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Un visiteur
4,5
Publiée le 30 septembre 2014
Noir et blanc, mais jamais attendu, dérangeant et cynique au dernier degré, un incroyable film à l'humour très " belge " et qui ne fera pas rire tout le monde et heureusement.
L'idée du faux reportage n'est pas mauvaise, l'interprétation de Poelvoorde est excellente, mais le film est est franchement inégal. Les bonnes scènes se comptent sur les doigts d'une main (on retiendra celle du "'p'tit Grégory" assez géniale) pour un ensemble relativement plat. L'humour noir n'est en effet pas très percutant, à moins que les blagues racistes et scènes de meurtres étaient programmées pour rire. Ce comique imprécis rend du même coup le propos (utilisation de la violence) assez inintéressant à l'écran, la faute aussi à une réalisation originale qui séduit dans un premier temps mais qui devient très vite redondante. Finalement, le film n'est à la fois pas très drôle et peu choquant. Pour que la provocation puisse fonctionner, il aurait certainement fallu une mise en scène moins clinique et aussi moins mécanique. "C'est arrivé près de chez vous " aura au moins eu le mérite de révéler Benoît Poelvoorde, acteur au potentiel comique et dramatique impressionnant.
C'est arrivé près de chez vous plait ou ne plait pas, à l'instar de l'humour noir, particulièrement poussé dans ce film. Le synopsis est déjà à lui seul, intrinsèquement très cynique. De jeunes réalisateurs ont choisi "pour se faire la main", de filmer à la façon d'un documentaire, la quotidien de Ben (Benoit Poelvoorde) qui est tueur professionnel ; adjectif à prendre en son sens premier, c'est-à-dire qu'il tue, au même titre qu'un boucher découpe sa viande, pour gagner sa vie. Je pense que ce film mérite vraiment d'être vu pour deux raisons principalement. La première : pour les talents d'acteur de Benoit Poelvoorde, qui frôle avec désinvolture et brio les limites de l'humour noir et du cynisme. En effet, son personnage est particulièrement déroutant car il démystifie l'image du tueur. Ben ne tue pas par vengeance, par cruauté ou par soif du pouvoir, il tue car c'est son gagne-pain. Ainsi ces crimes apparaissent comme routiniers, machinaux et profondément froids. De plus cette démystification du tueur est accentuée par le caractère de Ben, qui est un homme cultivé, poète et plutôt jovial. C'est ce contraste qui fait naître ce cynisme tout à fait déconcertant. La deuxième : pour l'impression étrange que laisse ce film a posteriori. En effet, le point de vue adopté nous conduit à épouser le comportement des réalisateurs, qui évolue au fil du film. D'abord passifs en filmant Ben travailler, ils finissent par participer aux crimes du personnage principal, complètement émancipés de l'aspect immoral de leurs actes. Et je pense que c'est en cela que ce film est véritablement marquant car en l'espace d'une heure et demie de séquences filmées en noir et blanc, on se retrouve presque désensibilisé face la violence de Ben, un peu comme un travailleur finit par s'habituer à la difficulté des tâches qu'il exécute quotidiennement. Un très bon film !
Un film à l'humour noir prononcée qui suit, tel un reportage de l'émission "Strip-tease', un tueur dans sa vie de tous les jours. Le jeu d'acteur de Benoît Poelvoorde est excellent, de même que la réalisation tout en noir-et-blanc. On appréciera également certains dialogues et scènes devenus cultes depuis (le coktail du petit Gregory). Néanmoins, en dépit de son humour grinçant et de sa réalisation et de son interprétation soignées, "C'est arrivé près de chez vous" tourne rapidement en rond. Aussi génial soit-il, le concept de base aurait peut être été plus pertinent pour un court ou un moyen métrage que pour un film d'une heure et demi... Quoi qu'il en soit, ce film belge est un OVNI cinématographique a voir au moins une fois si l'on en a l'occasion.
Un Ovni, à la fois tordant et tordu. Seul le Benoit pouvait imaginer et incarner une idée aussi folle, en jouant les équilibristes sur une corde très raide.. Le tout joliment badigeonné de répliques cultes et de tirades inoubliables.
Film choc qui a choqué tous cannes en 1992 . En même temps faut les comprendre , dans ce film on tue les enfants , les vieilles dames et on viol aussi tous ça décaler dans un humour noir . Et pourtant j' aime bien comme beaucoup de monde je trouve que c' est le meilleure rôle de toute la carrière de benoit poelvoorde . Il est tellement convainquant , et il ne voulait même pas être acteur . Ce film est dans la même ligné de que american psycho ou encore orange mécanique . Bref un film de psycopathe quoi . Remplie de phrase culte comme ( je chie la nuit , je chie le jour , je chie partout , je chie toujours ) oui ça c' est culte tout comme le film . Cannes a été choqué pendant ce film . Mais 10 ans après un film choc est sortie et a été présenter a cannes , et cannes a même pas été choqué , il a été même acclamer . Ce film est irréversible ( film de merde ) Irréversible est un des films que je déteste le plus au monde et pourtant cannes a bien aimé comparer a c' est arrivé près de chez vous . Aucune culture cinématographie a cannes , c' est désespérent . Mais changeons de sujet . ATTENTION SPOILER . A la fin du film benoit et son équipe sont tué mais la question est par qui ? J' espère qu' un jour je connaitrerait la répondre .
"C'est arrivé près de chez vous" est une magnifique idée. Un des premiers faux reportages tournés et sans doute l'un des meilleurs.. Au début, nous sommes transportés par l'humour noir de Rémy, le réalisateur. D'ailleurs certaines répliques de Benoît sont au fil du temps, plus nous nous approchons de la fin, moins nous rigolons, non pas par manque de vannes (toujours présentes), mais par la tournure encore plus sombre que commence à prendre le reportage...
C'est arrivé près de chez vous, pas de doute là dessus, est un film drôle. Comment ne pas apprécier l'humour de Benoît, qui alterne entre finesse et vulgarité. Son attitude pourrait-on dire, parodie carrément le méchant gangster à la Scorcesse qui parle fort et se prend pour le centre du monde. Dans sa forme, la production est assez originale, ça nous permet de nous poser des questions sur ce qu'il y a derrière la caméra, sur ce que l'ont voit ou pas, et sur ce que l'on ne devrait pas voir. Entre le début et la fin, il y a également un rapport fiction/ réel qui est très intéressant. D'abord c'est la liberté, le cinéma dans toute sa grandeur (et son absurdité desfois), et ensuite c'est la chute. Malheureusement, cette première partie plus "diégétique" du film pourra paraître un peu longue. Au bout d'un moment on se dira "mince mais le film ne va donc nous présenter que ce gangster en liberté... mais cela n'a aucun intérêt si ce n'est d'amuser la troupe et ça n'a surtout aucun fond". Heureusement, les dernières minutes sont là pour sauver la donne, et on s'en rend compte dès la scène ou Benoît regarde les rushs du documentaire. Donc Bon film, avec des procédés et enjeux très intéressants; dommage qu'il y ait trop de longueurs. 15/20
Une équipe de journaliste réalise un documentaire sur Ben, un tueur intrépide qui s'attaque aux personnes âgées et aux personnes de classes moyennes. Le scénario fait preuve d'un ingéniosité sans nom, définissant avec brio l'humour noir sans jamais trop en faire dans le jeu du personnage de Benoît Poelvoorde. Ce faux documentaire déborde d'idées, de drôleries et d'éléments dérangeants tout en restant et en montrant la société actuelle. Quelques fois le faux documentaire adopte une ambiance cinématographique mais dans l'ensemble le concept est efficace et travaillé. Poussé jusqu'au bout, ce film est une petite pépite.
Marre d'une télévision montrant toujours les mêmes programmes ? Fatigué d'un cinéma qui ne prend pas de risques pour bousculer vos habitudes ? Vous avez alors rendez-vous en Belgique avec trois hommes inconnus. Un cameraman, un preneur de son, et un tueur professionnel. Tous les trois vous emmèneront dans un parcours initiatique, celui de l'homme et de son rapport à la morale. Celui du spectateur et de son lien vis à vis de la culture. Bon voyage à tous.
En plein essor dans les années 1990 (et devenant franco-belge en 1992), l'émission Strip-tease est la première inspiration de C'est arrivé près de chez vous. Dotée d'un humour fracassant, cette grande masse dégingandée noir et blanche qu'incarne Poelvoorde, aussi maladroite dans son allure qu'habile dans les meurtres, représente l'ambivalence même de ce faux documentaire. Doit-on rire ou avoir peur ? L'équipe technique aidant Ben à commettre ces tueries, nous participons également à ce travail macabre, nous mettant dans une position des plus inconfortables et transcendant à son paroxysme ce principe de voyeurisme télévisuel.
Par sa première scène, Rémy Belvaux montre comment il compte procéder avec le spectateur. Alors que ce dernier ne sait pas ce qui l'attend, il se retrouve dans un train avec un homme débarquant de nulle part, et se mettant à étrangler une jeune femme. Saisi de stupéfaction et lui aussi prit à la gorge, le public aura cette douloureuse sensation durant tout le film. Surtout lorsqu'on remarque avec effroi que le criminel est tout sauf un idiot décérébré, mais bien un homme cultivé maniant la langue française avec dextérité et élégance.
Il est passionnant de regarder le premier long-métrage dans lequel apparaît un brillant interprète, caméléon cinématographique pouvant se faufiler dans la peau de n'importe quel personnage. Avec C'est arrivé près de chez vous, Poelvoorde commence de la plus belle et essentielle des manières : en incarnant un tueur froid cynique et déjanté. Avec ce personnage, le belge (qui n'était pas destiné à devenir acteur) nous montre tout ce qu'il pourra faire de meilleur par la suite. En nous faisant peur (Entre ses mains), rire (Podium), mais aussi pitié (Les émotifs anonymes), le belge envahit pour son premier rôle le cadre avec brio comme s'il avait fait cela toute sa vie.
N'ayant aucune limite et atteignant les maux les plus profonds (meurtre d'enfant, viol), le trio belge enflamme tout sur leur passage en ne laissant plus aucune place à la rationalité. Mais ce qu'il y a de plus effrayant, c'est qu'ils semblent « normaux » en étant inscrit socialement dans une communauté établie. La frontière entre le bien et le mal n'existe plus, et seul le néant persiste dans ce cauchemar cinématographique. Ce délire que nous nous délectons de voir encore et encore et poussant notre masochisme à un stade inquiétant est devenue une œuvre culte. En somme, le septième art comme pur catharsis.
Cette petite bande filmée belge créera un certain émoi dans l'industrie cinématographique à Cannes et c'est tant mieux ! Décomplexé, irrévérencieux, cynique ; cela faisait longtemps qu'un film n'avait pas appuyé là où ça fait mal.
Si je connais ce film par cœur pour l'avoir bouffé régulièrement pendant mes jeunes années, je l'ai redécouvert il y a peu et je suis content de voir qu'il n'a pas pris de rides. Au contraire, les expéditions mortelles de Ben reste encore aujourd'hui plus virulentes que de nombreux films se disant "violent".
On en regretterait presque sa carrière actuelle, au Benoît Poelvoorde.
Un film jouissif à regarder, inconventionnel, et avec un humour noir très apprécié.
Le protagoniste joué par Poolevorde est très paradoxal. Il est à la fois fascinant et repoussant. Il est capable de tout, hors-loi, hors-système, hors-raison, mais en même temps cultivé, poète, attachant. Il n'est pas dans le 'qu'ils me haïssent pourvu qu'ils me craignent', mais 'qu'ils m'aiment et me craignent'.
La forme du film est elle aussi paradoxale: c'est un documentaire, ce qui permet de faire croire au spectateur que cela s'est vraiment passé, et donne un côté didactique au film car le protagoniste explique tout ce qu'il fait aux caméramen, qui se retrouvent (malgré eux?) ses acolytes puis ses complices. Mais d'un autre côté, tout semble un peu trop gros pour être gobé sans broncher. spoiler: La famille qui ne dit rien, les caméramen qui continuent alors que leur pote meurt...
Le parti pris des réalisateurs de rendre les caméramen neutres est astucieux car ce ne sont pas eux qui mettront un terme au film, en appelant la police par exemple, mais on sait quand même qu'il faudra bien que le meurtrier se fasse arrêter au rythme hallucinant avec lequel il enchaîne ses forfaits.
Il n'y a AUCUN tabou, tout le monde y passe, et c'est pour moi la seule façon de rendre le film supportable. Sinon on se retrouverait avec un perso principal complètement dingue, mais dont les actes seraient aseptisés, et donc on n'y croirait pas une seconde.
Les insensibles à l'humour noir ne peuvent pas aimer ce faux documentaire sans concessions, inspiré de l'émission "Strip-Tease" (concept belge arrivée en France au début des années 1990) et violent parti-pris contre les nouvelles tendances des journalistes à filmer la vie privée des gens. Pour les autres, c'est un brillant mélange d'intelligence, de brutalité et de dérision, à la fois percutant et exclusif.
Alors c est sur ça n est pas un film à mettre entre toutes les mains et à déconseiller aux âmes sensibles. Ce film est un sommet d humour noir et d envolée lyrique Poelvoordienne. Nombreux sont les passages qui sont devenus cultes comme la leçon pour lester les corps, le jeu du petit Gregory ou les théories sur l urbanisme ... En fait c est une succession de scènes et de dialogues hallucinants qui nous interpellent sur la violence de notre société.