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Un visiteur
5,0
Publiée le 11 avril 2012
Adaptation du roman éponyme de Pierre Drieu La Rochelle, ce film noir retrace la marche à la mort du héros Alain à son retour des États-Unis. Complètement détruit par l'alcoolisme, Alain tente de se désintoxiquer dans une clinique privée. Mais la solitude l'accable et il contacte ses anciens amis et... Il rechute. Scène pathétiques où le suicide est affronté en toute lucidité, mais pas comme un acte libérateur. Pour Alain, le suicide est une fatalité qui scelle son échec à vivre.
L'action du livre située à la fin des années 20 est transposée dans le film au cours des années 60. Allusion en passant à l'OAS et à la guerre d'Algérie pour rappeler l'engagement fasciste de Drieu La Rochelle (le livre ne contenait pourtant aucune allusion à la politique). Le modèle d'Alain est Jacques Rigaut, poète dadaïste ami de Drieu et d'Aragon jusqu'à son suicide en 1929. Jacques Rigaut se droguait à l'héroïne et c'est au cours d'une cure de désintoxication à cette drogue qu'il a mis fin à ses jours d'une balle de revolver -- le film a bien restitué la scène ultime. N'oublions pas de mentionner l'exceptionnelle performance de Maurice Ronet qui fait un "one man show" épuré avec un classisme fou. Du tout grand cinéma d'auteur.
Superbe partition dramatique de Maurice Ronet ; Noir et Blanc proprement rutilant ; sujet fort et propice au cinéma ; on pense à Robert Bresson pour la sécheresse émotionnelle de certains plans, de certains visages ou encore à l'oralité des films d'Eric Rohmer ; Paris est incroyablement bien filmé, la musique de Satie poignante... et pourtant Le Feu Follet de Louis Malle ne convaint pas totalement, faute à un personnage tout sauf véritablement sympathique, se complaisant dans son scepticisme existentiel et sa douleur morale d'un bout à l'autre. Certes le film se présente d'emblée tel une élégie, la préparation d'un départ méticuleusement choisi par le protagoniste mais cette solennité généralisée semble très rapidement se mordre la queue : trop d'emphase tue l'emphase, en somme. Si quelques magnifiques éclats de cinéma sont à relever ( surtout dans cette fameuse chambre visiblement présentée autour d'une date étrange, peut-être même fatidique ) Le Feu Follet reste un film fâcheusement inégal et assez distancié dans ses états. Je préfère la récente variation du très prometteur Joachim Trier qui, avec Oslo, 31 août, est complètement parvenu à m'émouvoir. Une déception.
Un drame qui est vraiment pessimiste voir même dépressif. Bien écrit et réfléchit mais finalement à la moitié du film on a compris le message. Trop de longueurs sur la fin.
Une belle déception pour ce film qui avait tout pour me plaire sur le papier qui ne m'a plus convaincu que ça finalement. Pourtant les qualités y sont à commencer par l'esthétique tout simplement sublime du film. C'est visuellement très beau, la photographie est magnifique et c'est très bien mis en scène en dépit de quelques erreurs techniques (l'équipe de tournage que l'on voit clairement dans le reflet d'une vitre pendant 15 secondes ça passe pas). Mais outre ce genre de ptits détails il n'y a vraiment presque rien à redire sur le plan formel, Le Feu Follet est vraiment très beau. L'histoire l'est également et avait tout pour me toucher. Cet homme dépressif qui revient à Paris pour revoir du monde et tenter peut-être de s'extirper de son mal-être c'était une bonne idée de base. Mais en fait la seule chose que je reproche réellement au film c'est son jeu d'acteurs. Il est vanté par les rares personnes qui ont vu le film mais pas par moi... D'un point de vue "je te flingue l'authenticité de la scène" c'est pas mal je l'avoue. Je vais peut-être choquer mais pour moi les seuls moments où Maurice Ronet est bon c'est quand il ferme sa gueule car putain il a un visage qui transmet des choses. Mais quand il récite son texte ça te tue l'effet mais avec une force inouïe.
Pour rentrer dans ce genre d'histoire j'avais besoin d'un personnage principal en qui croire mais je n'y ai pas cru. Si j'avais cru en ce personnage je pense que j'aurais adoré ce film, comme quoi ça se joue à peu de choses. Là où le film coince c'est au niveau de l'interprétation (et il n'y a pas que lui). D'ailleurs en y réflechissant le début du film est vraiment lourd, cette scène d'introduction sur une scène d'amour vainement esthétisante ne m'a vraiment pas plu. Là c'était gratuit et au même niveau que le jeu d'acteurs: peu authentique. Je n'y croyais tout simplement pas. Ce côté spirale infernale de la dépression m'a pourtant bien plu, j'avais adoré cette séquence du dîner vers la fin du film et la toute fin du film également (même si ça reste encore plombé par une interprétation médiocre), ces scènes ont une force subjective impressionnante comme durant une bonne partie du film d'ailleurs. Je le répète que visuellement c'est un film réfléchi et très beau, même si on a l'impression de sentir un côté de film fait un peu à la va-vite à cause des quelques erreurs techniques. Néanmoins je ne saurais que conseiller ce film aux amateurs du cinéma français, ce film se rapproche un peu de la nouvelle vague mais il ne m'a vraiment pas touché et c'est dommage.
Un des meilleurs films de Louis Malle (et il partageait cet avis). Les dernières heures d’un alcoolique mondain qui ne veut plus supporter son angoisse existentielle de grand rentier, la vacuité de lui-même, des autres, de cette bourgeoisie qui se regarde vivre avec des airs importants. Un film qui nous touche au plus profond car authentique et humain, même pour des hommes moins velléitaires et plus accaparés par la vie. La maîtrise du noir et blanc, des éclairages du Paris nocturne, du cadrage et des plans est celle d’un chef-d’œuvre. Maurice Ronet, prodigieux acteur bien trop tôt disparu, est admirable ; peut-être sa plus grande interprétation. La musique d’Éric Satie est un choix parfait. Un film bouleversant, dont on est captif malgré la lenteur, un grand film du cinéma français intimiste.
Le prototype même de l'oeuvre qu'on aime ou non, à prendre ou à laisser. Très européenne, la tournure de ce film se joue dans les impressions, dans le non-dit davantage que dans les dialogues; et sera donc par-là même difficilement intelligible pour les adeptes du cinoche Us d'aujourd'hui. Pas moins un classique.
La seule oeuvre de sa pourtant plutôt excellente filmographie pour laquelle Louis Malle avait de l'estime. En tous les cas, il est certain ce film triste et désespérant est une réussite. Paris a rarement été aussi bien filmé, la musique d'Eric Satie et la très grande et authentique interprétation de Maurice Ronet s'intégrent parfaitement à la texture même du film. Quand à la vacuité qui ressort des réceptions parisiennes, elle est décrite avec une acuité qui n'a rien à envier à celle de Fellini pour les soirées romaines dans "La Dolce Vita". Une des plus belles oeuvres de la décennie et peut-être la plus ambitieuse de son réalisateur.
Voilà le plus beau Louis Malle, et la plus belle adaptation littéraire française. Deux raisons, l'impossibilité d'adapter Drieu, écrivain ambigu, aventurier désorienté des mots et des idées, plus grand que Céline et Maurras sur bien des points. Adapter Drieu, c'est volontairement se faire ombrage. Récit calfeutré ou rien n'échappe à la conscience du héro, impossibilité et maquillage des étapes du livres, font du film une entité trés distinctes ou l'esprit de l'auteur de Gilles est miraculeusement sauvegardé. Beaux monologues, mouvements claires et evidents, complexité absolue de la misce en scène, et intelligence, partout...
Touchant ce mélange de mélancolie, de sensualité et de religieux. Le tout baignant dans une musique enivrante, parfaitement adapté au propos. J'aime ce genre de films dans lesquels il est avant tout question d'atmosphère, de regards, de dialogues anodins. "Le feu follet" sa place dans dans la lignée de "La femme mariée", de "Cléo de 5 à 7", bien que Louis Malle ne se définisse pas comme appartenant à la Nouvelle vague. La prestation de Maurice Ronet est excellente, une grande partie de la réussite du film tient à son jeu d'acteur, à ses mimiques, à son timbre de voix.
Ce film commence par une laborieuse scène de coucherie vaguement esthétisante. Il continue par des plans interminables sur un bonhomme qui traîne derrière lui son mal vivre. Louis Malle, riche héritier d’ne famille de sucrier du nord de la France, fait joujou avec ses milliards. Son seul mérite aura été de s’entourer d’une bonne équipe technique. Il en avait les moyens, le bougre ! Pour le reste, son cinéma appartient à cette bourgeoisie décadente qui étale à travers des œuvres insanes la vacuité de sa pensée. Cela nous vaut des films dégueulasses comme « le souffle au cœur » apologie de l’inceste ou comme « Lacombe Lucien » tentative écœurante de réhabilitation de la collaboration. Son « Adieu les enfants », réalisation bien appliqué comme un devoir de vacances, ne sauve pas le reste. Bien que ne partageant pas leurs idées politiques, je préfère encore le travail de Chris Marker, Armand Gatti, R. Guédiguian. Avec eux, au moins, on ne ressort pas de la salle obscure complètement déprimé voire, au contraire, avec une certaine forme d’espoir en tête.
Un long cri de désespoir, bien trop long malheureusement et la fin, plutôt que de serrer la gorge, soulage. Les réflexions insupportables et boursouflées du personnage principal n'arrangent rien à l'affaire.
Un film d'une puissance émotionnelle et d'une désespérance absolue, dans un magnifique Paris de 63 et un Maurice Ronet parfait. C'est une adaptation parfaite d'un livre qui l'est tout autant.
Le début ne m'a pas spécialement emballé mais aimant particulièrement Louis Malle j'ai insisté et peu à peu on s'attache au personnage principal interprété avec une grande humanité par Maurice ronet. La dernière partie ou il va à la rencontre de ces anciens amis est particulièrement réussie, le noir et blanc donne de plus une profondeur supplémentaire au film.