta Lee (Candice Bergen, 24 ans) et Honus Gent (Peter Strauss, 23 ans), alors qu’il permet de montrer la supériorité des Indiens (Cresta Lee a vécu 2 ans chez eux, comme femme du chef Loup Tacheté) par rapport aux Blancs, Gent étant inexpérimenté, naïf et prude, d’où le titre de bleu (fausse allusion à la couleur de son uniforme, qui donnerait un titre original de blue soldier et non l’inverse) : Cresta, débrouillarde, sait soigner, se cacher, brouiller les pistes, prédire le temps, se nourrir dans la nature, etc. On peut juste reprocher un anachronisme : il est fait allusion à la bataille de Little Bighorn où mourut le lieutenant-colonel George A. Custer alors qu’elle est postérieure (25 juin 1876) au massacre de Sand Creek.