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Vladimir.Potsch
20 abonnés
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Comme d'habitude, Kiarostami utilise une histoire prétexte (ici le retour sur les lieux de son film "Où est la maison de mon ami ?" après le terrible tremblement de terre de 1990 pour retrouver les 2 jeunes héros). Son but est une réflexion sur l'enregistrement des images, sur la part de documentaire dans la fiction, sur l'utilisation des acteurs. Il crée volontairement un décalage entre le documentaire sur le tremblement de terre que semble être le film, et la fiction qu'il tourne. Ainsi, quoique ce voyage n'ait de sens que pour le réalisateur de "Où est la maison d emon amii ?", c'est à dire lui même, Kiarostami a choisi de prendre des acteurs pour intepréter son propre rôle et celui de son fils. Un des acteurs/victime du séisme de cette fiction/documentaire a d'ailleurs une réflexion intéressante : il dit au réalisateur que la maison dans laquelle il les accueille lui a été procurée pour les besoins du film, car la sienne a été détruite. Au delà de cette réflexion sur l'image, le film est un attachant road movie (genre de prédilection de Kiarostami) au milieu d'une région qui a été récemment dévastée, ponctuée de rencontres simples et touchantes. Les survivants sont entre la peine d'avoir perdue plusieurs membres de leur famille et la volonté de se reconstruire, en témoigne leur souhait de voir un match de coupe du monde Argentine Brésil. Et la vie continue...
Et la Vie continue est un film pour le moins inaccessible au spectateur lambda qui y verra un type avec une auto qui parle à des gens sans qu’il n’y ait aucun sens ni aucun but. Le style de Kiarostami est toujours basé sur des réflexions cachées dans le récit, ou sur un symbolisme complexe. Ici, il se pose la question de la frontière qui sépare le documentaire de la fiction, et repart sur le tournage d’un de ses films tourné précédemment. Globalement, c’est assez mauvais, déjà si l’on tient compte de la technique cinématographique, mais également si l’on considère le côté super narcissique du film, qui revient sur un autre film. Cependant, une chose est certaine, la vie continue toujours malgré la mort des autres. Un optimisme assez radical qui cache l’ennui profond qui émane de cette fiction iranienne nombriliste.
Je suis bien contente d’avoir vu « Où est la maison de mon ami ? » d’abord parce que c’était un excellent film et parce que j’ai eu le plaisir de retrouver dans "Et la vie continue" certains personnages qui y ont joué. Avec Kiarostami, on est souvent sur la route, à la recherche de quelqu’un mais c’est bien parce qu’il y a une persévérance qui trouve sa récompense. Le comportement des gens touchés par le séisme est admirable, pas de cris, quelques pleurs mais des prières et un grand sens de la solidarité et de l’acceptation de ce que Dieu décide et… la vie continue !
Une daube monumentale!!! Rempli de bons sentiments ridicules, d'acteurs bidons, de clichés: les méchants sont des noirs, des latinos... Passer votre chemin.
Film tres simple et tres touchant. Un road movie a travers l'iran devasté par le tremblement de terre de 1990. On découvre un pays et des gens dans la peine de la perte des leurs, mais dans la volonté de continuer a vivre. La scène dans le village, ou le garçon s'égare, est magnifique.
Je ne savais rien de ce film avant de le voir (je n'avais pas vu Où est la maison de mon ami non plus) et si j'aime une partie de ce que j'ai vu, je trouve l'intrigue du film totalement incompréhensible. Alors étant donné que c'est lié aux acteurs du film cité précédemment je me dis que si je le vois je comprendrais peut-être... Mais là il me manque une clé assez simple pour rentrer dans le film et me passionner dans cette découverte d'un Iran sinistré.
Parce que tous les passages où le père et son fils rencontrent des gens, parlent avec eux, demandent de l'aide ou discutent tout simplement et bien ça fonctionne vraiment bien, seulement voilà, le MacGuffin totalement métafilmique me sort un peu du film et m'empêche de réellement considérer ce qu'ont les personnages à m'offrir.
Après ça n'en fait de loin pas un mauvais film, mais ça rend le but de toute cette virée en voiture vraiment flou et peu compréhensible. Honnêtement j'aurai préféré quelque chose de beaucoup plus simple comme un père et son fils qui vont tenter de retrouver des amis ou de la famille. Là j'aurai pu comprendre cette volonté de retrouver ces gens, là je ne sais pas trop pourquoi il veut retrouver absolument ces deux acteurs ?
En fait ce que ça fait c'est "faux", ça fait "tout ceci n'est que du cinéma", alors qu'on aurait pu au contraire "profiter" de ce film pour réduire le faux inhérent au cinéma, parce que là le vrai sujet du film c'est ces gens qui sourient, qui se réjouissent pour un match de foot et ceci malgré le terriblement tremblement de Terre, malgré les morts... Et rajouter une autre intrigue par-dessus ben ça empiète vraiment sur ce qui est intéressant, sur la beauté de ce monde qui se reconstruit malgré la douleur.
L'argument du métafilm est un moyen pour Abbas Kiarostami de mettre en scène la porosité entre acteurs et personnages et fiction et documentaire. Cette idée a priori ludique – aller à la rencontre de l'acteur principal d'un film antérieur de Kiarostami – se mêle à un événement dramatique auquel l'Iran se confronte, soit le tremblement de terre ravageur de 1990. Si le cinéaste filme les paysages de son pays avec un amour et une netteté inégalables, son projet de mise en abyme est pour le moins décevant : aucun vertige ne se crée à la rencontre des acteurs du film "Où est la maison de mon ami ?" et à l'évocation des personnages qu'ils ont joués, une platitude causée par une abondance de dialogues trop explicites qui ne permettent jamais la profondeur et à des procédés de répétition infructueux et lassants sur la durée du film. On comprend bien que cette recherche de l'acteur est censée être un prétexte à une réflexion sur ce métier du cinéma ; l'ennui, c'est que Kiarostami ne parvient pas à dépasser le prétexte à l'écran. Cette recherche cinéphile vaine contraste avec la gravité du tremblement de terre (environ 50 000 morts) sans pour autant que ce terrible événement prenne une forme autre que les témoignages univoques des survivants. "Et la vie continue" touche parfois par la lenteur de son rythme qui permet de prendre le pouls d'un pays mais se heurte le plus souvent à une limpidité qui s'oppose malheureusement à la complexité visée.
Ce film m'a replongé dans les deux autres que j'ai vu précédemment et je suis heureuse de les avoir vu (par hasard) dans cet ordre. Ainsi le couple marié de ce film est pour moi celui des deux jeunes d' "Au travers les oliviers". J'ai beaucoup repensé en le voyant aux victimes des récents tremblements de terre en Turquie qui ont beaucoup occupé mon esprit. Je me souviens sur Instagram avoir suivi une jeune-femme qui tentait de retrouver son frère et qui avait eu d'énormes difficultés à arriver jusqu'à son village pour finalement y apprendre sa mort. Cela m'avait déchiré le coeur. Et ce film retranscrit bien toutes les difficultés d'accès tant aux lieux (routes détruites), qu'à des informations sur les personnes recherchées. J'ai aimé aussi cette volonté de positivité avec cette idée que la vie reprend malgré tout, du besoin augmenté après un tel traumatisme de ne pas passer à côté de ce qu'elle peut apporter de positif: que ce soit le foot pour l'enfant, le mariage pour le jeune couple, ou le thé pour la vieille femme. Chacun trouve quelque chose à quoi se rattacher. Un regard plein d'espoir sur la capacité humaine à rebondir.
Après le tremblement de terre de 1990 , Kiarostami retourne sur les lieux du tournage de « Où est la maison de mon ami ? » en quête de ces deux jeunes héros . Un prétexte, un de plus dans l’œuvre du cinéaste iranien pour interroger un pays et ses habitants. Il le fait d’abord en roulant péniblement dans une vieille voiture sur des routes cabossées par le séisme, et à travers des villages dévastés. Un état des lieux qui dès lors nous plonge dans un reportage qui n’est pas un documentaire, mais qui s’éloigne de la fiction originelle. On ne sait plus alors qui du scénario ou du fait divers maîtrise les codes d’un cinéma hors de portée, un cinéma réel ,authentique. La quintessence du cinéma . AVIS BONUS Trois grands , voire excellent chapitres sur et autour un homme hors du commun. Avec une analyse pertinente du film et un long documentaire un peu fourre-tout mais si riche en anecdotes, révélations, images et témoignages . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Un film bouleversant, le film le plus triste du monde, Hatchi Dancer in the dark Amour allez vous rhabillez un jeu d'acteur impressionant des effets spéciaux incroyables une histoire stylée et le tout filmé avec les pieds (ou les petons pour Kiarostami).
Un séisme d'une grande ampleur frappe la région iranienne de Koker en 1990 et fait quelques dizaines de milliers de morts. Abbas Kiarostami, avec Et la vie continue (1992) montre la recherche d'un cinéaste, qui, accompagné de son fils et de sa voiture, veut vérifier que l'enfant vedette de son précédent film (Où est la maison de mon ami ? (1987)) va bien.
Une des grandes caractéristiques d'Abbas Kiarostami est de filmer le temps. C'est d'ailleurs ce qu'il fait ici en mélangeant à la fois fiction et documentaire. En effet, la narration est sous forme de récit s'apparentant à de la fiction mais chacune des apparitions d'interprètes, dans leurs propres rôles, témoignant des impacts du tremblement de terres sur leur vie, s'apparente à un documentaire. De plus, chaque scène est un nouvel élément d'un récit linéaire qui semble au final éclaté par l'éparpillement de ses témoignages documentaires. C'est ainsi que le réalisateur, avec un film relativement court, donne l'impression qu'il dure toute la vie, et d'une certaine manière c'est magnifique. Même une fois terminé, le film continue.
Abbas Kiarostami, à travers son road-trip pour parvenir à son but, montre un pays totalement dévasté que ce soit sur un plan physique ou moral. Les habitants n'espèrent plus rien, ils subissent leur sort qu'ils mettent sous la responsabilité de Dieu, mais vite rattrapé à la réalité par l'enfant qui semble connaitre autant le passé que le destin, qui sait où chercher et pourquoi. Enfaite durant tout le film, le réalisateur s'interroge : Après le tremblement de terre, le monde avance mais qui se soucie de nous ? Qui vient nous aider ? Surement pas la coupe du monde de football et après tout pourquoi cette dernière devrait s'inquiéter parce que la vie continue.
Ce qui fait la force de ce film est vraiment le fait qu'Abbas Kiarostami s'accroche à la mémoire qu'il a de ces lieux pendant que les habitants locaux, eux, s'accrochent aux ruines de leur maison, Et la vie continue explore ainsi un nouveau présent plus qu'une mémoire se démarquant alors de tous les topos que nous pouvons nous faire des films documentaires. Des milliers de gens sont morts mais ici, Kiarostami nous fait sourire parce que la vie continue. 9/10