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ManoCornuta
284 abonnés
2 890 critiques
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3,0
Publiée le 28 août 2019
Ambiance feutrée et irréelle dans ce polar de Jacques Deray, bien aidé par ses acteurs principaux Serrault et Rampling (un peu moins par les autres). L'ensemble ne manque pas de charme mais un peu de nerf n'eût pas été du luxe, sans compter que par moments le récit semble fabriqué de bric et de broc (spoiler: le flic qui occupe l'appartement de la victime, parmi d'autres idées curieuses... ). Le cinéma français a déjà produit mieux dans le genre, mais aussi bien pire: dans le cas présent et en dépit de quelques longueurs, le procédé reste efficace.
Deray crée l'ambiance. Serrault habite le personnage désabusé qui s'acclimate parfaitement au décor. L'enquête ne cherche pas loin les coupables mais on s'attache davantage au déroulement et à la noirceur jazzy et très stylée
Le curieux intérêt du film c'est qu'aux 2/3 on se rend compte que Charlotte Rampling a, certes, des yeux splendides mais qu'elle joue plutôt mal. Et comme elle est censée interpréter une femme fatale, inquiétante, vénéneuse... ça ne fonctionne plus. Voire, le film qui avait une certaine atmosphère au début avec des acteurs chevronnés ou débutants dans le registre qu'on leur connaissait ou qu'on découvrait (Serrault caustique, Bacri râleur, Darroussin lunaire...) finit dans l'humour involontaire.
"On ne meurt que deux fois" sera le dernier film écrit par Michel Audiard qui à la fin de sa carrière avait choisi de mettre sa plume au service de sujets plus complexes qui renvoyaient peut-être à ses angoisses personnelles. Avec Michel Serrault il met sur pied une trilogie qui a encore aujourd'hui fière allure, composée de "Garde à vue" (1981) et "Mortelle randonnée" (1983) tous deux réalisés par Claude Miller mais aussi de "On ne meurt que deux fois" (1985) adapté de Robin Cook qui voit Jacques Deray prendre le relai. Si "Mortelle randonnée" sans aucun doute un peu vain et vaniteux avait déçu, on ne peut en dire autant de ce polar qui se veut lui aussi sulfureux en ayant comme atout à son casting la très vénéneuse Charlotte Rampling et derrière la caméra un Jacques Deray beaucoup plus rompu au genre noir que Claude Miller qui s'était un peu perdu dans une sophistication qui avait complètement détourné de son esprit le scénario d'Audiard père et fils. L'inspecteur Robert Staniland (Michel Serrault) blanchi sous le harnais s'est spécialisé dans les enquêtes trop vite conclues parce qu'elles n'intéressent personne. Quand le corps de Charly Berliner, un ancien pianiste de renom devenu clochard est retrouvé sur un terrain vague, Staniland remontant le fil de la vie du défunt arrive jusqu'à une mystérieuse jeune femme irlandaise (Charlotte Rampling) au charme incandescent pour laquelle Berliner avait quitté carrière et foyer. Fasciné à son tour, Staniland ne quitte plus l'appartement de la victime où il écoute en boucle les enregistrements des confidences de Berliner quant à sa dépendance toxique à une relation empreinte de sadomasochisme. Lui aussi à la croisée des chemins, l'inspecteur prend progressivement la place de l'amant défunt. L'enquête pourra-t-elle survivre à ce jeu trouble ? Jacques Deray s'appuie tout à la fois sur la complémentarité inattendue de ses deux acteurs principaux et sur les dialogues ciselés d'Audiard pour embarquer le spectateur dans un voyage que chacun peut redouter mais auquel il semble difficile d'échapper quand l'invitation est lancée par Miss Rampling en personne. Tenu en haleine par ce jeu du chat et de la souris où chacun prend tour à tour la place de la proie et du chasseur, on suit avec intérêt et délectation cette lente entrée d'un homme ordinaire dans un univers qui n'est pas le sien et où à chaque instant il peut perdre pied. Michel Audiard qui aura tout de même vu le film achevé pouvait peu après avec le sentiment du devoir accompli, rejoindre Jean Gabin pour continuer à échanger dans la langue fleurie des faubourgs qui les avait si souvent réunis.
Un polar à l'intrigue plutôt banale mais à l'ambiance franchement intéressante, dans laquelle s'amuse autant qu'il enquête Michel Serrault. Aidé par les très bons dialogues d'Audiard il trouve un de ses meilleurs rôles.
13 955 abonnés
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2,5
Publiée le 12 juin 2015
Film à suspense par le rèalisateur de "La piscine" et de "Borsalino" où Michel Serrault incarne avec brio l'inspecteur Staniland de la criminelle, un flic solitaire! il prèfère l'ombre des enquêtes sans importance au soleil des grosses affaires! Actuellement, il travaille sur un meurtre, au demeurant banal pour ses supèrieurs, qui le fascine! Sa rencontre avec Charlotte Rampling, maîtresse de la victime et meurtrière prèsumèe, est pour beaucoup dans l'intèrêt qu'il porte à ce crime! Afin de dècouvrir le, ou les mobiles, Serrault va peu à peu s'identifier à la victime, et, surtout, succomber au dangereux charme de la tènèbreuse Rampling dont on peut regretter sa trop rare prèsence sur les ècrans en 1985! Elle peut faire n'importe quoi avec n'importe qui parce qu'elle se moque de ce qu'elle fait! A ce jeu dangereux du chat et de la souris, l'inspecteur Serrault sortira t-il vainqueur ? Michel Audiard, ici de façon posthume nous rappelle ègalement son talent et son « flair » . C'est lui qui, après avoir acquis les droits du livre de Robin Cook le proposa à Jacques Deray...
Un polar signé Jacques Deray aidé au scénario par Michel Audiard avec de bonnes intentions mais dont la réalisation est trop classique qu'on se croirait dans un téléfilm du Samedi soir sur France 3 !! Les points positifs de ce long métrage viennent des interprétations des comédiens principaux et mème secondaires tels que Michel Serrault en flic manipulé qui veut connaitre la vérité, Charlotte Rampling en suspect dominatrice, Xavier Deluc, Jean-Pierre Bacri toujours raleur, Jean-Pierre Darroussin avec des cheveux sur la tète à l'époque (rire), Gérard Darmon en photographe et puis il y a une bonne intrigue qui piste plusieurs personnes aprés un meurtre avec une bonne surprise à la fin. Mais coté réalisation, j'ai connu Jacques Deray beaucoup plus inspiré, notamment dans les années 60 et 70, il faut dire que le genre policier dans le cinéma Français s'éssoufle à cette période là pendant quelques temps. "On ne meurt que deux fois" ne se regarde une fois à la limite mais pas deux, dommage.
Un des derniers films duquel Michel Audiard ait écrit les dialogues, plus sobre que d'habitude mais dont on reconnait la patte grâce à deux ou trois bonnes répliques bien lancées par Michel Serrault. La participation de ces deux Michel d'ailleurs est la seule chose qui donne de l'intérêt à ce polar raté. Parce que ce n'est pas la mise en scène sans atmosphère et molle du très surestimé Jacques Deray ou Charlotte Rampling très empruntée en femme fatale vénéneuse et nymphomane qui vont y parvenir. Noir de chez noir peut-être par son histoire mais surtout chiant de chez chiant par sa réalisation, n'est pas Claude Miller période "Mortelle Randonnée" qui veut.
Plus besoin de mettre sur écoute pour pouvoir élucider une affaire ténébreuse, le magnétophone est là pour ça, c'est grâce à cela que le flic joué par Michel Serrault réussit a remonter sur une piste à propos de l'assassinat, massacre ou lynchage d'un musicien. Comme souvent il y a une femme derrière tout cela, une femme nymphomane qui plus est, une simple affaire de moeurs en perspective. La mise en scène de Jacques Deray est très sobre et fluide, les interprétations sont bonnes: Michel Serrault est excellent dans la peau du policier malsain et que dire de Charlotte Rampling en tant que femme dangereuse et inquiétante... Et nous avons droit en plus à de très bons dialogues. Mais malgré toutes ses qualités le film n'échappe pas à la banalité. Aujourd'hui, lorsque l'on revoit "On ne meurt que deux fois" on ne peut s'empêcher d'avoir un petit sentiment nostalgique, car ce film est le dernier qui fut dialogué par Michel Audiard qui décédera trois mois avant la sortie du film.
superbe film noir, magnifié par un Michel Serrault on ne peut plus mystérieux, une Charlotte Rampling au sommet, et un scénario et des dialogues de Michel Audiard et Jacques Deray superbement acerbes, parfois nihilistes, et originaux, surtout.La réalisation de Jacques Deray est sobre et fluide.Même lorsque l'on a l'impression de se perdre dans l'histoire, c'est pour mieux prendre une bonne claque quand on se donne la peine de comprendre.Je dis cela pour quelques personnes qui on jugeait que le scénario était incompréhensible.Comme quoi il faut quand même voir plus loin que le bout de son nez quand on s'intéresse à du cinéma un plus "poussé".Merci Deray,merci Serrault et Rampling, et tout les seconds couteaux, et bien sûr à Audiard (c'est plus perso, je l'adore).Grand film.
Polar typiquement franchouillard où seule la sublime charlotte rampling comble les lacunes et se détache par son audace, son mystère et sa fragilité. Serrault est étonnamment terne, et quant au fil conducteur général, il se perd peu à peu et attérit on-ne-sait-où dans un cul de sac cinématographique désarmant .