Né dans le 16ème arrondissement d'un père ingénieur d'une mère ex-mannequin, Cyril Collard s'inscrit en math sup au lycée Hoche de Versailles après l'obtention de son baccalauréat et entre à la prestigieuse Centrale-Supélec. Mais le jeune homme nourrit parallèlement des envies d'écriture et de cinéma. C'est dans cette optique qu'il choisit, en 1979, de laisser tomber ses études pour se consacrer à ses passions. Après s'être fait la main en assistant Maurice Pialat sur A nos amours (1983) et Police (1985), il passe derrière la caméra et réalise avec le chorégraphe Angelin Preljocaj Les Raboteurs, un court métrage inspiré du tableau de Gustave Caillebotte. Une première expérience de mise en scène concluante le poussant à aller plus loin.
En 1992, Cyril Collard accède à une notoriété plus forte lorsque lorsque sort en salles Les Nuits fauves, qui est l'adaptation de son roman autobiographique du même nom. Film générationnel et sulfureux sur les années Sida et le questionnement sexuel, indissociable de la forte personnalité de son auteur, ce film sonne à la fois comme un cri de désespoir et un hymne à la vie, qui surprend par sa fougue formelle et sa liberté de ton, si particulière pour l'époque. Avec trois millions d'entrées en salles sur le sol français, Les Nuit fauves est, en plus d'être un succès critique, un important succès public. Atteint lui-lmeme du virus du SIDA, Cyril Collard décéda le 5 mars 1993, soit trois jours avant la Cérémonie des César, où son oeuvre fut récompensée à quatre reprises : meilleur film, meilleure première œuvre, meilleur espoir féminin (Romane Bohringer) et meilleur montage.
Au départ, Cyril Collard ne voulait pas jouer dans Les Nuits fauves et a ainsi proposé le rôle de Jean à plusieurs acteurs connus qui le refusèrent, dont Patrick Bruel. C'est pour cette raison qu'il a finalement pris la décision de le jouer lui-même. Collard souhaitait par ailleurs incarner Jean avec légèreté et non gravité parce qu'il a davantage voulu faire un film centré sur la passion amoureuse que sur la thématique de la séropositivité.