Animé par le désir ardent de peindre la porosité des frontières entre humanité et animalité, Jean-Jacques Annaud tient avec La Guerre du feu l’une de ses créations les plus marquantes, originales et, dans un sens, révolutionnaires. Le récit repose tout entier dans la quête qui s’apparente, pour nos héros, à une guerre pensée aussi bien comme une somme d’affrontements belliqueux qu’en tant que fléchissements d’un mode de vie et de pensée : parcours d’apprentissage au terme duquel la communauté sortira renforcée, élevée par une découverte fondamentale et par l’insertion en son sein d’un membre étranger, le film capte avec toute la brutalité nécessaire le conflit qui, chaque jour, oppose l’homme à la nature : le froid, la faim, les marécages, les autres hommes et animaux. Cinéaste-anthropologue, Annaud donne vie à nos manuels d’Histoire et nous raccorde non pas tant à des ancêtres communs qu’à un état d’humanité où les corps se voyaient directement exposés aux éléments, dans une symbiose aujourd’hui perdue. Les hommes regardent vers le ciel, s’unissent et se battent au gré des rencontres fortuites – la scène de domestication des mammouths, l’attaque des tigres. Le danger campe une place première, et le feu irradie le métrage comme lueur d’espoir d’un renouveau lorsque la lumière du jour disparaît.
La Guerre du feu est un excellent long-métrage . En effet , le film de Jean-Jacques Annaud possède tout d'abord l'excellente idée de livrer un film passionnant non pas sur la Préhistoire seulement ( il serait en effet vraiment réducteur de limiter le film d'Annaud à cela ) mais surtout sur l'autre , l'altérité , sur la vie de communauté , sur cet échange avec celui qu'on ne connaît pas , le groupe . Et il le fait de façon très belle , très humaine sans tomber dans les pièges pourtant habituels avec ce genre de sujets , sans le faire dans la caricature grossière et ridicule ( ce qui aurait aussi pu être le cas ) . Ensuite , le film a une excellente forme , tout est beau , l'image , la mise en scène avec une caméra qui est d'une extrême précision . Un regard juste sur un monde , sur une civilisation , un grand travail de cinéma .
Un film atypique racontant l'histoire de 3 hommes préhistoriques à la recherche du feu qu'ils ont perdus. Jean Jacques rend ce récit passionnant en le racontant à la manière d'une épopée où les 3 héros vont traverser moult péripéties et faire des rencontres variées autant animales (le coup des mammouths est excellent) qu'humaines. Tournée en milieu naturel, la réussite du film doit beaucoup à la performance des acteurs. Malgré une absence de dialogues (le langage est rudimentaire), on comprend tout à fait le déroulement du scénario. Jean Jacques Annaud n'a pas non plus cédé à la facilité en montrant des aspects moins grand-public de la vie de ces hommes comme la reproduction, le cannibalisme de certaines tribus ou la barbarie de leur affrontements. Il est évident que les anthropologues spécialistes de cette période reprocheront au film une réalité historique incertaine mais le film se veut plus une fiction qu'un documentaire. Un film atypique comme seul Jean Jacques Annaud sait les faire !
Reconstitution somptueuse de la préhistoire, avec des maquillages incroyables, des animaux déguisés en fauves préhistoriques et des paysages magnifiques. Il faut quand même avouer que ce classique de 1981 a un peu mal vieillit sur certains point, mais ce qui est le mieux conservé, c'est que cette histoire est toujours aussi magnifiquement tendre et touchante.
Au regard du film, mon avis final reste mitigé. Tantôt le film ennui mais tantôt il passionne, il fascine. L'histoire est prenante à partir d'un certain moment. Les décors naturels du Kenya, d'Ecosse et du Canada sont de toute beauté. La reconstitution paraît réaliste, il y un vrai souci du détail... C'est réellement contemplatoire. Il y a des séquences d'une grande intensité, avec une violence barbare ( l'époque oblige ) mais aussi certains moments piqués d'humour. La réalisation est propre, rien à redire là-dessus. Pas tout à fait un chef d'oeuvre, car il souffre de quelque défault mais toutefois un beau film, cherchant à cerné les enjeux et la psychologie des protagonistes de cette époque, loin derrière nous.
"La guerre du feu", évènement lors de sa sortie, reste un objet unique dans la filmographie mondiale. Il n'a pas pris une ride, mais son histoire un peu simplette ne le rend pas très intéressant à revoir.
Limportance du feu pour les premiers Hommes est magnifiquement dépeinte par la dernière phrase du texte défilant qui précède le générique : "Ceux qui le possédaient possédaient la vie". Il ma fallu un petit quart dheure pour véritablement rentrer dans ce film. "Lours", que Jean-Jacques Annaud réalisera durant la même décennie, présente selon moi le même handicap (une trop lente immersion du spectateur dans laventure). Pourtant de chacun on ressort avec la satisfaction davoir pleinement vécu lhistoire quil nous a passionnément racontée. Tournée en langues primitives et grognements associés, cette fresque impose le respect et peut être considérée comme le long-métrage essentiel sur le sujet. Les attitudes des comédiens ne sont pas laissées au hasard puisquils avaient en la personne du zoologue Desmond Morris un répétiteur de choix. Le seul reproche quon pourrait faire ira, cest inévitable, aux reconstitutions bricolées danimaux préhistoriques. Il faut voir la pauvre allure des lionnes déguisées en smilodons, et je ne parle même pas des secondes créatures rencontrées uvre épique à part et vraiment intéressante, "La guerre du feu" recèle en plus beaucoup de symboles forts.
c'est un défi relevé haut la main, ce film quasi-muet, même si je n'ai pas de certitudes, comme tout un chacun, sur le comportement exact de ce que je reconnais être nos ancêtres ( spéciale dédicace aux fondamentalistes ), ça me semble vraisemblable
Comme à son habittude, Jean-Jacques Annaud soigne toujours avec virtuose la forme de ses films avec des décors somptueux, des maquillages fascinants, une esthétique bluffante et une mise en scène grandiose. Mais peut-on vraiment parler d'un véritable film historique ? Quoiqu'il en soit et quelque soit la réponse selon chaque individu, il est d’or et déjà sûr que cette guerre du feu n'atteint en aucun cas une dimension métaphysique tel que l'avait Kubrick lors du tout début de son odyssée. Surprenant néanmoins.