Déchéance est le maître-mot de ce film. Du coup, le plaisir du spectateur est en réduit à la portion congrue. Voir un homme se jeter à corps perdu dans le vice et le stupre, se quereller sans cesse avec son entourage et hurler de temps à autre qu’il veut vivre, c’est pas très fun. L’absence de scénario n’arrange rien. On passe d’une scène à une autre sans comprendre pourquoi. Pour un film de 2h, c’est gênant. Un film coup de poing ? Oui, dans le sens où le héros mène une vie de dépravé et car il réalise des choix révoltants. En revanche, il est étonnant de constater combien « Les nuits fauves » caressent les préjugés dans le sens du poil. Le film accrédite la thèse selon laquelle les séropositifs sont tous des pédérastes drogués, errant tels des ombres dans la nuit urbaine, menaçant les honnêtes passants de les contaminer par le simple contact avec le redouté liquide écarlate. On peut difficilement faire mieux. Et c’est peut-être la plus grande déception du film. Une œuvre qui se veut choquante, histoire de remuer les bonnes consciences bourgeoises, mais qui finalement renforce les topos collectifs. Malgré lui bien sûr, ce qui encore plus navrant.
La réalisation est très réussie, la manière de filmer les rues, les boites et immeubles fait pensé a Schatzberg ou Friedkin. Les personnages sont peu attachants je trouve et parfois les situations sont lourdes (cela reste correct). Film pas politiquement correct cela fait du bien même si on est en désaccord avec certains propos, quelques dialogues pas mal ecrit en plus.
De mémoire jamais le sida n'avait été abordé avec autant de crudité et de sincérité . Un Philadelphia par exemple , malgré ses qualités, ressemble à une vulgaire bluette à coté de ce film , devenu culte grâce ou à cause du destin tragique de son auteur. Autobiographique , il n'en demeure pas moins limité cinématographiquement parlant, et ne vaut que par son contenu ravageur et ses acteurs.
Dans Les Nuits Fauves , la nuit n'est pas tendre, elle est sauvage, bruyante et brutale. Jean a 30 ans. Il aime les garçons mais aussi les filles. Ou plus exactement: Jean éprouve une certaine difficulté à aimer les garçons et les filles. De cette difficulté et de tout un tas d'autres névroses découle une révolte. Une contestation par le sexe. Dès les premières images, cette femme tunisienne visionnaire fait un constat: "Tu t'es révolté par le sexe parce que tu n'as rien trouvé d'autre". Besoin féroce de vivre, incapacité à faire des choix et à dire non, Jean a voulu vivre trop intensément dans une époque où les nuits sont sordides et les êtres égarés. Alors forcément, il s'est brûlé les ailes. Les rendez vous hebdomadaires à l'hôpital, ses regards sans équivoque pour Samy, et puis sa rencontre avec Laura. Le spectateur se doute mais n'attend que les aveux du héros. Voilà, qu'il avoue à son meilleur ami son incapacité à dire à Laura "Je suis séropositif". L'aveu tant attendu est lancé comme cela, d'un naturel et d'une sincérité subjuguante.
Une des œuvres majeures du cinéma français de la fin du XXe siècle. Non seulement pour son scénario tendu, violent, parfois épique, cruellement romantique, mais également pour sa forme, sa mise en scène exceptionnelle, aussi urgente que son thème, rythmée et inventive, sur le fil du rasoir, rehaussée par un montage aux petits oignons. Un film culte pour toute une génération.
Un film déchirant et désabusé, très dur, véritable cri de douleur, de colère. Une mise en scène nerveuse, à l'image de son auteur parti trop vite. Le film choc sur les années sida !
Un film magnifique, servi par des acteurs brillants, Cyril Collard est terriblement touchant, Romane Boringer extrêmement convaincante dans ce rôle d'amoureuse transie. Un film à voir et à ne pas oublier!!!!!
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5,0
Publiée le 6 octobre 2019
Premier long sur les annèes sida où l'on ressent l'urgence de son auteur de faire ce film là. "Les nuits fauves" est une oeuvre bouillonnante de vie et d'ènergie avec deux rèvèlations, deux noms qui s'imposent et qu'on oubliera jamais : Cyril Collard & Romane Bohringer, deux enfants terribles de toute une gènèration, amoureux, dèchirès et follement romantiques! Le film èmotion de 1992 et un style qui tèmoigne d'une libertè et d'une vitalitè rares, tournant le dos à priori esthètiques, mèlangeant les courants et les genres! La mise en scène de Collard est absolument stupèfiante! Sa mort en 1993 laisse un vide car très vite le public avait ètè conquis par la sincèritè et le brio du rèalisateur-acteur! Triomphe mèritè aux Cèsars et des souvenirs gravès à jamais dans ma mèmoire! C'est cru, brutal et vrai! 5* haut la main...
Un film et un livre magnifique de Cyril Collard qui marque une ére nouvelle du cinéma, un nouveau théme: le sida mais on ne le représente pas ici de façon tragique accompagné par un orchestre mélo, on le montre plutôt tel qu'il est sans doute: cet virus qui bouffe non seulement la vie mais aussi les autres, ceux qu'on aime le plus et qui finit par nous détruire en profondeur. Romane Bohringer est magnifique dans ce film!
Cyril Collard, acteur principal et réalisateur du film, traite ici le sujet tabou du sida dont il décèdera peu de temps après le film. Ce film est en effet réaliste et émouvant mais le jeu de Cyril Collard ne m'a pas convaincue. Beaucoup de maladresses et une histoire qui, au bout d'un certain temps, tourne en rond. Film néanmoins touchant.
Un film coup de poing. Cyril COLLARD était au cinéma ce que fut Arthur RIMBAUD à la poésie, en étant peut-être moins prolifique, mais avec la même sensibilité à fleur de peau !
Un film référence des années 90 mais uniquement pour le sujet traité et parce que son réalisateur césarisé est mort juste après. Car on ne peut pas dire que ce soit un chef d'oeuvre. La mise en scène est brouillonne, les acteurs pas terrible hormis la prestation de Romane Bohringer. Mais surtout le message véhiculé est tellement malsain... ou alors quelque chose m'a échappé.