Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
weihnachtsmann
1 146 abonnés
5 130 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 16 février 2015
Une fresque assez formidable autour de l'amour et la déception. Des acteurs excellents et un thème relativement classique inspiré de " madame Bovary". Ajoutez à tout cela les paysages irlandais. C'est superbe
Il est facile, malgré une première partie qui traîne, de s'identifier et de s'attacher à chacun des personnages de cette histoire d'adultère, que ce soit l'instituteur trompé ou sa femme en quête d'une vie moins ordinaire. Même en filmant un récit peu épique, David Lean fait à nouveau preuve de sa capacité à exploiter ses décors.
Les films historiques et romantiques sont nombreux car leur haut budget permet de mêler exotisme et romantisme pour faire rêver le spectateur. Après Docteur Jivago qui s'est révélé être un résultat confus de l'exercice de Lean dans le genre, la Fille de Ryan semble être une réussite, autant sur l'amélioration des personnages même si on reste loin de la perfection et surtout dans la mise en scène et la photographie, qui sont les étoiles d'or du film. Tout a été mis en place pour valoriser les paysages et plages de l'Irlande, ce qui donne des plans somptueux, aux couleurs éclantantes, comme le vert des plaines. La mise en scène de Lean est alors impressionnante : il a sans aucun doute réalisé un des meilleures scènes d'amour du cinéma, où tout est montré avec pudeur dans la magnificence de la nature. Le son est travaillé avec un très grand soin, se servant du hors-champ pour amplifier son importance. La musique de Jarre est meilleure, ses imitations de Beethoven correspondant à l'état d'âme du personnage de Mitchum. Le scénario est moins lourd, avec des séquences peu intéressantes par rapport à d'autres, l'intrigue amoureuse est passionnante, même si elle ressemble à celle de Roméo et Juliette. Si certains personnages sont excellents ( Sarah Miles et Robert Mills ), d'autres sont carrément flous ( l'amant de Miles ) et sont décevants quand on considère qu'ils sont essentiels à l'intrigue. Peu imposant comparé à Laurence d'Arabie et Docteur Jivago, pour les décors et les moyens humains ( la foule récurrente chez Lean ), la Fille de Ryan est clairement un des films les plus réussis de Lean.
"La Fille de Ryan" est un film absolument magique et le générique de fin terminé, on reste longtemps sous l'envoûtement de ses images. Tout y est quasi parfait... En premier lieu, l'image qui magnifie l'Irlande encore mieux que ne l'a fait John Ford dans "l'Homme tranquille". La photo est léchée comme une oeuvre d'art, avec une mer omniprésente, tantôt déchaînée dans des tempêtes dantesques, tantôt scintillante sur une plage immaculée. Cette beauté de l'image est d'autant plus perceptible que toute l'histoire est nimbée d'une vraie poésie, notamment dans les scènes où apparaît le niais du village. Il est l'observateur silencieux du drame qui se joue, avec une telle puissance de jeu qu'on se demande si l'acteur est réellement un handicapé mental. Son rôle est un des plus marquants dans l'histoire du cinéma. Il ancre à lui seul l'histoire dans la réalité historique de l'Irlande du début du 20ème siècle. Quant à l'histoire elle-même, elle a toute la puissance d'un drame annoncé, celle d'un adultère commis avec l'ennemi, dans le contexte d'une société figée dans sa dimension catholique. Mais David Lean, le réalisateur, n'est pas Ken Loach, il se garde bien de dénoncer quoi que ce soit; il ne fait que rapporter, en donnant même au curé ( formidable Trevord Howard ) le rôle d'un personnage apaisant et humain. On est impressionné par la scène de la nuit de noces et la terrible déception qu'elle engendre : les rêves d'une jeune fille s'évanouissent brutalement et à jamais. Sauf quand un bel et fragile officier anglais, totalement perturbé par les tranchées, passe par là... Comment ne pas vibrer à ce drame de la sensualité d'une femme désespérément en quête de bonheur ? La prestation des acteurs finit de nous convaincre, avec un Robert Mitchum en parfait contre-emploi dans un rôle d'un faible tenté par le pardon... "La fille de Ryan" est absolument un chef d'oeuvre, un film qui marque d'autant plus qu'il n'a pas une grande réputation qui le précède, comme son petit frère, "le Docteur Jivago". A voir et à revoir... On ne s'en lasse pas !
Ce qui s'appelle du grand cinéma avec des photographies grandioses, léchées qui caractérisent la pâte du grand David Lean. La fille de Ryan est une belle fresque historique et une intrigue amoureuse à la fois qui met en scène L'Irlande de 1916 en pleine révolte avec ses paysages superbes et l'océan déchaîné. C'est probablement le plus beau film tourné sur l'île verte avec des scènes d'amour parmi les plus belles de l'histoire du cinéma. À noter aussi la prestation époustouflante de John Mills en idiot du village plus vrai que nature à qui rien n'échappe. C'est un classique à ne pas manquer ne serait-ce que pour toutes ces images sublimes qui jalonnent cette histoire d'adultère avec un officier de l'armée d'occupation.
Spécialiste des grandes fresques de plus de deux heures dans les dernières années de sa carrière, David Lean réalise ici la chronique d'un village irlandais occupé par les anglais en 1916 dans lequel une jeune femme, déçue de son mariage avec l'instituteur du village, se lance une aventure passionnée avec un officier anglais. Si au niveau du fond, on a vu mieux niveau originalité, le film tire sa force de son contexte historique fort, de ses magnifiques paysages et de ses personnages dont celui incarné par Robert Mitchum qui est le seul à soutenir sa femme alors que tout le monde a découvert qu'elle couchait avec un anglais. Mitchum est vraiment parfait dans ce rôle face à Sarah Miles, jeune femme insatisfaite qui se perd dans ses rêves et qui est plutôt insupportable bien que souvent touchante. Et si quelques longueurs se font ressentir, il faut accorder à David Lean la puissance de sa mise en scène, capable de raconter de grandes histoires avec une aisance absolument étonnante.
Un film somptueux ou la nature irlandaise, magnifié par la caméra de Lean, sert à exacerber les sentiments des personnages, personne ne filme la nature comme David Lean sauf peut être Terence Malick. On peu trouvé également des similitudes entre « Ryan’s Daughter » et « Breaking the wave » de Lars Von trier, à commencer par la troublante ressemblance de leurs actrices principales, Emily Watson et Sarah Miles. Mais là où ce roublard de Von Trier faisait de son héroïne une martyre, une martyre sanctifié qui plus est, celle de Lean, éprise de liberté, n’est motivé que par des passions bien humaines, très terrestre, prise dans la tourmente de la grande histoire (la révolution Irlandaise) elle sera victime de la cruel et injuste vindicte populaire, sans aucun espoir de rédemption, ce qui en fait un personnage plus honnête dramatiquement parlant que celui de « Breaking the wave ». Reste autour de Sarah Miles un casting fabuleux, Robert Mitchum à contre emploi, dans le rôle d’un instituteur un peu effacé, toujours compréhensif, Trevor Howard dans celui d’un prêtre redresseur de tort, Christopher Jones en officier mystérieux traumatisé par la grande guerre et John Mills sorte de quasimodo des campagnes, un des personnages les plus touchant. Ajoutez à cela des moments de mise en scène quasi fantastique (la scène d’amour dans les bois, la tempête…) et vous obtenez un des 20 plus beaux films que j’ai vu de ma vie. La critique snobinarde de l’époque n’avait pas été tendre avec ce long métrage, Lean en fut tellement marqué qu’il ne tourna plus pendant plus de 10 ans, il est largement réhabilité depuis.
Après l'inoubliable " Docteur Jivago" , il paraissait difficile de faire mieux...Il est vrai que la domination anglaise en Irlande pendant la première guerre mondiale est moins connue, a été moins le fond de décor que la révolution russe, mais Sr. David Lean réussit de nouveau un film admirable avec une photographie sublime des décors naturels, un film habillé par la superbe musique de Maurice Jarre, des acteurs remarquables parmi lesquels John Mills donne une note attachante à l'idiot du village. On peut comme moi préféré " le docteur Jivago", mais ce film, dans ce cas, le suit de très près!
Très bonne histoire racontée avec délicatesse et finesse
C'est la première fois que je le vois. Ce qui est bien avec les films intelligents, c'est qu'on peut les voir et les revoir sans se lasser. Dès la première vision, je sens bien que j'aurais du mal à m'en lasser.
J'ai beaucoup apprécié au début lorsque Charles parle de la femme institutrice qu'il a rencontrée à Dublin. On voit bien comme Rosie réagit et par voie de conséquence comment Charles aussi à son tour. D'un point de vue factuel, peu est dit, d'un point de vue réaliste, tout est déjà dit à ce moment là. Rosie est éperdue de Charles qui est la seule accroché intellectuelle qu'elle connaisse avec le prêtre.Lui se plie à elle, s adapte à elle. Elle souhaite sans dire ce qu'elle souhaite. Il n'imagine pas ses intentions, mais fini avec le temps par la comprendre. Elle manigance et manipule, il l accepte et trouve cela charmant/attachant.il voyage et connaît ailleurs, elle s évade avec les habits donnes par son père. Il est las, elle est émerveillée. Ils sont tous les deux à part dans le village, elle attend, rêve, imagine, phantasmes, il vit les choses simplement., il ne sait pas mettre en valeur ce qui lui arrive - il passe à côté de sa vie.
Plus tard lorsqu elle découvre que Charles est désabusé et casanier, c est la qu elle rencontre le prêtre et fini par lui avouer qu'elle est insatisfaite et qu'elle ne sait pas de quoi.
quelques momoents poétiques : le parapluie au début, les coquillages d'une taille qu'on ne trouve plus, la couleur des vagues, la musique est très belle, l'actrice principale est super, par contre les passages religieux ne servent à rien, les scènes du quotidien sont ennuyantes à mourir, mais le film fait très vieux et périmé.
La Fille de Ryan est un film très étrange. Si étrange qu'il n'est finalement pas si étonnant que le public l'ait boudé lors de sa sortie, contrairement aux Lawrence d'Arabie ou Docteur Jivago précédents. Car le spectateur ne sait pas s'il voit une comédie ou une tragédie, et la musique ambigüe de Maurice Jarre ne facilite guère le jugement. David Lean dépeint une campagne irlandaise patriotique et austère, mais avec des épisodes comiques et d'une légèreté, qui alternent avec des scènes dramatiques terrifiantes. Bizarrerie dans la filmographie d'un des plus grands cinéastes, La Fille de Ryan est peut-être raté, mais se laisse regarder avec beaucoup de plaisir et de douceur.
Un beau film avec une mise en scène majestueuse et spectaculaire (la scène de la tempête) mais aussi plus intimiste et esthétique ( notamment quand est filmée Rosy). Malheureusement le film souffre de trop de longueurs.
Je n'avais jamais vu ce film mais, suite aux très bonnes critiques, je me suis lancé dans cette projection de plus de trois heures. Pour faire un film de d'une telle longueur, il faut de la matière, des rebondissements afin de maintenir en haleine les spectateurs. Quelle déception devant cet adultère qui s'étire s'étire et s'étire encore. C'est mou, cela manque de force, de personnalité et que dire de toutes ces prises de vues, certes belles, mais qui ne servent à rien. Quelle déception de la part d'un réalisateur qui a su nous monter son talent pour les grandes productions. Je mets 2 étoiles uniquement pour le soin apporté et les belles images de mer en tempête, c'est bien payé !