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Hotinhere
569 abonnés
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4,5
Publiée le 26 août 2019
Dans ce sublime portrait d'une femme et actrice au bord de la crise de nerf, Cassavetes offre à la géniale Gena Rowlands un de ses plus grands rôles dans cette œuvre intense et bouleversante.
Sentiment mitigé pour ma part concernant ce classique de John Cassavetes. J'ai trouvé le film extrêmement réussi dans la transcription du trouble profond que peut ressentir une actrice lors du tournage d'un film, ou, dans le cas présent, dans la répétition d'une pièce de théâtre. Trouble d'autant plus intense que cette actrice, interprétée par une Gena Rowlands exceptionnelle, est témoin du décès accidentel d'une de ses fans. Cette scène n'étant d'ailleurs pas sans rappeler celle, quasiment identique, de "Tout sur ma mère" de Pedro Almodovar. Intéressant de voir comment cette actrice, qui pourtant a tout pour être comblée (amour, succès, talent), s'oppose à ses metteurs en scènes au lieu de suivre leurs indications. Quelques longueurs viennent ternir l'ensemble de cette production mais la dernière demi-heure est pour moi celle qui sauve le film d'un succès bien moindre. Le fameux "Opening Night" à New York où acteurs, metteurs en scène, producteurs ne savent pas jusqu'à la dernière seconde si la pièce se jouera, faute d'avoir de nouvelles de l'actrice principale. Celle-ci arrivera finalement au théâtre, complètement ivre (dans la réalité aussi ! Gena Rowlands voulant être au maximum crédible), et livrera sur scène une prestation qui ravira l'ensemble de la foule qui n'y verra finalement vu que du feux. Exceptionnel. Le sujet n'étant pas forcément celui qui me passionne le plus, je ne peux pas dire que j'ai pris un plaisir immense à regarder ce film, mais c'est toujours intéressant de voir un maître du Cinema à l'oeuvre.
Je me souviens de m'être forcé à aimer Opening Night lorsque je l'ai vu la première fois il y a quinze ans - il fallait bien aimer un Cassavetes, au moins... Serais-je aussi indulgent aujourd'hui ? Il se passe des choses à l'écran, c'est indéniable ; mais quoi ?
Faire un film de plus de deux heures sur les aléas psychologiques d'une actrice vieillissante , en faisant tout reposer sur les épaules des comédiens, est un pari osé. Que ce film soit une telle réussite est une performance que je ne peux que saluer bien bas. Cassavetes évite tous les écueils du genre, et réalise un film sans temps mort (et croyez-moi, c'était pas évident). Bravo. Voilà ce qu'on a envie de dire après la vision de "Opening night". Bravo aux acteurs (tous excellents avec une nouvelle prestation époustouflante de Gena Rowlands), et bravo à John Cassavetes pour avoir su saisir sur pellicule ces moments de vérité, à l'intensité dramatique extraordinaire. On a également envie de dire merci à Cassavetes. Merci pour avoir osé affirmer son style jusqu'au bout, malgré les pressions et le manque de financement. Le résultat est que son cinéma est unique. Son film est unique. Et son film est grand, un des meilleurs qui ait été réalisé sur le monde de la représentation.
La mise en scène de Cassavetes est impeccable et traduit l'état d'esprit de ses personnages, surtout le principal qui est une actrice de théâtre ayant du mal à s'approprier son personnage.
Un film riche sur le théâtre, on y évoque aussi bien la relation actrice-personnage que la relation artiste-public, acteur-acteur, metteur en scène-acteur. A voir absolument.
Sur les planches massives d'un sol accueillant, éclairée par la lumière aveuglante d'un soleil électrique, elle marche. Elle cherche. Se cherche. Elle n'a pas de nom, pas d'âge et pourtant elle est là, présente au monde. Face au regard informe, d'un noir magmatique, la scrutant de ses mille yeux elle avance, comme à tâtons. Sous ses pas les planches sont autant le fil de son équilibre que la rampe de sa mémoire. Etre et avoir été. Non loin de là, derrière un voile ne demandant qu'à préserver la profondeur d'une énergie, d'une émotion il guette : c'est à son tour d'être, maintenant. Sa tête mélange les vaisselles dans les eaux troubles de sa conscience, tandis que les voix célestes murmurent un chant confortable, rassurant, guidant ses jambes et ses bras, comme en creux. Face à ses yeux rouges et sa bouche déformée par le trac, l'alcool ou tout autre chose il attend d'exister. Il n'a pas oublié les mots mais son coeur lutte : il n'y peut rien mais ne doit pas. Il le sait désormais. Mais alors que le cratère impersonnel du volcan ténébreux se pend dans cet instant complexe, émerveillé par ce silence radieux mais chargé de secrets donnant sens au tableau le fil glisse d'une paire à l'autre, puis la rampe d'elle à lui. Intimement les planches se dérobent, le soleil s'éteint, suivi des chants célestins. Tout à coup le tableau se change en un tourbillon de gestes, d'attentes et de découpes. Les cris, les larmes et le son fou du rire des innocents sont seuls maîtres à bord. L'oeil noir, lui, ne dit mot. Consent. A deux ils sont capables de tout, puisqu'il s'est passé quelque chose. Ils sont là. La nuit peut commencer.
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4,5
Publiée le 12 février 2020
Le meilleur de John Cassavetes! Difficile de ne pas être emportè par l'histoire et par le drame de cette femme que joue magistralement Gena Rowlands! C'est simple tout tourne autour d'elle! L'histoire d'une actrice rongèe par le doute et la peur! Les èmotions s'enchaînent sur un tempo endiablè avec un sens de l'image aussi incroyable que la lumière des projecteurs! Un très grand film constamment à double niveau, à la fois rèflexion sur le thème de l’acteur et du double! il demeure l'un des moments parfaits du cinèma indèpendant où tout tourne du premier au dernier plan! Mais "Opening Night", c'est surtout une performance d'actrice qui laisse pantois! Rowlands, cette actrice incroyable qui fut pour Cassavetes la femme de sa vie...
J'ai vraiment du mal avec le style de Cassavetes. Ok. J'en conclue que je n'aime vraiment pas son cinéma. On a l'impression qu'il y a des scènes en trop tout le temps. Qu'il n'a jamais su couper la caméra. C'est froid et en même temps statique. Le portrait de femme est englué dans des discussions sans fin autour de l'actrice. Cela aurait mérité d'être centré sur elle et non autour d'elle.
Ce n'est pas le moins bon film de Cassavetes. Celui-ci nous propose de partir à la découverte des coulisses d'une troupe de théâtre qui répète avant la grande première. Les états d'âme de la comédienne Myrtle Gordon, personnage principal de la pièce, jouée dans le film par Gena Rowlands, constituent le cœur de l'intrigue. En effet Myrtle Gordon incarne dans la pièce une femme déstabilisée par son entrée dans l'âge mûr. Or la comédienne Myrtle Gordon est en passe d'atteindre cet âge, ce qu'elle ne semble pouvoir accepter. Un dramatique accident dès le début du film l'avait déjà profondément bouleversée. Cassavetes filme son épouse Rowlands en long en large et en travers. Grande actrice, celle-ci est très touchante dans ce personnage de star tour à tour fragile, enfantine et égocentrique. Gazzara, Cassavetes et Joan Blondell jouent également très bien. Si cette mise en abyme est plutôt réussie, le réalisateur a trop étiré le temps, créant d'inutiles longueurs. Dans le même genre, j'ai préféré un film comme "Coups de feu sur Broadway" de Woody Allen que j'ai trouvé nettement supérieur.
. Pour l'impression que nous donne le film d'être un spectateur privilégié : Cassavettes nous place alternativement dans le public du théâtre, au coeur de l'arrière scène, dans l'intimité de personnages et au plus près de leurs malaises ... ; . ... 'Opening Night' est ainsi un véritable parcours émotionnel. Souvant troublant ou déroutant, d'un ton théâtral, parfois confus ou lourd, presque fantasque à d'autres moments. Toutes ces impressions laissées doivent nous amener à un final fort où nous nous libérons en même temps que les personnages ; . Pour l'ouverture abrupte du film qui nous fait nous demander si nous avons bien commencé au début. Une manière originale de nous saisir immédiatement.
Le cinéma de John Cassavetes n'a jamais été ma tasse de thé, je l'avoue. Je le trouve parfois trop excessif, dépourvu de rigueur dans l'écriture scénaristique, et ponctué (conséquence de l'écriture scénaristique !!!) de nombreuses longueurs. "Opening Night" est un peu tout cela. Je l'ai parfois trouvé parfois trop excessif, en particulier dans sa défense absolue de l'improvisation au détriment de la préparation, trop long aussi, il y a des séquences qui n'apportent rien à l'histoire ou à la profondeur psychologique de la protagoniste. Mais John Cassavetes savait diriger ses acteurs, et en particulier son actrice ; on peut bien dire "son" actrice car quand on dit John Cassavetes on pense immédiatement Gena Rowlands. Et Gena Rowlands dans ce rôle d'actrice dépressive, alcoolique, demi-folle mais d'un talent toujours intact, est fabuleuse et intense. J'ai toujours compris l'extrême admiration qu'éprouvent certains artistes pour ses performances, mais là je n'ai fait qu'être renforcé dans cette compréhension. S'il y a une bonne raison de voir ce film, c'est bien Gena...
Dernier film du joli coffret DVD de Cassavetes et encore un grand rôle pour Gena Rowlands très en lumière dans cette ode au théâtre. L'anxiété du personnage la menant jusqu'à la folie ne pouvait être mieux interprétée dans cette déchéance sous les feux de la rampe. Comme la plupart des films de Cassavetes que j'ai pu voir, nous avons encore affaire à un bon film d'acteurs où la mise en scène reste sobre et en retrait.
Un film qui met en abyme le théâtre et qui montre tout le talent de comédienne de Gena Rowlands qui est vraiment incroyable.. On se demande si elle joue ou si tout ça et vrai. Avec la mise en scène de Cassavettes, toujours là au bon moment. Un peu de longueur mais un film fantastique au final.
Une star du cinema et du théatre est indirectement impliqué dans un crime et se réfugie ensuite dans une spirale de création et de repli narcissique: Bien que l'ensemble soit un peu long ou ennuyeux, Cassavetes nous apporte la preuve que morale et talent n'ont rien à voir, pour ceux qui en doutaient encore.
Excellente mise en scène le spectateur à l'impression d'être présent sur les lieux de l'action. Les images avec un objet ou personnes floues au premier plans sont superbes. L'histoire de la dépression vécue par le personnage de Gena Rowlands est assez fascinante et le tout est un belle hommage au théâtre.