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ronny1
36 abonnés
913 critiques
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4,0
Publiée le 28 mars 2019
Le pré générique nous offre interview et journal télévisés, introduit par Catherine Huet, d’une platitude consternante, les présentateurs s’attribuant la vedette (déjà !). « Le déjeuner sur l’herbe » commence fort et ne lâchera rien quant aux sciences et aux techniques qui en dérivent et les élites qui en profitent. Le professeur Alexis, apôtre d’un futur monde aseptisé, considère la passion comme une maladie infectieuse et propose de remplacer l’amour, la chère et le vin par l’insémination artificielle et le régime qui met en forme (c’est dégueulasse mais c’est bon pour vous). Il est entouré d’un groupe de scientifiques purs et durs (le monsieur plus du lot s’appelant paradoxalement Rousseau), desquels cherche à profiter le cousin avide, propriétaire d’usines chimiques et qui pense que tout peut s’acheter. Ces élites snobinardes torturent allégrement leurs épouses, privées de tout plaisir gustatif afin de tenir la ligne mannequin. Un déjeuner est organisé au bord de la rivière pour annoncer le mariage du « grand homme » avec la chef des girl-scouts, une allemande curieux mélange d’une bar à mine et du Kaiser. Oui mais voilà, le Dieu Pan va s’en mêler et de plus la vue de la pulpeuse Nénette (Catherine Rouvel) se baignant nue dans la rivière, alors… La magie de l’eau qui coule jalonne l’œuvre de Renoir. Ici elle permet à la belle naïade de devenir le catalyseur d’une révélation : la vie vaut mieux que la théorie et toutes les sciences du monde ne l’égaleront pas. Paul Meurisse joue à merveille ce professeur psycho rigide sur de son fait, et la plantureuse Catherine Rouvel lui donne la réplique avec grâce et naturel. Le reste du casting est épatant avec une mention pour Fernand Sardou représentant le bon sens paysan, mais consterné par un fils (Jean-Pierre Granval) qui atteint les sommets de la fainéantise, tout en traitant les autres de glandeurs. Le tout est illustré par des images que les impressionnistes n’auraient pas reniées, Jean Renoir rendant hommage à la peinture de son père, de Claude Monet et d’Edouard Manet (qui peignit « Le déjeuner sur l’herbe »). Cerise sur le gâteau, une fois n’est pas coutume, la musique de Kosma tombe juste. Ce très grand film laissera un goût amer, car le monde qui se défait sous nos yeux est malheureusement celui qui a triomphé dans la vraie vie. Aseptisé, calibré et unidimensionnel, réduisant l’être humain à la fonction de consommateur, l’orientation à but lucratif étant justifiée par la science. Et Renoir de rejoindre Tati quant au regard ironique qu’il porte sur un progrès illusoire. L’avenir n’est pas écrit et le pire ne durera peut être pas. Le Dieu Pan peut-être...
Sur une musique de Joseph Kosma, Le Déjeuner Sur L'Herbe est un joli film en N&B et couleur, écrit et mis en scène par Jean Renoir en 1959. Le réalisateur, fils de l'illustre peintre impressionniste, nous offre une belle photographie, de superbes décors naturels aux cigales sous les oliviers de Provence. Après un début aux scènes délirantes tirant sur le burlesque, cette comédie aborde des sujets sérieux comme le progrès, l'écologie ou la Science. Outre la présence de la délicieuse et pétillante Catherine Rouvel dans le rôle de Nénette, le film nous livre également des dialogues châtiés dans la bouche de l'immense acteur qu'était Paul Meurisse.
Le célèbre professeur Alexis (Paul Maurisse) a inventé et prône la fécondation artificielle. Il est un scientifique dont le rationnalisme fait peu de cas de la nature et des ses mystères. Précisément, contre ce matérialisme triomphant et menaçant, Jean Renoir décrit, dans un radieux coin de Provence, une nature riche, belle et sensuelle, une campagne où s'éveille le sentiment amoureux qui ne s'accommode pas de procréation artificielle...Et pour montrer dans quelle erreur se trouve le professeur Alexis, Renoir montre comment le déjeuner sur l'herbe, particulièrement guindé, spoiler: va dégénérer sous l'effet magique d'un simple air de flûte , comment , après un vent de folie -au propre comme au figuré- le distingué professeur, délaissant ses théorèmes, redécouvre la sensualité d'une jeune fille se baignant dans la rivière ou découvre le plaisir d'une sieste au pied d'un arbre. Cette comédie enjouée et burlesque, ironique et parfois libertine -ce couple de volontaires pour la fécondation articielle spoiler: chez qui les senteurs des sous-bois éveillent des envies orgiaques!- est un hommage, un hymne, faussement ingénus, au graces et sensations de la nature. Comment Alexis ne tomberait-il pas sous leur charme? Ce retour aux sources des plaisirs originels, dans un cadre enchanteur, est l'oeuvre d'une cinéaste facétieux et jeune. Paul Meurisse, élégant et primesautier, drôle, y fait une composition mémorable.
On y passe un moment ravissant, plein de vie et de bon esprit. Ce déjeuner sur l'herbe a largement de quoi ravir, séduire. Mais sa légereté l'empêche en outre de véritablement éblouir.
Film de 1959 où la couleur de la nature provençale contraste avec le noir et blanc de la télévision de la séquence d’ouverture. Etienne Alexis (Paul Meurisse), un savant coincé voulant propager la fécondation artificielle à l’espèce humaine change de vision en rencontrant une jeunette. Les passages naturalistes avec l’accent provençal reconstitué sont un peu pénibles. Le cousin d’Etienne Alexis industriel de la chimie attend de son élection comme président de l’Europe pour profiter de la généralisation de la fécondation artificielle. Critique de la science sans conscience, des intérêts d’argent derrière les promesses d’amélioration de l’espèce, ce film de 1959 paraît prophétique. Les oliviers noueux de la maison du père de Jean Renoir, Auguste Renoir et certaines images qui ressemblent à des tableaux font le lien entre le père peintre et le fils réalisateur. Le film contient aussi une critique implicite de la construction européenne fondée sur le rapprochement franco-allemand symbolisé par le mariage du professeur Alexis avec sa cousine allemande. Hymne à l’amour et à la Nature d’un réalisateur de 65 ans, méfiant face au progrès scientifique sur les traces de son père.
Encore un film mal-aimé de Renoir. Il est vrai qu’il peut sembler futile et mal équilibré. Mais il distille un charme irrésistible, avec un Paul Meurisse merveilleux et une parabole sur le progrès et le rapport à la nature qui n’a pas vieilli mais est plus que jamais prophétique.
Un film d'une actualité étonnante. Un très bon Renoir, proche de Tati dans la réalisation de ce film. On retrouve son grand humanisme, son rejet de la grande bourgeoisie qui est, cette fois, rachetée par la découverte de la Nature et le bonheur vraie qu'elle procure.
Une comédie déjantée de Jean Renoir parfaitement réussie. Drôlatique jusqu'à l'absurde. Mais pas que... Quand le tourbillon irrationnel, imprévu et non maîtrisable de l'amour vous tombe dessus, met tout en vous et autour de vous sens dessus dessous, il arrive ce qui arrive ! Paul Meurisse extraordinaire, entre M. Hulot et Buster Keaton, clown blanc (réellement) qui commence à vivre. La rétrospective Renoir à la Cinémathèque tient ses promesses !
Petit film sympatique sans etre un chef-d'oeuvre, Le Déjeuner sur l'herbe est un film assez étrange dans la cariére de renoir. A voir pour sa fraicheur et ses cadrage(renoir reste le maitre qu'il est).
Je suis triste ce soir. Motif : j'anime depuis déjà plusieurs années un ciné-club pour personnes "d'un certain âge" dans le foyer logement de ma commune. Ce mardi là, j'avais choisi "Le Déjeuner sur l'Herbe" de ce cher Jean RENOIR, fils d'Auguste et Aline. Aïe ! Les temps ont diablement changé, et ma mémoire m'a joué un mauvais tour ... Quelle déception ! Scénario, thématique et situations simplistes à l'extrême, dialogues indigents, personnages caricaturaux, interprétation à la limite du ridicule (à l'exception de Paul Meurisse, Catherine Rouvel et Fernand Sardou qui assument sans démériter) ! Et dire que, 50 ans plus tôt, j'avais aimé ce petit film du grand RENOIR ! ... Révision déchirante. Ni la première, ni la dernière sans doute.
Film plein de fraîcheur, qui laissera dubitatif les critiques aigres du cinéma français mais qui ravira les amoureux du cinéma, ne se prennant ni pour des critiques ni pour des spécialistes d'un art qui ne se laisse pas limitée par des mots. Ce n'est pas le meilleur film du monde, mais il retrouve un élan cinématographique simple et libre.