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Incertitudes
210 abonnés
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4,0
Publiée le 13 juin 2008
On ne meurt que deux fois est le dernier film dont les dialogues ont été écrits par Michel Audiard décédé trois mois avant sa sortie en salles. Un nouveau sujet noir après Garde à vue et Mortelle randonnée adapté d'un roman de Robin Cook avec une nouvelle fois Michel Serrault dans un rôle ambigu. Il est l'inspecteur Robert Staniland. Un flic qui va enquêter sur le meurtre sauvage de Charly Berliner. La victime entretenait une relation passionnée avec une certaine Barbara. Staniland va entrer en contact avec cette Barbara (Charlotte Rampling) au charme vénéneux et en tomber amoureux. Beaucoup de perversité dans ce film puisque Barbara se révèle être une vraie nymphomane, séduisant ouvertement le policier et entretenant une relation incestueuse avec son frère. Une ambiance assez glauque comme les affectionnait Audiard sur la fin de sa carrière. Ces dialogues sont tranchants comme le rasoir. "Mourir, c'est rien, c'est l'après qui est pénible". "Le drame avec la vie, c'est qu'on en sort pas vivant. "Au cimetière, au moins, on sait où il est, on le verra plus souvent qu'avant". "Vous connaissez le poète allemand Henrich Heine. Au moment de sa mort il a dit: "Dieu me pardonnera parce que c'est son métier. Ce n'est malheureusement pas le mien. Vous tuez, Dieu pardonne, moi j'enquête". Film policier classique mais aussi un semblant d'histoire d'amour refusée à la fin par Barbara avec des mots d'une cruauté inouïe : "t'es vieux, t'es moche et puis t'es con". A voir pour l'ambiance, pour Michel Serrault, pour les dialogues de Audiard.
Rien que des acteurs superbes, qui donnent de la densité à une intrigue très moyenne. Cest le dernier film dont les dialogues ont été écrits par Michel Audiard, mort en juillet 85. On est loin des échanges populaires des Tontons Flingueurs (Lautner, 1963), mais les répliques sont le plus souvent superbes. Latmosphère du film, trouble, inquiétante, est plus onirique. Un flic enquête sur la mort dun certain Charly Berliner, pianiste concertiste, sadiquement torturé avant dêtre abandonné sur un terrain vague. Il découvre, à partir de bandes magnéto laissées par la victime, lexistence dune certaine Barbara, qui forme avec son jeune frère, un couple incestueux totalement perverse. Le flic tombe amoureux de Barbara, dangereuse femme fatale, totalement nymphomane et cynique. Serrault, tout aussi cynique, se balade entre cette improbable passion, les besoins de lenquête et la curiosité pathologique que lui inspire ce monde dartistes (musiciens, photographes ) et leur univers érotique. Au point dentrer dans la peau de la victime (il porte ses vêtements ).
C'est un très bon polar mais c'est avant tout une histoire damour troublante et inquiétante entre l'inspecteur incarné par Michel Serrault et la femme fatale Charlotte Rampling ; une sorte de jeu de chat et la souris s'installe entre ses 2 personnages. Atmosphère prenante pour ce thriller à l'esthétique glacial dont un peu d'érotisme agrémente ce suspense réussi ; il y a aussi Michel Audiard qui a concocté de bons dialogues au cynisme tranchant comme une lame de rasoir.