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    Les Nuits Fauves
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    Phil MacGyver
    Phil MacGyver

    24 abonnés 187 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 septembre 2022
    J'ai énormément de mal à comprendre en quoi avoir des rapports sexuels, tout en sachant qu'on est séropositif, sans préservatif et sans prévenir son partenaire, est un acte de force ou d'amour ou de je-ne-sais-quoi... Je suis peut-être trop terre-à-terre mais je n'arrive pas du tout à comprendre le point de vue de Cyril Collard que je trouve particulièrement douteux, pour ne pas dire criminel... Si, disons-le !

    "Tu peux pas juger ça, tu sais pas c'que ça fait."
    Euh si je peux juger. C'est un comportement irresponsable, dangereux, hypocrite et égoïste !
    "Tu sais, parfois je suis prêt à tout pour oublier que je crève à petits feux. Tu sais c'que c'est ? Vivre avec cette menace ? Minute après minute."
    C'est très touchant tout ça, mais ta souffrance est censée justifier les risques que tu imposes aux autres à leur insu ?
    Être sur le point de perdre la vie ne devrait-il pas t'apprendre à quel point elle est précieuse, celle des autres y compris ?

    En fait, avec ce film, on est dans la victimisation insupportable où, sous prétexte qu'on souffre, on a un alibi en béton qui justifie tout pour faire n'importe quoi.
    Avec une personne qui ne voit la souffrance que quand ça la concerne.
    Un "héros" qui veut faire de son film une ode à la vie, avec le fascinant paradoxe de totalement mépriser celle des autres.

    Et puis "la rage de vivre". Je rigole...
    Le réalisateur vous montre la beauté de la vie nocturne sous les ponts, et attention, ça fait envie ! :
    Éponger des gars à l'aveugle dans des rues sordides, se faire même uriner dessus à la demande (je n'invente rien, c'est dans les séquences "pioure émocheune vérité vraie" du film)... Clair que ça vaut le coup de se battre pour pouvoir continuer à servir de cuvette au premier venu.
    Il veut vous hurler que la vie est le plus beau des cadeaux, qu'il faut se battre jusqu'au bout pour elle, mais rien dans sa vie ne fait rêver: Alcool, drogue, rencontres de passage, sexe brut à la volée sans sentiments et dégradant...
    D'accord il est censé être à la dérive par désespoir, mais le magnifique "héros" du film n'a pas attendu le Sida pour être irresponsable, égocentré et toxique. C'était déjà sa vie avant, et c'est ce qui l'a amené là et pas le contraire. Son désespoir il se l'est créé, et il ne manque pas de contaminer les autres.
    Si tu veux donner un sens à ta vie avant de mourir et partir dignement, va plutôt creuser des puits en Afrique, mon gars, parce que les joies du sexe vulgaire et vain sous un pont mal éclairé comme baroud d'honneur forcent plutôt la consternation que l'admiration...

    Notre héros, "admirable écorché vif" rebelle avant tout, vit sa vie à cent à l'heure comme un grand, même avec sa tuture, sans jamais se soucier des autres, jusqu'à l'accident.
    On est trop fier de lui, quel homme qui nous montre tellement bien à quel point la vie est précieuse à ses yeux. On est forcément convaincu par la démonstration !

    C'est très étrange la manière choisie pour montrer le désespoir de perdre la vie.
    Que l'on se referme sur soi-même en déprimant et en hurlant à l'injustice me paraît logique, mais que l'on abîme, qu'on salisse carrément le peu de temps qui reste, lance un message assez embarrassant je trouve, et ne rend pas le personnage aussi touchant que le film voudrait nous le présenter.

    Ce personnage très ambigue, n'est pas totalement une fiction en fait.
    Le scénariste/réalisateur/acteur prend le risque de s'inspirer de ses propres expériences (dixit son roman autobiographique) et de sa fin probable (qui arrivera peu après), sans fioritures ni retenue. C'est courageux, mais la manière dont les questionnements sont amenés vont à l'encontre du respect qu'il aimerait inspirer, et donne à sa "logique" un goût qui ne passe vraiment pas bien.
    Il passe son temps à jongler avec le côté "injuste" de sa situation sans jamais se demander si ce n'est pas quelque peu "injuste" que d'autres risquent de se faire contaminer par ses actions.
    Et il faut le plaindre... C'est le héros de "son" film en fait !

    Les autres personnages du film, évidemment "à fleur de peau" aussi, "pioure émocheune" oblige, n'arrangent vraiment pas le niveau général.
    Son copain Sammy est un pur troud*c dans la grande tradition de ce qui est bien puant.
    Laura... Oh my God ! Elle se comporte avec une rare bêtise, est terriblement possessive, immature et hystérique. Et pas n'importe quelles crises d'hystérie, les crises d'hystérie pioure émocheune with no simulaicheune vraiment gavantes pour les Césars.

    Les dialogues du film sont souvent très mauvais, à tel point qu'ils semblent régulièrement être improvisés.

    Avouons quand même que la fin tout au bout de l'Europe est très inspirée. Plus contemplative et moins forcée, elle est ce que le film aurait dû être tout le long.

    Reconnaissons également que si son film est globalement mal foutu et finalement très prétentieux malgré une fausse humilité de surface, Cyril Collard est un excellent acteur, au jeu fougueux et passionné.
    Dommage que ce soit pour défendre un propos biaisé et une réalité très contestable !

    Pour résumer, un film brut et sincère, mais qui oscille constamment entre le touchant, le douteux et le nullissime.
    Un film également très paradoxal et hypocrite, et sacrément égocentré, ne voyant le problème que d'un point de vue étriqué et très arrangeant pour son auteur, lui permettant (illusoirement) de se dédouaner.

    Mais ce qui est bien le plus douteux, le plus dérangeant, c'est de présenter à l'époque comme le symbole d'une génération, un soi-disant "héros", quelqu'un qui risquait la vie de ses partenaires à leur insu.
    C'est incroyable quand même à quelle point la fatuité de certains médias arrive à falsifier la réalité, la renverser en insultant implicitement des victimes collatérales qui n'ont rien demandé, juste pour créer de faux événements "intellectuels" et s'en gargariser.
    Tout ce tapage, tous ces hommages de "gens qui savent et ont tout compris (et vont vous apprendre en toute condescendance)" à l'époque - j'y étais -, pour un individu qui osait parler de la vie sans respecter celle des autres.
    Puis, passé le phénomène de mode qui remplit glorieusement les discussions dans les cocktails mondains, on s'invente un nouveau sujet "de société" d'importance calculé pour s'astiquer la cervelle et refaire le monde sans rien faire, entre gens de bonne compagnie. Consternant... et terrifiant en fait !

    J'ai mis presque 30 ans pour voir ce "chef-d'oeuvre" qui devrait plutôt s'appeler "Les Nuits Pauvres", j'aurais pu encore attendre tant la "leçon de vie" qui en ressort ne me concerne pas.

    A voir... par curiosité et témoignage des paradoxes des hommages à la vie que nous pondent régulièrement les médias avides de buzz rentables...
    Laurent H
    Laurent H

    45 abonnés 1 016 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 novembre 2010
    Une histoire toute en émotion , de son temps qui fut un film culte pour beaucoup
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 23 juillet 2017
    25 ans après sa sorite, Les Nuits fauves garde son parfum sulfureux destiné aux culturomondains qui l'ont étiqueté Film d'une génération. Mais de quelle génération s'agit-il ? Non pas celle des années Mitterand frappée par la crise de l'emploi et le détricotage des acquis sociaux, mais de la jeunesse bourgeoise enfantée par les soixante-huitards germanopratins, dont la seule raison d'être est la jouissance sans limite. Découpage à l'arrache, dramaturgie hasardeuse, emboitage de scènes bouclées sur elles-mêmes, traversée par un personnage féminin exploité en mieux par Truffaut dans Adèle H ou La Femme d'à côté, avec au passage un discours antiraciste sans rapport avec le sujet, mais qu'on a introduit pour assurer les sourcilleux qu'on est bien dans un film de gauche. Cyril Collard a du charisme, il a même un côté Alain Delon, et Romane Bohringer aura joué là le film de sa vie. On en sort toutefois fort mal à l'aise, la faute à des personnages détestables, baignés dans une atmosphère hystérique, qui font passer les films de Zulawski pour de la zénitude Bressonienne. Derrière l'universalité revendiquée du sujet, se dévoile un film nombriliste, peinture d'une faune parisienne qui vit en cercle fermé.
    pichnette13
    pichnette13

    15 abonnés 218 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 mars 2009
    Un film et un livre magnifique de Cyril Collard qui marque une ére nouvelle du cinéma, un nouveau théme: le sida mais on ne le représente pas ici de façon tragique accompagné par un orchestre mélo, on le montre plutôt tel qu'il est sans doute: cet virus qui bouffe non seulement la vie mais aussi les autres, ceux qu'on aime le plus et qui finit par nous détruire en profondeur. Romane Bohringer est magnifique dans ce film!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 23 juillet 2007
    film honteux, répugnant, dégoutant! Collard était en fait un monstre qui allait à droite, à gauche, et qui du même coup refilait le sida aux autres. Alors que cette maladie continue de faire des ravages, certains pseudo-intellos osent qualifier ce film de "culte"! C'est à vomir! Evidemment, toute l'intelligentsia opportuniste et ecoeurante du cinéma français n'a pas oublié de récompenser ce chef d'oeuvre! Plus un film est gerbant, immoral et caricatural, plus il a de chance d'être porté aux nues! C'est navrant. Chao Cyril! J'espère pour toi que les diables qui t'accompagnent en enfer sont aussi "ouverts" que les humains que t'a contaminé de ton vivant!
    ygor parizel
    ygor parizel

    240 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2013
    La réalisation est très réussie, la manière de filmer les rues, les boites et immeubles fait pensé a Schatzberg ou Friedkin. Les personnages sont peu attachants je trouve et parfois les situations sont lourdes (cela reste correct). Film pas politiquement correct cela fait du bien même si on est en désaccord avec certains propos, quelques dialogues pas mal ecrit en plus.
    Sylwish
    Sylwish

    8 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 juillet 2018
    À vouloir trop crier l'amour, on n'y entend plus rien. Les Nuits Fauves est un film hystérique, où l'urgence suinte de partout. Le montage, d'abord, qui part dans tous les sens. La majeure partie des scènes sont courtes, elles se coupent brusquement, puis reprennent, sans même changer d'angle. Dès le début, le film nous plonge dans une ambiance chaotique usante. Les musiques fusent, quelques secondes par ci, puis s'arrêtent, puis une autre démarre, quelques secondes par là. Les thèmes sont forts : la passion brûle, le corps veut vivre, mais le spectateur ressort sonné de ces aventures. Et pas sonné « waw, quelle claque ! », mais sonné « chut, un peu! ». Le film tourne vite en rond, ça hurle et ça ne se calme pas, ça redit les mêmes mots, ça ressasse les mêmes idées. Si certains acteurs sont épatants (je pense à Romane Bohringer, surtout), beaucoup d'autres fleurent bon l'amateurisme. Il en ressort un film bancal, inégal et au propos peu justifié. Cyril Collard nous parle de sa vie, il crie son désarroi, sa rage, sa soif de vie ; c'est très auto-centré, très maladroit aussi. Les personnages ne sont jamais attachants. Ils sont bêtes et n'apprennent pas de leurs erreurs, ils ne se remettent pas en question, ils restent coincés. Le livre m'avait laissé une bien meilleure impression, bien plus chaude et humaine que ce film sous speed où rien ne décolle jamais vraiment.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    A cause de la polémique suscitée par le film et son réalisateur à sa sortie (qui renforçait l'amalgame SIDA-homosexuels-drogués auprès de la population "bien-pensante"), Les nuits fauves est passée à côté d'une véritable reconnaissance artistique. Ce qui ne l'a pas empêché de recevoir de nombreuses récompenses. Le film a cependant engendré quelques malentendus. Difficile alors en pleine année 1993 de parler des Nuits fauves sans déclencher l'ire de certains de vos interlocuteurs. Personnellement, ce film m'a autant touché que le Querelle de Fassbinder et reste à mes yeux une des plus belles productions cinématographiques des 20 dernières années. Mention spéciale pour les acteurs qui donnent là toutes leurs tripes et leur âme (notamment Romane Bohringer) et à la bande son, composée par Collard et Bini : un film dur mais profond. Une véritable oeuvre d'écorché vif...
    bsalvert
    bsalvert

    407 abonnés 3 576 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 mars 2013
    Film dur qui est rendu accessible par la présence et magnifique interprétation de Romane Bohringer. attention certains scènes peuvent choquer.
    PLV : le sujet reste malheureusement d'actualité.
    yoyoseb
    yoyoseb

    4 abonnés 66 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 28 janvier 2011
    Un film référence des années 90 mais uniquement pour le sujet traité et parce que son réalisateur césarisé est mort juste après. Car on ne peut pas dire que ce soit un chef d'oeuvre. La mise en scène est brouillonne, les acteurs pas terrible hormis la prestation de Romane Bohringer. Mais surtout le message véhiculé est tellement malsain... ou alors quelque chose m'a échappé.
    Clarisse N
    Clarisse N

    13 abonnés 335 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 janvier 2011
    choc, ce film est touchant, Romane joue très bien, j'aime beaucoup le tout.
    Zadigo
    Zadigo

    1 abonné 17 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 septembre 2019
    Très dur de faire une critique de ce film sans toucher à son réalisme, sans dénaturer sa vérité. L'histoire de Cyril Collard est une tragédie qu'il a eu le talent de savoir mettre en images et en musique. La voix de Shane MacGowan ajoute sa part de nostalgie à cette époque encore très insouciante des années 90.
    On peut déplorer la cruauté des personnages, mais ils respirent l'authenticité, on peut déplorer la violence des scènes mais elles sont à la hauteur de la passion et de l'enjeu de la relation entre Laura et Jean. Cyril a mis toute l'énergie du désespoir de sa mort certaine dans ce film, mais avec beaucoup de grâce, d'amour et de beauté, malgré tout le reste. Cynisme non, réalisme oui. Unique en son genre, chef d'oeuvre immanquable.
    cinono1
    cinono1

    301 abonnés 2 055 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2018
    Ce film a rencontré un succès critique et public surprenant tant il s'avère inconfortable. La narration est étrange, progressant par à coup, les raccords entres les scènes pas vraiment un modèle du genre et le film a un aspect glauque, voir narcissique. Mais le film a aussi de nombreux atouts, à savoir une certaine urgence captée de ces nuits parisiennes de la fin des années 80, une absolue sincérité, et une absence totale de fausse pudeur. Le film capte les élans d'amour, leurs illogismes, dans une volonté d'honnêteté qui permet au film testament de Cyril Collard, mort peu àprès la sortie du film et passé par l'école Maurice Pialat, de rester toujours actuel et pertinent aujourd'hui.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 septembre 2009
    Dans Les Nuits Fauves , la nuit n'est pas tendre, elle est sauvage, bruyante et brutale. Jean a 30 ans. Il aime les garçons mais aussi les filles. Ou plus exactement: Jean éprouve une certaine difficulté à aimer les garçons et les filles. De cette difficulté et de tout un tas d'autres névroses découle une révolte. Une contestation par le sexe. Dès les premières images, cette femme tunisienne visionnaire fait un constat: "Tu t'es révolté par le sexe parce que tu n'as rien trouvé d'autre". Besoin féroce de vivre, incapacité à faire des choix et à dire non, Jean a voulu vivre trop intensément dans une époque où les nuits sont sordides et les êtres égarés. Alors forcément, il s'est brûlé les ailes. Les rendez vous hebdomadaires à l'hôpital, ses regards sans équivoque pour Samy, et puis sa rencontre avec Laura. Le spectateur se doute mais n'attend que les aveux du héros. Voilà, qu'il avoue à son meilleur ami son incapacité à dire à Laura "Je suis séropositif". L'aveu tant attendu est lancé comme cela, d'un naturel et d'une sincérité subjuguante.
    SpiderBaby
    SpiderBaby

    43 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 août 2013
    Si les nuits fauves n'a absolument aucune valeur cinématographique pure (il est même carrément mauvais sur la forme), il a le mérite de mettre le doigt sur des sujets sensibles : la séropositivité, la bisexualité, et même le barbacking, à savoir l'action de propager volontairement le virus ; avec une sincérité certaine. Un testament sous-estimé par les uns, surestimé par les autres, qui s'inscrit parfaitement dans son époque en tout cas. Et l'on pourrait presque envier la destinée de Cyrille Collard : quel luxe suprême de pouvoir faire un film avant de mourir.
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