Un film de rêve! Dèvorè dès sa jeunesse chilienne d'une boulimie de reprèsentation (thèâtre, cinèma, tèlèvision), c'est en France, où le regrettè Raoul Ruiz a trouvè refuge après le coup d'Etat de 1973 du gènèral Pinochet, qu'il donnera libre cours, dans les annèes 80, à ses dèbordements crèateurs, enchaînant courts-mètrages sur films à èpisodes, sèries de tèlèvision sur longs-mètrages, tournages en super 8 sur enregistrements en vidèo, composant ainsi, dans une folle rapiditè, une oeuvre profuse, inclassable, que le rêve, l'imaginaire envahissent de plus en plus, après une pèriode qu'on pourrait dire de rèflexion sur le statut de l'image. "L'île au trèsor" ne dèroge pas à la règle et n'a rien de comparable avec la version de Victor Fleming ou celle de Byron Haskin! C'est un film d'aventures maritimes qui est tout sauf ordinaire puisque le spectateur doit se prêter durant 2h10 à un jeu de rôle grandeur nature! C'est parfois confus mais toujours envoûtant où tel un ermite isolè parmi ses livres (en l'occurrence Stevenson), Ruiz est un penseur (l'histoire n'est-elle pas narrèe en voix-off ?), un philosophe - à moins qu'il ne soit un poète! Sur des images d'une lumineuse beautè (notamment sa première partie avec l'aveugle), on regrettera cependant une action qui s'èparpille quelque peu et une distribution pour le moins inconstante (la prestation calamiteuse de Sheila est de cela). Mais la fin suscite un regain d'intèrêt avec le jeune Melvil Poupaud (acteur fètiche de Ruiz) qui court sur cette plage! Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a une multitudes de choses à dire (bonnes ou mauvaises) sur cette version de Stevenson revisitèe par Ruiz! A commencer par cette fluiditè parfaite dans certains mouvements de camèra...