Aujourd'hui, ce DVD pourri est vendu sous le titre accrocheur de "The Terror", on ne s'embête plus à trouver une traduction surannée qui, pourtant, accompagnerait merveilleusement cette daube. L'image aussi est accrocheuse, pas comme celle présentée ici : ce sont des yeux en gros plan, disons des yeux de sorcière, au-dessus d'un pont levis en contre-plongée. À la rigueur, la jaquette pourrait faire croire qu'il s'agit d'un film récent. Le DVD est sponsorisé par Ciné FX et on peut lire cette phrase au-dessus du titre : "Le cauchemar prend forme", ce qui fait d'ailleurs bien rire quand on a vu le film. C'est juste vieux, ridiculement mal fait, irregardable, farfelu, incohérent, bref c'est juste MAUVAIS. Seul le début est pas mal, avant que l'histoire ne commence, il y a une certaine poésie qui naît de la rencontre entre le chevalier napoléonien Jack Nicholson et la mystérieuse inconnue du bord de mer, on se croirait dans le Léonor de Juan Luis Bunuel, empreint du romantisme allemand de Ludwig Tieck. Mais à partir du moment où on voit cet acteur d'un autre temps, Boris Karloff (né en 1887 !), alors c'est foutu. Je crois que c'est tout ce qu'il y a à dire sur le contenu. Le dos de la jaquette est juste à mourir de rire : "Un film atypique, envoûtant, produit par Roger Corman, le pape du cinéma underground et co-réalisé par Jack Nicholson, Francis Ford Coppola et Monte Hellman." Est-ce que c'est une blague ? Roger Corman, pape du cinéma underground ? (rires) Il est plutôt mainstream pour un réalisateur undergound, non ? À réaliser des films à succès comme "La petite boutique des horreurs" et à travailler avec Nicholson, Coppola et Monte Hellman qui étaient déjà des valeurs montantes d'Hollywood bien que relativement "contre-culturelles". Le terme "underground" doit inclure des notions d'expérimentation, et donc de non-reconnaissance par l'art disons conventionnel d'une époque donnée, ce qui n'est PAS DU TOUT le cas ici puisque Roger Corman réalise des merdes commerciales horrifiques dont le but est de rapporter un max de pognon avec un budget relativement restreint. Une merde qui continue d'ailleurs de rapporter du pognon grâce aux DVDs attrape-gogos de supermarchés.