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5,0
Publiée le 28 décembre 2016
Avec ce film militant, B. Tavernier nous immerge complètement au sein d'une brigade des stups avec un souci du réalisme très fort. Peu d'action, beaucoup de dialogues et un sentiment d'impuissance partagé par les spectateurs et les personnages. Le début nous montre une intervention interrompue par la bêtise d'un des flics (schéma récurrent dans le film) et notre héros est transféré ailleurs. Là, on droit à quelques anecdotes assez croustillantes. Puis il réintègre une brigade des stups et découvre sa nouvelle équipe. Là, le film s'emballe, le rythme s'élève et on suit leur quotidien, leurs désillusions, leurs doutes et quelques bons moments de rigolades. Menés par un chef puéril et agaçant, ils n'arrivent pas à des résultats marquants, la faute aussi à la politique de résultat du gouvernement. Tous les acteurs sont parfaits, les situations dérangeront certains (le film n'est pas raciste, il expose des faits mais ne jugent jamais) mais c'est aussi leur but, le film soulève des questions essentielles. Suite de petites situations sans fil rouge sinon celui du quotidien de la brigade (évitant ainsi un piège narratif), le tout s'achève certes un peu brutalement mais on comprend que rien ne changera pour eux (hélas). Mise en scène remarquable, interprétation sans faute, une vraie réussite de cinéma populaire exigeant. D'autres critiques sur
Un faux/vrai documentaire. Vrai parce que basé sur les anecdotes d'un homme de terrain, faux parce que Lulu l'inspecteur à moustaches sert de fil rouge au film avec ses doutes, ses interrogations, ses coups de gueules. Tavernier nous dépeint un univers foutraque, kafkaïen, peuplé de flics désabusés, démotivés, allumés, paresseux, violents, puérils, mais pas tous. On triche en coffrant petits dealeurs et consommateurs, parce que c'est plus facile que d'attraper les gros bonnets. Et Tavernier ne triche pas, il nous montre qui sont ces gens, presque tous immigrés, Lulu dira à ce propos, "il n'y a pas d'arabes, il n'y a que de dealeurs". Comme souvent chez Tavernier la distribution féminine est soignée et les personnages très typés, ainsi Lara Guirao dans le rôle de Cécile, prostituée et camée mais pour qui Lulu en pince sans consommer, ou Charlotte Kady en fliquette délurée. Paradoxalement la femme de Lulu (Cécile Garcia-Fogel) à un rôle mon étoffé mais qu'est-ce qu'elle est bien photographiée. Un film d'un réalisme qui fait froid dans le dos, mais qui se laisse regarder avec fascination PS : le film énerva le ministre de l'intérieur Paul Quilles qui accusa Tavernier de "raconter des choses injustes et fausses", alors on l'invita à vérifier sur place : on l'attend toujours
C'est simple, frais, touchant, surprenant, humain, bref c'est génial. Tourné à la manière d'un documentaire sur la police, le film malgré ses deux heures et quart est passionnant. Didier Bezace est clairement "the right man at the right place", il fait preuve d'un timbre de voix et d'une gestuelle qui rendent son personnage très attachant. Je suis fan.
Frôlant le documentaire tant cette plongée dans la vie quotidienne d'une brigade anti-drogue parisienne est saisissante de réalisme, « L. 627 » nous saisit d'emblée pour ne plus jamais nous lâcher. Que ce soit les relations entre les différents membres ou les actions de terrain, on y croit constamment, d'autant que le tableau n'est jamais simpliste ou réducteur. Le comportement des policiers est ainsi parfois plus que limite, tout comme la mentalité affiché par certains, évitant toute opposition « gentils flics - méchants drogués ». Pourtant Bertrand Tavernier n'est jamais condescendant, illustrant bien l'aspect répétitif et souvent pénible du métier, pouvant épuiser psychologiquement même les plus solides, surtout que les dialogues et situations sonnent remarquablement justes. Brillante interprétation, où Didier Bezace tient le rôle de sa vie, tout comme Charlotte Kady, invraisemblablement disparue des radars depuis. Bref, l'un des tout meilleurs films de son auteur, et plus généralement un incontournable cinématographique.
Avec "L. 627", Bertrand Tavernier entreprend de nous montrer le quotidien d'une brigade des stupéfiants à Paris. Co-écrit par Michel Alexandre, lui-même ancien policier, le film fourmille de détails et de répliques croustillantes qui sentent le vécu et qui confère à l'ensemble une extraordinaire véracité. Si bien que devant nous, nous n'avons pas l'impression d'avoir des acteurs (au demeurant excellents, en particulier Didier Bezace) mais bel et bien des flics dont nous suivons le quotidien pas toujours palpitant et pas toujours reluisant. Bien que quasiment dénué de fil rouge et se contentant de nous faire suivre Lucien Marguet dans son univers policier, "L. 627" se voit facilement et se dévore, chaque séquence s'enchaînant avec un rythme fluide et racontant quelque chose du quotidien de ces policiers et de leur combat désespéré (faute de moyens et de justice convenable) contre la drogue. Tout en étant extrêmement réaliste, l'ensemble n'en est pas moins largement divertissant, passionnant et aussi très drôle. Une vraie réussite.
Une ahurissante plongée dans le quotidien d'une modeste brigade des stups dans le Paris de 1991.Bertrand Tavernier,dont certains films peuvent sembler frigides,trouve ici la pleine mesure de son talent de documentariste.Avec minutie,avec empathie,avec surtout un réalisme effarant,incomparable;il intègre une unité dépourvue de moyens,dont la situation précaire financièrement se double d'une insécurité permanente au contact des dealers et des toxicos.En utilisant constamment le point de vue de ces policiers dépourvus de tout idéalisme,Tavernier empoigne avec force un sujet fort,retranscrivant avec exactitude un métier qui ronge l'individu,et le fait plonger régulièrement dans l'illégalité pour s'en sortir.Le personnage de Lulu en particulier,incarné par un Didier Bezace extraordinaire de vérité,se voit partagé entre une vie de famille en miettes,une prostituée dont il est amoureux,et une équipe potache,autant immature qu'efficace dans l'action.On dirait un long documentaire,passionnant de bout en bout,fulminant,au plus proche du fonctionnaire standard et de son quotidien moisi."L.627" met l'accent aussi sur le fléau de la drogue,en pleine expansion à l'époque,sur lequel les ministres ont préférés fermer les yeux.Tavernier innove sur la manière de filmer les filatures et les heures d'attente,réinventant le film policier loin du mythe connu.Une oeuvre précieuse,contestataire et dense.
Jamais le quotidien des forces de l’ordre n’a été traité avec une telle véracité crue que dans ce long-métrage que Bertrand Tavernier tira du témoignage d’un enquêteur de la brigade des stupéfiants parisienne. En se documentant sur les conditions de travail harassantes de ses flics, sur la condition des toxicomanes et les méthodes illégales de leurs dealers, il détaille à la manière d’un documentariste cet univers sordide et cruel et en fait un réquisitoire puissant. Bien loin des clichés des polars classiques, il s’agit bien d’un drame social engagé, rythmé comme un excellent thriller et porté par un casting parfaitement crédible.
L. 627 est un très bon film. Vraiment une belle surprise avec ce petit chef d'œuvre car même si vous n'êtes pas vraiment attirer ou emballer comme moi au début par l'idée, le sujet du film, l'on ne peut que lui reconnaître qu'il réussit parfaitement sur tous les points. Dans un style un peu documentaire mais pas totalement non plus, le film nous montre la réalité et le quotidien d'un enquêteur accompagné d'autres personnes affectées à la brigade des stups où le milieu y est démontré et évoqué de plein fouet tout au long du métrage avec les succès et les échecs qui vont avec. C'est à la fois comme je le disais un documentaire car le style y est présent et que c'est tourné de cette manière mais cela reste tout de même un film policier un peu à part certes mais incroyablement maîtrisé de bout en bout. C'est simple le film dure 2h20 et malgré qu'il ne se passe pas toujours que de l'action l'ensemble n'est absolument pas long et est rythmé et justement dosé comme il faut car intéressant et captivant jusqu'à la fin. La réalisation y est excellente, maîtrisé à souhait, avec une superbe mise en scène. Des dialogues savoureux, percutants, parfois voir même souvent ponctués de pointes d'humour très appréciable. Ajouté à cela parfois dans la bande son quelques musiques originales très bonnes également. En plus de sa maîtrise sur tous ses plans, le casting lui aussi est excellent où tous nous délivrent d'excellentes prestations avec : Didier Bezace, Jean-Paul Comart, Charlotte Kady, Nils Tavernier, Jean-Roger Milo, Philippe Torreton, Lara Guirao. Enfin vous me direz pourquoi ce titre du film, qui montre la réalité des affaires d'une brigade de stups. Bien parce qu'il désigne l'article du code de la santé publique sur la répression des infractions liées à la drogue. En clair le talentueux cinéaste Bertrand Tavernier nous sert un petit chef d'œuvre qui est un pamphlet ultraréaliste, âpre et fascinant. Remarquable et évidemment à voir. Ma note : 9/10 !
Un film d une réalité crue et fascinante. Les différents personnages sont particulièrement bien écrits et interprétés. C est totalement immersif, c est excellent.
Chacun des partis pris des films de Bertrand Tavernier est louable et témoigne d’une volonté de révéler l’image latente d’une institution, d’une génération ou d’une situation. «L-627» (France, 1992), nom donnée à un loi policière, suit le parcours mouvementé d’un agent de Police parisien, tourmenté par son impulsivité et par sa propension à abhorrer l’injustice. Personnage typique du cinéma de Tavernier que l’on retrouve dans nombre de ses films, de «L’Horloger de Saint-Paul» à «Ca commence aujourd’hui», ce personnage héroïque banal porte l’étendard du quidam révolté, enhardi face à la déloyauté de la société. Les caméras mobiles qui parcourent le film du début à la fin visent à traduire une urgence de la situation. Tavernier, souvent emporté par son enthousiasme vers son intrigue, par son amour pour les personnages qui la motive, oublie parfois l’esthétique du cinéma, préfère exalter le fond de son œuvre, rendre intelligible et agréable la transmission de son regard plutôt que d’offrir une composition inédite de la sensation esthétique. Pourtant l’émancipation selon Tavernier, lui qui entend libérer l’individu des marasmes délétères de la communauté pour mieux l’y réintégrer une fois cette dernière corrigée, oublie que le premier lieu de l’émancipation au cinéma, et dans l’art en général, se situe dans la forme. Or, outre les quelques plans-séquences et les scènes en caméra épaule qui émanent une sensation de proximité, la forme de l’œuvre est la part la moins travaillée. Chacun des personnages a pourtant le soin d’être très bien écrit, suffisamment composée pour être une couleur dans le récit (bâti sur le modèle hybride de l’arc-en-ciel où chaque personnage est une teinte). L’écriture du scénario, qu’une mise en scène immersive vient exalter, est trop présente. Pourtant visiblement concerné par l’homme banal, Tavernier le projette toujours dans une intrigue dramatique. Comparer le cinéma de Tavernier à celui de Rossellini révèle parfois les lacunes du premier.
Le plus grand polar urbain moderne (années 80 à de nos jours) français avec "36 quai des Orfèvres" et "MR-73" de Olivier Marchal. Acteurs sensationnels (Jean-Roger Milo, Torretton, Bezace, Kady), scénario en acier trempé, réalisme total, un film qui vous immerge totalement dans le quotidien des flics de la Brigade des Stups. C'est peu dire si c'est efficace : on croirait un documentaire tourné sur le vif. A noter, le running-gag hilarant (mais étrange, car pas expliqué du tout) du seau d'eau sur la tronche. Un peu de légèreté ne fait pas de mal !
Un excellent film qui mérite d' être vu et revu. Un réalisme impressionnant, qui montre bien le manque de moyens, d' eefectifs un métier où on se marre un moment, et où les émotions ressortent sur un coup dur. Un boulot malheureusement mal perçu par la populace et les médias qui, au lieu de cracher dessus, devraient observer d'un peu plus près avec beaucoup plus d' attention.
Moins détestable que le récent Polisse de Maiwenn, sur un sujet similaire, Tavernier se plante à peu près de la même façon : c'est d'un rare manichéisme et d'une naïveté affolante, c'est faussement audacieux et subversif et ça se paye le luxe d'être interminable et chiantissime. Un film de gauche sans intérêt, en quelque sorte, avec un bon lot de scènes bien racoleuses.