The Roost est le premier film de Ti West (Cabin Fever 2, X, Pearl, Maxxxine...), avec un budget de 50 000 dollars et un hommage assez sincère aux feuilletons horrifiques de seconde partie de soirée, autrefois présentés par un hôte... C'est à peu près tout ce qu'on sauve de ce film estudiantin qui ne montre jamais rien (tout se passe en hors-champs, et c'est gonflant, on voit un écran noir et on entend des cris, et fin de la scène), au montage décousu (on passe d'un groupe de jeunes à un autre), à la caméra tenue par un technicien qui danse le rock en même temps (on va vomir, pose la caméra au sol...), aux effets spéciaux faits mains qui sont de la bouillie rouge, aux acteurs qui se contentent d'être adossés à un mur et attendre que "le train passe" le tiers du film... On se retrouve grosso modo avec la version fauchée de Bats (qui a littéralement cent fois plus de budget), composée de jeunes gens qui fuient des chauve-souris enragées, deviennent eux-même enragés et sortent leur tête de sous le plancher pour mordre les chevilles des copains (d'accord, on a été cueillis par cette idée), avec deux grabataires qui font méchamment penser à ce que Ti West fera plus tard avec les deux vieux de X (ils déboulent dans le champ pour surprendre les jeunes, alors qu'ils devraient être vus au premier coup d’œil, là d'où ils viennent, mais nous, on sursaute bêtement). On apprécie beaucoup moins les coupures du film par l'hôte qui nous raconte ce qu'on a vu à l'instant (du remplissage), et une film "à la Blair Witch" (comprenez :
la caméra embarquée qui secoue comme un cocotier comme le porteur court, s'arrête pour chercher la bestiole dans la pénombre, "BOUH", et fin
). Bon, on n'était déjà pas très fan de cette fin facile dans l'ancien film. The Roost est un film qui a des idées, et des bonnes idées, qui manquent juste de budget, de technique (la caméra secouée dans tous les sens, les longues vues de portes ou d'obscurité pendant qu'un personnage meurt, le scénario simplet...), mais reste un premier projet très sincère, très amoureux du film d'horreur du câble, et voit déjà là où il veut aller (vers X, le lien est plus qu'évident). Un premier film qui ne demande qu'à voler de ses propres ailes (et mordre des mollets).