Bon ben ça y est, on est pile poil entré dans le déclin de la Hammer. On a mis les pieds dans le plat, et les mains dans le bol de soupe. En soit, "Les Cicatrices de Dracula" est un moins mauvais film que "Dracula et les Femmes", mais force est de constater que le niveau est loin d'atteindre les sommets des deux premiers films de la franchise. Bon, après c'est surement pas le pire des "Dracula", c'est sûr, et il faut bien avouer qu'il est incontestablement meilleur que le précédent, réel gâchis cinématographique. Mais on sent tout de même que la saga s'essoufle, que la Hammer n'est plus au sommet de son art, n'est plus dans son âge d'or. Bon, c'est sûr que c'était une étape obligatoire dans la production d'un nombre si élevé de métrages, mais cela fait quand même bizarre d'assister au déclin de l'une des plus mythiques sociétés de production de films fantastiques. Le scénario se répète sans cesse depuis le troisième film, en fait, et celui-ci se trouvant être le cinquième, on peut clairement appréhender les quatre ( ou trois ? ) films suivants. Et croyez moi, il y a de quoi ! En fait, c'est surtout qu'on reste toujours dans la même approche du personnage, on ne cherche guère à inventer de nouveaux éléments de réflexion, de nouvelles pistes de développement. On est également encore dans la même idée de narration, cela ne vous surprendra sans doute pas. Pour mieux vous expliquer, y'a toujours ces jeunes gens pas réellement soucieux de se montrer vigilant au sujet de leur important manque d'intelligence ( et au château vraiment, mais alors vraiment pas acceuillant au sommet de la colline surplombant la ville ), et qui se feront massacrer par le grand méchant. Oui, d'accord, c'est exactement le scénario des films de croque-mitaines. A la différence prêt que les gentils jeunes gens ne sont, dans le cas présent, que deux. Ne vous attendez pas à des éflusions de sang, il n'y en aura pas. Non, il n'y en aura pas à leur sujet, plutôt, parce que du sang, il y en a beaucoup plus que dans les quatre films précédents. Surprenant, je sais, mais c'est le cas. Ainsi, la scène d'introduction ne pourra que surprendre, tant elle s'avèrera cruelle, ironique, violente et sanguinaire. Une entrée franchement efficace en la matière, et d'autant plus surprenante que les précédents étaient assez violents, bien que moins que celui ci. En fait, il subsiste tout de même un problème : le sang rose, et non, je plaisante pas, le sang rose est bel et bien utilisé. Je veux dire, les mecs, au bout d'un moment, faudrait peut-être penser au fait qu'on connait la couleur du sang, alors nul être humain capable de vision pourra être duppé par votre supercherie. En plus de rendre un résultat dégueulasse à l'écran, c'est vraiment pas crédible, quoi ! Bon, c'est quand même appréciable de voir qu'ils ont décidé d'être plus généreux niveau violence et gore, mais cela ne fait pas tout. Il y a également le scénario et l'écriture. Mais c'est oublier la mise en scène. Bon, on va pas plus s'appuyer sur cette dernière, c'est du très médiocre, du banal. On est loin du style de Fisher. Pour l'écriture, c'est à la fois décevant et appréciable. En fait, le scénario n'est pas bon, mais le développement global des personnages est assez bo, quant à lui. Je vous ai déja parlé plus haut du scénar, pas la peine d'y revenir. J'ai bien aimé le développement de certains personnages, par contre. Outre Dracula, toujours aussi lisse ( "pas de personnalité pour une figure démoniaque", c'est leur logique ), celle du serviteur apporte beaucoup au résultat final. Son personnage est très bien approfondi, et pour tout vous dire, je l'ai tout de même trouvé attachant. Il prend son temps pour instaurer et présenter la personnalité de ses personnages en début de film, ce qui nous conduit malheureusement à des tentatives puériles et foirées d'humour, complètement ratées et surtout très lourdes. La régénération de Dracula est quant à elle réellement bâclée, et l'idée d'accentuer son pouvoir sur les animaux, par contre, est franchement appréciable. Pour les effets spéciaux, ils sont malheureusement gâchés par un budget qui ne suit pas, rendant le tout franchement ridicule. Pour en revenir à l'écriture, elle est en plus plombée par des incohérences qui vous gâchent le truc. Pour le casting, rien de bien spécial : Christopher Lee en a visiblement raz-le-bol de son rôle, ses ennemis, les gentils, n'ont aucun charisme, et seul le majordome ressort vraiment, amenant un certains potentiel au film, potentiel annihilé par ses trop importants défauts. C'est amusant de voir avec quelle force les mecs cherchent une figure paternelle pour remplacer l'irremplaçable Peter Cushing, heureusement parti avant de voir le navire couler. Mais malheuresement, le vieil homme ne tardera pas à revenir...