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Un visiteur
5,0
Publiée le 9 février 2015
Magistral !
Ce chef d'œuvre donne un magnifique exemple de ce que certains réalisateurs américains savaient encore faire dans les années soixante. Un scénario d'une exceptionnelle richesse et d'une rare intelligence ; des comédiens au sommet de leur talent (la composition de Burt Lancaster est stupéfiante et celle de Montgomery Clift bouleversante) ; une réalisation au cordeau qui sait alterner les scènes du tribunal et les scènes d'extérieur, ce qui permet de montrer une Allemagne en ruine ; musique, image, mouvements de caméra, tout est au service du sens. On n'est littéralement captivé plus de 3 heures durant. Mais ce qui donne à cette œuvre son caractère magistral c'est le traitement même de son sujet, à savoir la très complexe question de la responsabilité individuelle et collective. Kramer n'esquive rien, ni la responsabilité individuelle des juges nazis, ni celle du peuple allemand, ni celle des autres puissances engagées dans la guerre – en particulier les USA – qui ont assisté à l'ascension des nazis sans broncher alors que "Mein kampf" étaient dans toutes les librairies du monde. Il évoque l'appui des industriels américains au réarmement de l'Allemagne (dont Henri Ford, authentique fasciste). Il évoque Hiroshima, dont l'horreur est égale à celle des camps de la mort. Et surtout, il montre parfaitement comment les Américains vont décider, dès 1949, de protéger les criminels nazis et aider l'Allemagne de l'Ouest afin d'en faire leur principal allié dans la guerre froide contre les Soviétiques. On sait maintenant que c'est grâce à l'appui des services secrets américains que des milliers de criminels nazis ont pu s'échapper et couler des jours paisibles en Amérique latine ou aux USA. Le procureur (superbement interprété par Richard Widmark) pose à la fin du film cette terrible question à son supérieur qui lui commande de "ménager" les accusés : "Pourquoi avons-nous fait la guerre ?". Ce film nous offre une magistrale leçon d'histoire et un inépuisable sujet de réflexion sur la responsabilité et la culpabilité du genre humain. Il devrait être montré dans tous les collèges et lycée.
Du costaud à l'affiche et à la réalisation, le film garde tout de même les stigmates de la pièce de théâtre et souffre du poids écrasant de l'Histoire. Au niveau des acteurs c'est finalement Maximilian Schell qui sort son épingle du jeu avec le rôle le plus offensif il est vrai. On remarque aussi la prestation de Montgomery Clift dans un rôle secondaire superbement joué.
Un casting prestigieux (Burt Lancaster ou encore Spencer Tracy qu'on remarque fatigué), un réalisateur de talent (Stanley Kramer), tous les ingrédients sont intégrés pour un film d'exception. Exceptionnel, une reproduction de l'un des grands moments de l'histoire, le jugement d'individus nazis par les libérateurs. D'une durée un peu longue même si nécessaire de 3 heures, on a le droit à une plaidoirie humaniste contre la barbarie Nazi... Les placements de caméra, la mise en scène sont judicieux et utilisés un bon escient. Un film historique qu'on aimerait voir plus souvent aussi bien traité!
Quand Stanley Kramer se lance dans le projet de l’adaptation d’une pièce d’Aby Mann, quinze ans seulement ce sont écoulés depuis la fin de la guerre. Le commun des mortels ne peut toujours pas comprendre comment les atrocités filmées par les troupes américaines lors de la libération des camps ont pu être possibles à une telle échelle sans que la population ait eu une réaction. On parle bien sûr du peuple allemand sur lequel beaucoup se sont penchés pour lui trouver des particularismes qui auraient favorisés l’acceptation de l’indicible mais chacun au fond de lui-même comprend horrifié que c’est de la nature humaine dont il s’agit en vérité. Le film s’intéresse au procès de l’arrière-ban des dignitaires de l’organisation nazie et non de leurs leaders charismatiques déjà jugés pour la plupart ou morts avant de pouvoir l’être. On a vu à propos de Vichy comment l’administration pouvait servir de relai efficace aux théories les plus abjectes. Kramer montre comment la justice, rouage essentiel de l’équilibre démocratique a pu se corrompre en continuant d’appliquer le droit. Un droit qui avait complètement changé de nature et de visée. D’une durée de plus de trois heures, le film se veut très ambitieux et remplit efficacement tous ses objectifs sans jamais lasser malgré l’unicité d’action du huis clos. Tous les points de vue sont représentés et de argumentés dans un souci de pédagogie évident. Certains reprocheront sans doute son côté un peu trop scolaire au film mais un tel sujet méritait certainement un tel parti pris. La plaie était sans doute encore trop brûlante pour des interprétations moins conventionnelles. La distribution réunie par Kramer est tout à fait adaptée à cette longue fresque judiciaire avec une prime pour Maximilien Schell dont le plaidoyer final met en lumière la portée universelle de la complicité de fait à l’égard des nazis dès 1930. A côté de lui, les Spencer Tracy, Marlène Dietrich, Monty Clift ou Judy Garland sont parfaits conscients de participer utilement à une œuvre salutaire. On ne peut pas parler de « Jugement à Nuremberg » sans évoquer le rôle tenu par Burt Lancaster qui démontre que même les esprits les plus intègres ont pu se laisser embarquer par la folie nazie. Quasiment muet durant tout le film Lancaster ne prend la parole qu’à deux reprises pour assumer tout d’abord ses responsabilités et ensuite à la toute fin pour recueillir la rédemption de la part du juge qui à prononcer la sentence qui justement lui revient. C’est là que le vieux juge de province lui rappelle qu’en acceptant de condamner un innocent le juge qu’il était avait ouvert la voie à tout le reste. Une conclusion édifiante pour un film qui se devait d’être fait en dépit des faiblesses narratives qu’il impliquait à porter un sujet si lourd.
Un vrai chef d'œuvre sur le tribunal tenu à Nuremberg qui jugera les Nazis. Et dire que ce film fut réalisé peu de temps après les évènements. Des dialogues percutants et parfois à glacer le sang. Un jeu d'acteurs puissant et passionnant. Un classique.
Grand classique du cinéma, servi par un casting prestigieux comme on en fait plus (Tracy, Lancaster, Clift, Garland, Dietrich, Widmark), Jugement à Nuremberg est une excellente réflexion sur ce qu'hannah Arendt appelait en 1961 la "banalité du mal" à propos d'Adolf Eichmann.
Comment de simples exécuteurs ont-ils pu apporter leur soutien aux poltiques menées sous le Troisième Reich, tout en étant assez ouvert pour en comprendre les conséquences directes et indirectes. C'est la grand interrogation du procès qui constitue la majeure partie du film, inspiré de faits réels.
Seulement, c'est là que le bât blesse. Trois heures ou presque, centrées dans une salle d'audience, avec des plans autour de personnages lancés dans de longs monologues, certes empreints de sincérité, mais qui conviendraient mieux au théâtre qu'au grand écran. D'où, et c'est inévitable, un certain ennui et une certaine immobilité de la caméra.
Le tout ? Un très beau thème, traîté de manière plus discutable. Mais du très bon Stanley Kramer malgré tout. Et un 3/5 mérité.
Si la reconstitution d’un procès s’étirant sur trois heures a largement de quoi rebuter la curiosité des cinéphiles attirés par l’Histoire mais l’intensité que parvient à donner Stanley Kramer à ce huis-clos rend le film fluide et en aucun cas trop long. Grâce à une documentation fournie, cette page sombre de l’humanité est mise en scène de manière à rendre les compréhensibles les motivations de chacun des personnages en abolissant tout parti-parti afin de souligner l’importance du choix moral sur les épaules des magistrats ayant à gérer cette affaire juridique aux dimensions géopolitiques sans précédent. En nous mettant face à ces doutes philosophiques, ce film nous interroge de façon pertinente sur la place de l’homme face à l’Histoire. Pour cela ce devoir de mémoire mériterait d’être éduqué à l’école.
Chacun de ces acteurs vedettes à son quart d'heure de gloire, son discours, tel devait être le cahier des charges de ce film contre les horreurs du nazisme. Moment fort, insoutenable, le film documentaire diffusé par Richard Widmark, avocat de la défense, images cruelles, intolérables, d'une réalité qui dépasse l'entendement, l'horreur a l'état pur. Passé ce moment, le plus difficile du film, on retrouve l'hypocrisie des hommes, dans la complexité des normes internationales, complicité des hommes sur un échiquier mondial. Mais la morale restera sauve, à travers un seul protagoniste, qui d'autre que Spencer Tracy pouvait interpréter cet homme. Casting 4 étoiles, pour un huis clos remarquable, on ne s'ennui pas un seul instant dans ce film fort, dédié à la mémoire. A l'heure de Face book et de Twitter, on ferait bien de ne pas oublier, pour ne pas recommencer les erreurs du passé. ,
Le pari était quand même compliqué, 3h plus ou moins bloqué dans un tribunal (il y a des scènes externes mais elles ne constituent pas l'essentiel du film). Stanley Kramer fait d'ailleurs ce qu'il peut niveau mise en scène pour ne pas rendre le tout trop plat ou trop terne. C'est d'ailleurs parfois un peu trop prononcé, à tel point que certains effets de mise en scène sont parfois un peu trop prononcés (zooms répétés etc.), mais notons tout de même les efforts du réalisateur pour que la mise en scène accompagne de façon intelligente son film. Le scénario est intéressant avec un vrai questionnement sur la responsabilité etc. On peut regretter tout de même certaine incohérence (tout le monde ou presque parle anglais mais on leur demande de mettre des casques parfois etc.). Le tout est accompagné d'un casting prestigieux. On sent, cependant, passer les 3h.
Si on occulte le fait que la réalisation y aurait gagnée à être parfois plus sobre c'est à dire sans ses zooms incessants dans les scènes de prétoire un peu malvenus et si on peut trouver légèrement ridicule que les personnages mettent leurs casques alors que tout le monde parle bizarrement anglais, "Jugement à Nuremberg" est une oeuvre intelligente et incroyablement dense, ce qui fait que les trois heures de film passent très vite. Elle a de plus l'immense mérite d'être dérangeante en évitant totalement d'être manichéen nous obligeant à nous poser des questions justes et pertinentes auquelles on aurait pas pensé ou on aurait préféré ne pas y penser sur la culpabilité de chacun dans ce qui est arrivé. D'un casting très prestigieux, chaque acteur se montre remarquable et ajoute chacun leur pierre à l'édifice que ce soit Spencer Tracy, Montgomery Clift, Marlene Dietrich, Richard Widmark, Judy Garland, Maximilian Schell ou Burt Lancaster (excusez du peu!). Un film totalement remarquable par sa reconstitution historique et surtout par la réflexion qu'il pousse à nous poser.
Film d'une rare intelligence et d'une rare objectivité. Les films sur la seconde guerre mondiale sont souvent insupportabes de manichéïsme (méchants nazis, gentils américains, ...). Là, tous les points de vue sont abordés sans parti pris (j'ai même été extrêmement surpris que, dans un film américain de 1961, les atrocités d'Hiroshima et nagasaki aient été ne serait ce qu'évoquées). Casting de rêve (mention spéciale, en ce qui me concerne, pour l'avocat de la défense). J'enlève tout de même une étoile car j'ai moins aimé les scènes à l'extérieur de la salle d'audience, même si elles sont nécessaires pour comprendre le contexte geo-politique de l'époque (nous sommes en plein blocus de Berlin)
"Jugement à Nuremberg" c'est très bien, même si c'est très pesant et moraliste, mais dans le bon sens du terme (avec plein de grandes envolées philosophiques sur la justice), jamais manichéen ni donneur de leçon. ça ressemble beaucoup à une dissertation d'histoire qui aurait eu 19/20. En effet, Le film aborde tous les facteurs (nationalisme, racisme, eugénisme, guerre froide, collaboration, misère), toutes les comparaisons (Hiroshima), tous les acteurs (médecins, juges, militaires,...) du nazisme et de l'holocauste et de leur procès. L'action et le scénario sont tenus à bout de bras par l'acteur qui joue l'avocat de la défense : Maximilian Schell. sinon, 3h00 de film en quasi huit-clos, c'est long mais ça passe assez bien car les dialogues sont très bien écrits.
Pas une grande oeuvre d'art, mais une grande oeuvre pédagogique.