Voila 10 ans, je découvrais pour la toute première fois ce long métrage d'animation signée de la main de Miyazaki. Je l'ai revu à quelques reprises durant ces dix années, chaque visionnage n'a fais qu'accentué mon admiration pour ce film, le premier du Studio que je découvrais avec Le Tombeau des Lucioles de Takahata. Comme pour ce dernier, La Princesse Mononoké est une oeuvre au combien importante, à transmettre aux générations futurs.
Le(s) message(s) livré par cette somptueuse fresque est une nécessité. Le film de Hayao Miyazaki est un long métrage engagé, c'est peu de le dire. Je n'apprécie pour autant peu se terme, trop l'usurpe, peu le porte comme le fait une telle esquisse. Le parallèle entre son propos et sa mise en forme appuie sur le sentiment d'urgence et de désolation, tout le subterfuge du discours prend pour autant tout le monde à contre pied et tiens dans cette phrase prononcée par Ashitaka : - " Non, ce n'est pas fini ! Puisque nous sommes vivants ! " .
Princesse Mononoké est fabriqué tel un conte, narré comme tel et pourtant c'est bien son réalisme qui terrifie, beaucoup plus que sa part de fantastique. Le regard posé par le cinéaste sur les relations et interactions de l'humanité comporte son lot de questions mais amènent aussi un florilège de réponses en touts genres. Personne ne nie sa propre violence, la souffrance est la nature de la haine et constitue un cycle. Le combat pour la paix et la réconciliation n'est en rien neuneu bien au contraire, les émotions sont salvatrices. La magie est une démonstration de force qui s'inscrit dans la bonté désarmante du moindre geste, parole ou attention. Le manichéisme ne s’insère à aucun moment. Les dissensions sont multiples à travers les clans respectifs et se prote en écho à la réalité, ces derniers jours encore ...
Si Miyazaki signe une oeuvre esthétique et philosophique son plus grands coups réside dans sa galerie de personnage. San, Ashitaka, Moro, Eboshi, Jiko, le Dieu-Cerf et les autres sont inoubliables. La singularité et les traits qui sont les leurs ne peuvent que se présenter tel un miroir face à nous mêmes, à nos failles, à notre substance.
J'achève cette rétrospective Ghibli entamé il y'a quelques mois, je m'étais gardé son plus grands films pour conclusion. Princesse Mononoké continue de m'émouvoir, de me pousser à me dépasser, à être curieux. Un monument pour le cinéma, pour ma filmographie, un moment important de ma vie. Merci !