Quand Hayao Miyazaki rencontre Akira Kurosawa cela donne Princesse Mononoké un chef d’œuvre à la fois poétique et spectaculaire et qui prouve que le monde de l’animation n’est pas simplement pour les plus jeunes mais aussi pour les plus grands et que c’est du véritable cinéma. Au XVème siècle, durant l’ère Muromachi, la forêt japonaise, jadis protégée par des animaux géants et autres dieux, se dépeuple à cause de la venue de l’homme. Un jour un sanglier possédé par un démon sort de la forêt qui entoure le village du prince Ashikata, le futur chef du clan Emishi. Touché par le sanglier durant leur affrontement, le prince se retrouve maudit et est contraint de quitté son clan pour trouve le dieu Cerf, gardien de la forêt, pour lever sa malédiction qui lui gangrène le bras. Sorti en 1997, seize ans plus tard, Princesse Mononoké est une œuvre de l’animation japonaise culte dans le monde entier, adulée par tous les fans d’Hayao Miyazaki et par de nombreux cinéphiles et est un chef d’œuvre inoubliable. En plaçant son histoire dans le Japon féodal avec des guerres, des samouraïs et un conflit interne entre des clans ennemis Hayao Miyazaki file droit vers l’univers d’un des plus grands cinéastes du Septième Art : Akira Kurosawa, réalisateur de deux grandes épopées que sont Kagemusha, l’Ombre du Guerrier et Ran ainsi que du classique et populaire Les Sept Samouraïs. Princesse Mononoké c’est en partie un film de Kurosawa avec son ton épique et guerrier mais il reste avant tout un pur film de Miyazaki, l’un des plus célèbres réalisateurs du monde de l’animation. On retrouve tout le style du réalisateur à savoir de la féerie, de la poésie, une animation magnifique, des personnages complexes et fascinants et une histoire incroyablement prenante et intelligente. Le scénario de Princesse Mononoké se situe entre la fable écologique et le film fantastico-médiéval prenant place pendant le Japon féodal. En effet en livrant une réflexion sur la destruction des forêts par l’homme et de « l’invasion » du lieu de vie des animaux, Miyazaki montre l’homme comme un destructeur de la nature et se sert de ce thème pour parler écologie et de la notion de « il ne faut pas détruire les forêts ». Thème très bien abordé, le film ne parle pas que d’écologie, il nous raconte une fabuleuse histoire où une jeune fille élevée par une déesse de la nature se bat contre les hommes qui détruisent petit à petit la forêt tandis qu’un jeune prince maudit par un démon cherche le dieu Cerf afin qu’il le libère de son maléfice. Nos deux personnages se rencontre pour permettre à l’intrigue de s’enrichir en enjeux face à l’ennemi incarné par le clan de Dame Eboshi et ses femmes armées jusqu’au dents. Une guerre entre les habitants de la forêt et les hommes détruit tout sur son passage et nos deux héros tentent une paix impossible. Parfois violent, le film de Miyazaki se révèle être plus mature que certaines autres de ses œuvres comme Mon Voisin Totoro qui est plus enfantin, ici Princesse Mononoké est plus adulte, plus complexe et plus spectaculaire que ce qu’on avait vu avant et avec ce film le réalisateur japonais prouve que l’animation EST du véritable cinéma et parfois d’auteur. Accompagné d’une musique sublime et d’une morale sur la destruction des forêts très intéressante et qui sonne vrai aujourd’hui, possédant une animation à couper le souffle et une beauté incarné par son style, Princesse Mononoké est un chef d’œuvre et peut-être le meilleur film d’Hayao Miyazaki avec entre autre Mon Voisin Totoro et Le Voyage de Chihiro.