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    Trois couleurs - Rouge
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    58 critiques spectateurs

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    leotain
    leotain

    9 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 décembre 2020
    Je termine enfin la trilogie tricolore de Krzysztof Kieślowski. Une jeune modèle découvre le petit secret d'un juge vieillissant et amoindri : Il écoute les conversations téléphoniques de ses voisins. Une relation de confiance, presque de "fraternité" se noue entre les deux, mais aussi avec le spectateur qui doit questionner ses fondements moraux pour pouvoir entrer dans la danse poétique de ces bribes de vie volées.

    Et que c'est beau, ces éclats de rouges, ces étendues magentas, ces reflets écarlate. Ce rouge qui nous illumine autant qu'il nous écrase.

    Le final clôt l'ensemble en sortant bizarrement le spectateur de la diégèse, comme une sorte de salut morbide et amusé en fin de représentation.
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 mai 2023
    Un troisième opus qui est cohérent avec les précédents films. Nous voici donc dans la Rouge de la Fraternité. Ainsi le réalisateur sème du rouge partout dans le film, à la façon de "Blanc" plutôt que le Bleu envahissant du premier film. On retrouve la dame qui jette des bouteilles en verre, mais cette fois l'héroïne aide la grand-mère, fraternité oblige. Tandis qu'à la place du tribunal dans les deux premiers opus, on a ici un juge et une fin où tous les protagonistes de la trilogie apparaissent brièvement. Dans la forme on apprécie la cohérence de la trilogie, les clins d'oeil et autres références, mais dans cette ensemble cohérent on retrouve donc logiquement les mêmes défauts également. Une mise en scène apathique, froide et austère jusque dans le jeu des acteurs où on ne ressent aucune passion ou envie. C'est triste et austère, à tel point qu'on n'est pas franchement ému à l'exception de 2-3 passages. On constate alors, comme son habitude, qu'il annonce une idée pseudo philosophique dont on ne perçoit que partiellement la réflexion. Ca reste si monotone, sans chair, qu'on n'y voit surtout de l'ennui. Dommage...
    Site : Selenie.fr
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 10 février 2013
    La musique est fabuleuse. Il y a aussi des plans magnifiques, des lumières délicates et de très beaux reflets. Le scénario, malheureusement, manque de surprise. Oui, j’avoue, j’ai été un peu déçue en revoyant « Rouge ».
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    103 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juillet 2012
    Ce qu'il y a de plus exceptionnel dans les films de Krzysztof Kieslowski, ce sont peut-être les actrices. Juliette Binoche dans Bleu, Julie Delpy dans Rouge, mais surtout, avant toutes, Irène Jacob. Impossible de ne pas oublier la splendide (les splendides, devrions-nous dire) Véronique, mais aussi Valentine de Rouge. Son personnage, Valentine, est certainement le plus pur aussi de tous les films de Kieslowski : belle, fraîche, spontanée et gracieuse, elle est quasiment une allégorie de la vie (comme Julie ou Karol, elle ne peut mourir, on le voit dans l'extravagante scène finale). Chez elle, tout est spontané. On le ressent dans les dialogues : "-Et si j'avais écrasé votre fille, ça vous ferait le même effet ?", "Je ne veux rien. - Vous n'avez qu'à arrêter de respirer". Son interlocuteur ? Un vieux bougon de juge, l'admirable Jean-Louis Trintignant.
    Valentine est une femme dans l'action, elle aime le mouvement et le rapport à autrui : sans répit du matin au soir, entre deux séances photos et deux défilés, elle aime montrer son corps, débordant de vie et d'enthousiasme. Mais inconsciemment, elle est lassée de cette vie micro-réglée. Certes, elle nage voluptueusement dans le succès, mais elle s'ennuie, même si elle ne s'en aperçoit pas. Elle s'arrête le soir dans sa voiture, mélancolique. Sa vie sentimentale est agitée, sa famille est fragile. Elle perd sa confiance en elle, cette confiance qui était pourtant toute sa force. Entourée d'hommes (Jacques le photographe, Michel le jaloux, son frère etc.), c'est pourtant du plus vieux et du plus étrange qu'elle se rapprochera le plus. Car il est bien inquiétant, ce vieux juge, à espionner ses voisins. On l'avait vu dans Le Décalogue, les voyeurs de Kieslowski sont inoffensifs. Par ailleurs, à y réfléchir, la vie du juge n'est pas moins insensée que celle de Valentine.
    La fraternité : c'est le troisième terme de la devise. Fraternité, car les habitants de ce quartier suisse sont liés entre eux malgré eux grâce au juge espion. Cette affaire a même des conséquences : une météorologiste abandonne son copain le jeune juge pour le photographe. Il se trouve que ce jeune juriste a exactement la même vie que Trintignant, les deux devenant des juges hors-la-loi (l'un entre en infraction chez les gens, l'autre les espionne). Mais ils sont guidés non pas par la méchanceté, mais presque par ennui ou désespoir. Leur seul remède ? D'aller vers les autres.
    Dans la trilogie des trois couleurs, ce sont des accidents qui changent les autres dans leurs rapports : l'accident de voiture de Bleu, celui avec le chien dans Rouge, et même dans Blanc, le divorce constitue un accident. Kieslowski étudie la réaction de plusieurs personnages face à un événement minime : une vieille dame qui a du mal à mettre sa bouteille dans la poubelle pour verres. Julie est impuissante à l'aider, Karol le peut mais ne le fait pas, Valentine le fait spontanément. Cette action est sans doute ce qui résume tout ce qu'a pu dire la Trilogie sur le caractère des êtres.
    calamarboiteux
    calamarboiteux

    28 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2010
    Genève : rapportant le chien qu’elle a heurté avec sa voiture à son propriétaire, la jeune Valentine (Irène Jacob) découvre qu’il s’agit d’un juge retraité (Jean-Louis Trintignant) dont l’activité principale est d’écouter les conversations téléphoniques de ses voisins. D’étranges rapports se nouent entre eux.
    Pour le dernier volet de sa trilogie, Kieslowski est fidèle aux thèmes qui lui sont chers : solitude, courts instants de chaleur humaine, importance du hasard (un de ses films porte ce titre), sens du destin, pessimisme concernant les rapports humains. La mise en scène ne déroge pas à ses habitudes : utilisation adéquate du couple musique-silence, construction impressionniste, et images somptueuses, avec ici primauté de la couleur rouge bien sûr. Centré sur les rapports entre les deux personnages principaux, l’œuvre est toute de subtilité, servie par deux grands comédiens entre lesquels le courant passe visiblement. Les dialogues ont de la tenue, les personnages secondaires de l’importance, le décor du lac de Genève baigne l’ensemble dans un calme trompeur, la musique de Priesner, rare, a la nostalgie nécessaire, et tout cela participe à créer un climat émotionnel fort, de même niveau que celui du premier volet (bleu). La recherche formelle existe ici, mais elle se fond dans le thème, devenant ce qu’elle doit être : un des éléments qui participent à la réussite de l’ensemble.
    Ce qui nuit au film, c’est le jeu de correspondances artificielles qui lie les destins semblables en tout point du juge retraité et d’un jeune venant de réussir le concours de la magistrature ; et l’on retrouve là le thème pesant de « la double vie de Véronique », lié sans doute au destin personnel de l’auteur. S’y ajoute le côté devin du juge, évidement facile à développer au cinéma, qui brouille un peu l’image de ce personnage atypique, meurtri, et fort.
    Ces réserves empêchent le dernier film de Kieslowski d’être un chef d’œuvre, mais la production est cependant remarquable.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 juillet 2008
    Dernière pièce du puzzle de Krzysztof Kieslowski, Rouge est sans contexte le meilleur opus de la trilogie. Pertinent, il aborde un thème aussi effrayant que volontairement tabou : le voyeurisme non au sens propre et explicite du terme, mais une véritable étude d'une psychologie complexe ammenant du faux vice une ambiguïté qui n'est autre que le support d'une personnalité en pleine perdition. Et de ce fait, le personnage qui incarne d'un premier point de vu le vice et le dégoût nous fait découvrir peu à peu son humanité. Et c'est à ce moment là que l'on reconnaît la patte de l'auteur. Entre-autre, le cynisme prend une place considérable dans le rôle de ses personnages. Jamais sérieux dans sa démarche, il les peints avec une réflexion aussi intélligente que personnelle. Le personnage de Jean-Louis Trintignant est évidemment le plus fascinant. Alors que le réalisateur lui donne en première partie son écoeurement, il le lui pardonne et l'explique en deuxième partie. Comme si finalement le vilain monsieur était au final un bon et honnête homme faussement antipathique au servir de la morale contre le vice humain. Avec un fond dérisoire de déception amoureuse. Absolument mordant en tous les sens, le film repose comme Bleu dans une ironie omniprésente prenant le chemin magnifique et complexe du sarcasme. Sombrement lumineux et un brin péssimiste, Rouge est un film éclatant. Une réussite.
    WonderfulLife
    WonderfulLife

    4 abonnés 299 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 août 2010
    Le dernier volet des trois couleurs est superbement réalisé. La thématique abordé est le voyeurisme et l'espionnage. Sur cette base vient se greffer toutes sortes d'anecdotes. La fin nous laisse réfléchir sur le sens même du film et ferme les 3 volets en finesse. Coïncidence ou pouvoir divin et juge suprême. Un scénario inoubliable et des acteurs très crédibles.
    Aurégane Lemière
    Aurégane Lemière

    13 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mai 2022
    Rouge parle de l'amitié, de la fraternité. Il évoque les liens parfois ténus et souvent incompréhensibles et étonnants qui se tissent entre les gens. Le film se nourrit des machinations mystérieuses de l’intrigue qui rapprochent les protagonistes. Ils mènent tous les deux des vies dépourvues de sens, mais expriment différemment leur solitude.
    Comme dans beaucoup d’autres films du réalisateur, Rouge analyse les thèmes du hasard et de la coïncidence. Il évoque les liens terrestres mais aussi notre place dans l’univers. Le réalisateur interroge la fraternité dans sa dimension gratuite ou non, désintéressée ou non. “L’éternelle consiste à savoir si en donnant aux autres un peu de soi-même, nous ne le faisons pas pour avoir une meilleure idée de nous même.” (Krzysztof Kieślowski). Ces deux personnages s’ennuyaient, ils étaient malheureux avant de se rencontrer. spoiler: Valentine a une vie parfaitement simple au premier abord (étudiante, mannequin, en couple et amoureuse) mais elle a en réalité de gros problèmes. Son frère Marc se drogue, elle ne voit jamais son petit ami Michel, et ce dernier ne la traite pas bien, il n’est ni présent ni doux. Valentine se sent seule. Quant au juge à la retraite, Joseph, il a perdu tout espoir en l’humanité. Il s’est fait trompé par sa femme étant jeune. Il est totalement désabusé jusqu’à ce qu’il rencontre Valentine, qui est différente des autres. Elle s’intéresse à lui et lui s’intéresse à elle. Ils vont se lier d’amitié, de complicité, de fraternité. Ils s’aident mutuellement. Chacun aide l’autre à aller mieux, mais y trouve aussi de l’auto-satisfaction. Ils aident l’autre et du même coup s’aident eux-même.


    spoiler: Dialogue entre Joseph et Valentine. “- Pourquoi avez-vous ramassée Rita dans la rue ? - Parce que je l’avais écrasée. Elle était blessée, elle saignait. - Si vous l’aviez laissée vous auriez eu des remords. Certainement que dans vos rêves il y aurait eu une chienne avec la tête écrasée. - Oui. - Alors, pour qui avez-vous fait ça ?”


    spoiler: Avant le début du film, Joseph a trouvé quelqu’un, un jeune homme, un homme semblable à lui. Il l’a trouvé en espionnant les conversations de sa voisine. Le jeune, nommé Auguste, entretien la même relation avec la voisine que Joseph entretenait avec son ex-femme, jusqu’à la tromperie. C’est la question du double, de l’alter ego, qui est évoquée. Cette thématique, chère à Krzysztof Kieślowski, est la même dans La double vie de Véronique. Avec la maturité de l’âge, le vieux Joseph sait que c’est une femme comme Valentine qui lui aurait convenu. “Vous êtes peut-être la femme que je n’ai jamais connue.” (Joseph à Valentine) Il décide donc de lier ces deux personnages. Il ne veut pas que Auguste finisse comme lui. Il veut faire son bonheur, il veut une meilleure vie pour lui. Auguste se trouve justement être le voisin de Valentine. Ils ne cessent de se croiser tout au long du film, tout en ignorant l’existence de l’autre. La notion de destin est très présente : la rencontre de Joseph et Valentine, la chienne qui les fait devenir amis, Valentine et Auguste qui se croisent sans se voir jusqu’à l’accident de ferry. Ils font tous les deux parties des sept rescapés du naufrage (les autres rescapés sont les personnages de Bleu : Julie et Olivier, et de Blanc : Karol et Dominique). Les choses sont-elles dûes au hasard ou sont-elles le fruit d’une machination supérieure qui nous dépasse ? On peut alors se demander si Joseph, qui avait convaincu Valentine de prendre le ferry plutôt que l’avion, savait que Valentine et Auguste s’y rencontreraient. Quelle est la part du destin, du hasard ou celle de la manipulation de Joseph ? Le hasard est souvent évoqué par les protagonistes. Valentine dit que c’est le hasard qui lui fait rencontrer Michel, Auguste et Karen jouent à pile ou face pour décider de ce qu’ils vont faire le soir (pile : bowling). Valentine est invitée à aller au bowling le même soir justement. Le hasard cherche à les rapprocher.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 13 juin 2011
    En deux mots : absolument dormitif. Si un(e) spectateur éclairé(e) veut bien me dire quel est le rapport avec le thème de la « fraternité » prétendument abordé ici je lui en serais très reconnaissant. C’est bien joli que de vouloir en mettre plein la vue avec de l’esthétisme à tout va et de foutre des couleurs rouges partout uniquement parce que son film s’appelle « Trois couleurs – Rouge », mais encore faut-il faire passer l’amère pilule avec une vraie intrigue prenante et des personnages intéressants, sans quoi le film ne serait qu’un globi-boulgua fade, un délire rougeâtre idéalisé par les matons de Panurge cinéphiles psychorigides ayant décrété péremptoirement que ce film est excellent, une orgie nauséabonde de plans « oh que c’est joli », de dialogues inintéressant, de narration léthargique, … et j’en passe. « Trois couleurs – Rouge » c’est un peu tout ça à la fois, un concentré de tout ce que je n’aimerais pas trouvé dans un film : intrigue qui vieillit très mal (mais quel ringard ce Jean-Louis Trintignant, aujourd’hui avec Facebook je suis bien plus pervers que lui et j’assouvie à la puissance mille son appétit insatiable quand il s’agît d’espionner ses petits voisins et de satisfaire sa malsaine curiosité !), dialogues dormitifs, personnages ayant à peu près autant de charisme qu’un plat de moules-frites fade, et narration léthargique.
    En outre ce film n’est encore une fois pas à la hauteur de ses prétentions, calibré à l’époque pour plaire aux cinéphiles péteux et cuistres se gargarisant d’eux-mêmes à chaque fois qu’ils ouvrent Télérama confortablement assis dans leurs canapés cuirs et installés dans leurs minables trois pièces parisiens, aujourd’hui ce film est bien paresseux, vieux et son message, si message il y a, est depuis longtemps éculé dans d’autres films infiniment plus intéressants que le dernier volet de cette trilogie.
    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 2 000 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 mai 2020
    Malgré la présence assez magnétique de Trintignant et quelques fulgurances narratives potentiellement intéressantes, le film se fait d'autant plus bavard que le principe de mise en scène ne bénéficie plus de l'effet d'originalité. Une trilogie longuette...
    Stephenballade
    Stephenballade

    395 abonnés 1 237 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 mai 2019
    C’est avec Jean-Louis Trintignant et Irène Jacob dans les rôles principaux que Krzysztok Kieslowski termine sa trilogie sur les valeurs républicaines. Conformément aux deux films précédents, la couleur citée dans le titre est très largement présente. Le rouge est souvent qualifié d’agressif, aussi je me suis demandé si le cinéaste n’avait pas gardé cette dernière couleur pour conclure sa trilogie sur un ton plus agressif, tout du moins plus percutant. Il s’avère que le rouge a beau être omniprésent, il ne parait jamais agressif, Kieslowski utilisant des objets que nous avons l’habitude de voir au quotidien : store de cafés, feux des véhicules, chaises… Je ne sais pas si ça a un lien de cause à effet, mais le fait est que le ton de ce troisième volet est le moins percutant des trois films. Au contraire de ça, il a tendance à mettre mal à l’aise le spectateur par une ambiance lourde, imprimée sur un rythme très lent. Pire, le temps semble se ralentir encore dès lors que nous entrons dans l’antre du juge retraité Joseph Kern. Conséquence, l’ennui pointe le bout de son nez, d’autant qu’on a du mal à comprendre comment on peut rester à discuter avec quelqu’un d’aussi cynique, faisant perdre à mon sens pas mal de crédibilité à cette histoire. Ce qui me fait dire que ce "Rouge" est le moins bon des trois films. Malgré tout, cette ambiance lourde est également envoûtante, suffisamment en tout cas pour savoir comment vont tourner les choses. Il faut dire que l’air de rien, à côté de cette croisée de destinées entre le vieux juge et le jeune mannequin Valentine (Irène Jacob), il s’en dessine une autre entre celle-ci et un autre homme. Ils sont voisins mais ne se connaissent pas. Ils ne logent pas dans le même immeuble mais habitent le même quartier. Quand l’une s’en va, l’autre rentre quand ce n’est pas l’inverse. Au cours de leurs pérégrinations, ils ne sont jamais loin l’un de l’autre, mais jamais en face l’un de l’autre. On sent que le cinéaste prend tout son temps pour les faire se rencontrer, mais vont-ils seulement se rencontrer un jour ou l’autre ? Kieslowski y est pour beaucoup dans sa façon de filmer, avec ses plans millimétrés entre ombre et lumière. Aucun de ces trois personnages n’y échappe du reste. Toujours est-il que cette question a tendance à prendre le pas sur l’évolution des deux personnages principaux. De ce fait, on perd plus ou moins de vue la notion de fraternité, valeur qui ne sera d’ailleurs jamais prononcée, contrairement à "Bleu" et "Blanc". Alors que Kieslowski semble se perdre dans les tourments méandreux de la psychologie humaine avec semble-t-il un brin de poésie ("Le cercle des poètes disparus" sera d’ailleurs évoqué), il maîtrise quand même le maniement de sa caméra. En témoignent les travellings effectués pour passer d’un endroit à un autre, d’une personne à une autre, ou pour terminer ses plans sur des objets anodins, comme le verre cassé au bowling. Ah ce verre cassé et laissé seul pour compte… une symbolique au propos tenu ? Un parallèle avec le plan qui viendra plus tard sur ce vieux juge au crépuscule de sa vie, ce plan qui fixe l’homme entre deux troncs d’arbre ? En attendant que l’histoire se décante enfin, la qualité artistique et technique du réalisateur parvient à meubler un scénario erratique. Et c’est juste au moment où on n’y croit plus vraiment, qu’on ne sait plus trop où il veut en venir, en bref que l’ennui se fait le plus sentir, que la tension monte enfin, certes formidablement orchestrée Zbigniew Preisner, lequel signe encore une fois une très belle musique. Il était temps, parce que nous en sommes arrivés à la première heure, Kieslowski semblant se rappeler subitement ce qu’il était venu filmer. Que ça plaise ou non, cela permet de mieux surprendre le spectateur par des destinées qui se répètent, et par la scène finale où tous les personnages principaux sont réunis à l’écran les uns après les autres, juste histoire de faire triompher l’air de rien les valeurs républicaines, lesquelles prennent une dimension plus humaine. Point de vue acteurs, il n’y a pas grand-chose à dire car il n’y a rien d’extraordinaire, même s’ils jouent plutôt bien le coup, y compris Jean-Louis Trintignant qui, pour moi, constitue la grosse erreur de casting. Ce qui me fait dire ça ? Il transpire l’école d’art dramatique à l’ancienne dans sa façon de faire, tant au niveau de son évolution que de sa façon de parler. Il en ressort certes un homme ravagé par ses expériences passées de citoyen et de juge en le dotant d’une psychologie certes crépusculaire mais bien trop monolithique. Il n'en reste pas moins une belle trilogie très intéressante à découvrir, et si possible dans l'ordre (à cause du final de "Rouge").
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 4 mai 2008
    C'est un film. Il y a du rouge. Une jolie actrice qui a l'air tarte pendant tout le film, dont la vie lui échappe totalement, elle a au moins l'honnêteté de ne pas prétendre comprendre et maîtriser. La vie tourne autour d'elle, sans qu'elle puisse vraiment faire autre chose que la potiche, ce qui est normal, elle est mannequin.
    Finalement, il y a quelque chose de très juste dans la fin de la trilogie: les acteurs, et les spectateurs, finissent comme des rescapés de cette quintessence de l'ennuie qu'auront été ces trois films...
    jfharo
    jfharo

    54 abonnés 1 232 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 février 2010
    Très beau et tout en subtilité , Irène Jacob est lumineuse , quant à Jean-Louis Trintigant inutile d'en dire plus .
    Roub E.
    Roub E.

    948 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juillet 2024
    Le seul film de la trilogie que j ai vraiment apprécié. Rouge bénéficie d une interprétation remarquable de Jean Louis Trintignant en vieux juge acariâtre. Son duo avec Irène Jacob fonctionne très bien. On sent une vraie alchimie entre ces deux personnages à la relation atypique, deux personnages qui semblent chercher à s apprivoiser. La couleur rouge rend ce film plus chaud que les deux précédents et donne l impression que ce dernier est plus spontané, plus généreux.
    Ti Nou
    Ti Nou

    492 abonnés 3 494 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 novembre 2022
    Kieslowski conclut sa fameuse trilogie des couleurs par l’épisode le moins touchant, cette histoire de voyeurisme et de vie par procuration se montrant bavarde et un brin longue. Sa mise en forme fait, par contre, preuve encore d’une certaine virtuosité.
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