Alors c'est un vieux film, c'est vrai. Mais c'est pas parce qu'un film date des années 30 et qu'il a survécu jusqu'a aujourd'hui que c'est nécessairement un chef d'oeuvre. Au niveau des effets spéciaux, c'est sur que ca serait d'une mauvaise fois absolue que de juger et on peut saluer la performance que ça devait être à l'époque. C'est quand même un film pionnier dans l'animatronique. rien que ça impose le respect. On a tout de même du mal à se représenter qu'il s'agissait à l'époque d'un film d'épouvante interdit aux moins de 13 ans et qu'il a provoqué de nombreux malaises dans les salles obscures. Ensuite, c'est au final assez amusant de voir les scènes avec le gorille en carton-pate, très home made. En revanche, au niveau de l'histoire, on se rend compte à quel point elle a été enrichie et appronfondie par Peter Jackson dans son remake. Déjà, première chose, il n'y a pas ici d'histoire d'amour entre Kong et la belle. Le gorille poursuit la belle qui s'enfuit devant la bête. C'est tout. Et celle entre les deux acteurs principaux est d'une platitude très ennuyeuse. On a le droit à tous les vieux clichés machistes, Ann Darrow s'exprime par le biais d'interjection et d'onomatopées durant tout le film, n'a aucun relief comme tous les personnages du film. Alors ok, les clichés machistes, le cinéma des années 1930 en est truffé, mais ce n'est pour autant pas une généralité. Un film comme Metropolis en 1927 arrive à avoir pendant plus de deux heures une femme blonde comme personnage plus ou moins central, sans utiliser des idées préconçues. Et après, en ce qui concerne les acteurs, on voit vraiment que c'est une periode de transition entre muet et parlant: très peu de dialogues, un jeu d'acteur de muet chez tous les acteurs, comme si on ne savait pas quoi faire de cette nouvelle technologie mais qu'on l'a mise là pour attirer le spectateur. Tiens, un peu comme la 3D aujourd'hui, non? Le film n'est donc regardable que dans deux cas : soit on a une curiosité, une nostalgie, voire une passion pour ces vieux films très desuets soit on a vu la version de 2005 et celui ci se révéle alors très interessant car il est mis en abyme dans le film de Jackson. Hé oui, on retrouve dans la vieille version, des scènes que Dunham tourne a bord du bateau en direction de Skull Island en 2005. Le personnage de Carl Duhnam, en 2005, c'est Schoedsack. Celui de Baxter, l'acteur insupportable et prétentieux en 2005, c'est Bruce Cabot, le Jack Driscoll de 1933. Bref, pendant 1h40, il y a assez de choses à disséquer mais le tout est à regarder au deux ou troisième degré. Une fois n'est pas coutume, le remake est bien meilleur que l'original.