Je suis un immense fan du travail de Hayao Miyazaki et en particulier de son film Mononoke Hime, ou Princesse Mononoké en français. Mon amour pour ce film d'animation va beaucoup plus loin cependant : Princesse Mononoké est mon film préféré. Je l'ai regardé pour la première fois quand j'étais enfant (Malgré le côté gore de certaines scène du métrage) et jusqu'à aujourd'hui j'ai dû le revoir plus d'une vingtaine de fois. Ce film est tellement beau et intense que je pleure à chaque fois que je le vois. Je vous préviens d'entrée que la critique que vous allez lire n'est pas complètement objective mais de toute façon même en l'étant on ne pourrait pas trouver grand chose à lui redire. Je préviens d'avance que je vais spoiler quelques aspects du film donc si vous voulez garder la surprise, foncez le voir, vous ne le regretterez pas !
Princesse Mononoké est donc un film d'animation japonais qui a été extrêmement bien reçu par la critique et par les spectateurs, il a même reçu l'Award of the Japanese Academy du meilleur film en 1998. Avec ce métrage, Miyazaki a développé une grande majorité de ses thèmes comme la place de la femme, la découverte ou bien encore, et surtout, l'écologie. Le dessin tout comme la musique, composée par Joe Hisaishi, ne sont que deux des aspects qui prouvent la maestria de l'artiste et il va donc être très dur, voir impossible, d'en relater l'intégralité dans cette critique.
L'histoire est celle d'Ashitaka, un jeune homme d'une tribu qui, en voulant la défendre, a été maudit par une créature de la Forêt. Sa mission est donc de partir vers l'Ouest trouver le Dieu de la Forêt, le Dieu-Cerf, pour qu'il le guérisse de sa malédiction. Sur son chemin, il va rencontrer San, une fille-louve qui représente ce mélange idéal de nature et de culture, et un village majoritairement composé de femmes forgeronnes (cf.: féminisme) sous la direction de Dame Eboshi qui cherche à s'étendre sur le territoire des Bêtes pour miner plus de fer et ainsi tenir tête aux samouraï d'Asano qui pillent la région. L'histoire se déroule dans un monde fictif dont l'architecture et la culture rappelle le Japon féodal.
Je vous ai dit que Miyazaki y a intégré ses thèmes, et bien ce n'est pas peu dire car, avec Mononoke Hime, le réalisateur nous conte la meilleure fable portant un message écologique de l'histoire du cinéma, rien que ça ! L'intérêt de l'histoire qu'il a développé est qu'il ne présente pratiquement aucun manichéisme : les hommes sont dénoncés comme immoraux, ne se laissant porter que par leur bêtise et leur avidité, et pourtant ils sont profondément attachants et humains (L'exemple de Dame Eboshi, l'"antagoniste" du film, car elle ne l'est pas vraiment, qui s'occupe des lépreux et des malades). De leur côté, les créatures de la Forêt ont pour mission de protéger cette-dernière, ce qui est honorable, mais ils font preuve d'autant de violence et de fierté que les humains. Ainsi, Miyazaki ne se place pas d'un côté ou de l'autre, il est vraiment pour ce mélange de nature et de culture : il dit lui-même qu'il rêve d'une apocalypse où la nature reprendrait ses droits et où les hommes apprendraient à vivre en harmonie avec elle et ne pas systématiquement construire, se développer (Morale que l'on retrouve dans le film).
Je ne vais pas m'étendre sur le dessin car à part dire que c'est magnifique, je n'ai pas grand chose d'autre à ajouter : sa simplicité contribue à une atmosphère de paix et de pureté dans les scènes qui concernent les paysages et la nature mais il peut être aussi incroyablement puissant pour les scènes de batailles et d'action en général. On ne le remarque pas forcément car c'est extrêmement bien fait mais les créatures sont faites en images de synthèse : je tiens à le préciser car c'est tellement bien réalisé que je ne m'en suis jamais rendu compte !
Je vais finir avec la musique car sinon je suis parti pour écrire un livre de 200 pages (Je précise que je pourrais le faire tellement ce film me passionne) ! Les compositions de Joe Hisaishi font partie des meilleures jamais composées et je pèse mes mots : il s'en dégage une force mais aussi une douceur et une harmonie parfaite. J'ai acheté la bande originale et je ne m'en lasse pas ! Je vous conseille en particulier The Legend of Ashitaka mais aussi Departure to the West qui est parfois trop oublié.
Tellement de choses restent à découvrir pour vous qui lisez cette critique, car je n'en ai pas effleuré la surface !