Un très bon Haneke porté par l'interprétation exceptionnelle de Arno Frisch. Très dur à regarder, ce film pose de vrais questions au spectateurs et est un prémice au futur Funny games et à son sujet la banalisation de la violence notamment par vidéo!
Mon quatrième film de Haneke et non le moindre ! Ce film est tout simplement épatant, au même titre que Funny Games. Haneke nous plonge dans un univers froid où la violence est d'autant plus choquante qu'elle est réaliste. Arno Frisch, également acteur dans Funny Games, est totalement convaincant dans son rôle de jeune tueur sans émotions et les parents également (Ulrich Mühe en particulier). Quant à la mise en scène, l'alternantce de plans cinéma et de plans amateurs nous immerge d'autant plus dans la vie du jeune homme. Après quatre films, je peux le dire : Haneke est bon, même très bon. A voir absolument...
Un jeune Allemand perturbé désoeuvré quelque peu délaissé et fasciné par l'abattage des porcs, ne trouve rien de mieux à faire pour combler le vide de son existence glauque que de recueillir une jeune paumée et de commettre sur sa personne un véritable crime de SS. Un crime méthodique, froid, organisé, sans remords. Il a pourtant des parents aimants, une mère dévouée qui font tout pour le sauver. Ce scénario sympathique donne un film extremement malsain et dépressif, qui n'est pas sans qualités, mais dont la vision procure une forme d'antiplaisir. Le rythme est très Derrickiste, très lent. L'esthétique et l'ambiance ne sont pas sans rappeler le fameux clip de Tchehov et Gagarine.Donc un film à regarder avec précaution.
Il nous arrive parfois d'avoir des pensées et des pulsions terrifiantes. N'ayant que la vidéo pour seul véritable moyen de communiquer, le jeune Benny (Arno Frisch) s'enferme peu à peu dans un monde loin des réalités, un monde dominé par les apparences et sans véritable impact sur la réalité. En reproduisant la mise à mort d'un porc qu'il a filmé sur une jeune fille, Benny va basculer brutalement dans la folie et couper tout contact avec l'extérieur. Jusqu'à ce que ses parents s'intéressent enfin à lui... Michael Haneke est connu pour être l'un des plus grands artisans mettant en scène les horreurs de notre monde : la violence, l'absence d'empathie, le manque de communication, etc. Dans "Benny's Video", Haneke nous décrit l'immersion étrange d'un jeune garçon dans un monde où le sens des réalités n'existe plus. La scène du meurtre est saisissante et permet aussi au réalisateur de dénoncer la violence des images en utilisant une mise en abîme totalement géniale. Arno Frisch, qui incarne le jeune héros de cette histoire, est à la fois un garçon comme les autres et un être torturé et inquiêtant qui ne retrouvera un semblant de raison qu'au contact de parents trop souvents absents. Ce contact, il le retrouvera en commettant un acte abominable ce qui permet à Haneke d'éclaircir, outre la distance entre Benny et le monde réel, la distance entre parents et enfant. Le côté très austère du film renforce son statut de choc cinématographique. "Benny's Video" est donc une expérience très troublante, un film malsain et coup de poing qui décrit avec justesse l'histoire d'une famille confrontée à l'impensable.
Haneke continue sur la lancée du "septième continent" en fustigeant le mode de vie occidental (ou plutôt celui d'une certaine classe bourgeoise) et le capitalisme rampant. C'est certainement le propos que je préfère chez ce réal car il est asséné sans lourdeur, juste par ses choix de mise en scène. Par contre, quand il commence à vouloir montrer du doigt la violence au cinéma ou à la TV comme un des facteurs de la dégénération de notre société, c'est beaucoup plus lourdeau surtout quand il s'en prend au film "Toxic Avenger" pour appuyer son propos, il pouvait pas tomber plus bas dans le ridicule, les films comme "toxic avenger" et autre prod Troma étant complètement inoffensifs de part leur esprit potache, et les effets gores volontairement super cheap et pas crédibles. Son propos sur la violence en plus d'être à côté de la plaque et prétentieux, est aussi profondément malsain dans son illustration, voir la scène du porc qui tombe dans le voyeurisme le plus primaire et qui aura plus de chance de faire plaisir aux dégénérés plutôt que les faire réfléchir sur la violence au cinéma. Enfin bref, un réalisateur maladroit et pas forcément très subtil selon son propos, mais qui a le mérite de ne pas faire de concession sur le traitement de son histoire (ambiance froide, pesante, pénible, glauque...). Le film est accessoirement assez ennuyeux, comme "le septième continent".
Le ton est donné dès la première scène: il vaut mieux s'accrocher. Ce film est très difficile, l'ambiance glauque et le peu de dialogues renforcent cette impression. Comme dans funny games Haneke montre le pouvoir et l'influence qu'ont les images et le constat est amer:violence gratuite et irréfléchie, absence de remords. Un très bon film(malgré quelques longueurs)qui donne à réflechir!
Le premier mot qui vient à l'esprit pour décrire le deuxième film de Michael Haneke est "glaçant". Avec cette histoire d'adolescent fasciné (le terme prend tout son sens, pour une fois) par les images - d'autant plus si elles sont violentes - qui passe a l'acte, il est évident que le film alimente les arguments des conséquentialistes. Mais le propos du cinéaste dépasse cette problématique (passionnante mais malheureusement trop souvent stérile) pour se concentrer sur une réflexion sur l'aliénation dans la société occidentale. En cela, il est la continuité du "Septième Continent". Mais alors que ce dernier n'impliquait pas le spectateur dans la démonstration, "Benny's Video" interpelle dès le début. Même de façon fragmentaire (tout comme l'était le montage du "Septième Continent"), on assiste au meurtre via la caméra allumée. Mais le tour de force arrive après : on observe avec un malaise indissimulable Benny, nu en train de filmer le cadavre. Le jeune Arno Frisch (16 ans au moment du tournage) lui prête ses traits qui, sans être statiques, réfutent toute lecture de ses sentiments. Refus de communiquer ou incapacité ? Cette question est centrale dans le cinéma du réalisateur autrichien. La partie égyptienne aère le film, la chaleur du désert chassant la froideur des intérieurs autrichiens. Mais l'horreur - immontrée : le père se débarrasse du cadavre pendant ce temps - est toujours là, jusqu'au final implacable qui achève de poser la déshuminisation de ce garçon. Brillant.
Second et avant dernier opus de la trilogie sur la « Glaciation Emotionnelle », entamé par Michael Haneke avec Le Septième Continent (1988) et clôt avec 71 Fragments d'une chronologie du hasard (1995). Avec Benny's Video (1992), le cinéaste Autrichien nous fait vivre le quotidien d’un jeune adolescent passant ses journées et ses nuits, scotché devant son poste de télévision, quand ce n’est pas devant sa caméra. Un ado reclus dans son monde, qui ne communique pas ou peu, regarde des images de violences qui un beau jour, le transforme totalement et franchit la limite du raisonnable lorsqu’il retrouve une de ses amies et l’assassine, le tout, sous l’œil avisé de sa caméra. La scène se passe de commentaire, parce qu’elle est brutale, explicite, longue et violente. Haneke surprend le public comme d’habitude et ce, grâce à de très bons acteurs, notamment Arno Frisch & Ulrich Mühe, que le réalisateur retrouvera une seconde fois dans le virulent Funny Games (1998).
Benny's video est un tres bon et premier film de haneke qui est un réalisateur hors norme, une chose est sur benny's video a annoncé un des meilleurs réalisateurs au monde.
Haneke à ses débuts dans le cinéma. Le sujet est audacieux, la mise en scène précise et l'ambiance éprouvante. Lent et malsain, BENNY'S VIDEO s'avère un ovni cinématographique.
Un grand film d'une lenteur extrèmement brutale, moralement insupportable,véritablement viscéral, la froideur glaciale de la mise en scène allié à une performance d'acteur surprenante du jeune Arno Frish,on en ressort bousculé,la reflexion sur la banalisation de la mort et de la violence dans notre société occidental es traité de façon à la fois délicate et dérangeante , le film est à la limite du supportable car il ne propose aucune sorte d'explication sur les raisons du crime du jeune garçon,ce qui rend l'oeuvre d'autant plus malaisante voir vomitif, un grand film sur la deshumanisation et la perte des repères, a voir mais attention au choc...
Que ce film est chiant... mieux vaut avoir une sacrée bonne constitution pour ne pas s'endormir. Mis à part quelques scènes, peu nombreuses, choquantes dans la façon de l'acteur de ne dévoiler aucuns sentiments par rapport à ses actions, dont il est à 1000 lieux de comprendre les conséquences, le film est à 95% chiant.
Ouf ! Une nouvelle claque cinématographique. Benny's Video ou comment montrer la violence sous un angle anodin. L'histoire de Benny, ce jeune ado de 14 ans qui noie son quotidien dans le monde virtuel de la vidéo saisit à la gorge. Comme pour mieux supporter son existence vide de tout sens, le jeune Benny en viendra à tuer une fille de son âge, sous l'oeil neutre d'une caméra. Ainsi, il pourra voir de nouvelles images, un nouveau monde, une autre dimension. L'acteur jouant Benny est excellent ( Haneke le redirigera dans Funny Games ), et la mise en scène est d'une rare acuité. Benny's Video en en fait le second volet de la trilogie de Haneke, entamée avec le Septième Continent et qui s'achèvera avec un film pour le moins étrange : 71 Fragments d'une Chronologie du Hasard. Les trois films ont pour points communs la précision de la mise en scène et le thème de la vidéo, ou plus généralement de l'écran. Un film qui fait froid dans le dos, de la même manière que Le Septième Continent. Brillant de pertinence.
Assez décevant... Si certaines images choquent par leur froideur, tout le reste n'est que fioritures sans réel grand intérêt. Bref, on s'ennuie assez vite devant ce film très lent et à la moral peu probante. Encore une fois, tel Funny Game, on ne connaitra pas les motivations du jeune homme (le même acteur d'ailleurs)...