Chef-d'oeuvre indétrônable de Disney ! On pourra dire qu'il y a un avant et un après « La belle et la bête ». En réalité, les prémices de cette qualité sont déjà palpables avec « La petite sirène » mais à partir de cette année 1991, Disney semble imbattable, il enterre ses concurrents sans pitié et ne leur laisse aucune chance. Ce n'est pas un hasard si, récemment, nous avons pu avoir sur nos écrans une adaptation ultra-fidèle de cette oeuvre par Bill Condon, ce dernier va jusqu'à garder la moindre réplique, la moindre virgule du classique original (ajoutant quelques nouvelles séquences timides). Il n'y avait, en réalité, que ça à faire pour garantir le succès de son film, la perfection ayant déjà été atteinte en 1991 ! La preuve en est, Christophe Gans (qui n'est pas n'importe qui) ne parviendra pas à rendre son oeuvre immortelle (vite visionnée vite oubliée) tant le souvenir de son « prédécesseur » animé reste en nos esprits. Plus fort encore, Disney adaptait, en 1991, un conte français déjà adapté par un grand cinéaste dans les années 40 : Cocteau lui-même. La grande force de Disney est de prendre un nombre inquantifiable de libertés quant à l'histoire contée tout en conservant les messages utiles. C'est clairement le cas ici et on ne pouvait pas rafraîchir l'histoire plus habilement. Le film s'ouvre en voix off mais qui n'est absolument pas pompeuse comme on pouvait le craindre, elle résume l'intrigue s'appuyant de fresques féériques. « Qui pourrait aimer une bête » ponctue l'introduction et confère une dimension épique ! Nous entrons alors dans la première scène musicale, un thème qu'on retrouvera plusieurs fois, on y rencontre le personnage de « Belle », le moment est fantastique et toute personne de ma génération pourra souvent y repenser quand un ami ou un collègue lui dit « Bonjour » ! Bon nombre de personnages figurent également dans cette première chanson, tout le village et... Gaston ! Ah ce personnage tout à fait parodique qui fonctionne à merveille, on connaît tous un « Gaston » dans notre entourage ! Si, si... Cherchez ! Gaston reste, à ce jour, le méchant le plus sympathique de l'histoire de Disney, accompagné de son acolyte LeFou (à l'instar de Mouche pour Capitaine Crochet, Iago pour Jafar, etc...). On retiendra bien entendu le moment culte de la chanson de Gaston, mention spéciale pour la phrase « Pour la première fois j'ai une idée – Y'a pas pire pour un homme... - Je sais ! » ingénieusement mise en scène. Le personnage de « Belle » n'entre pas encore dans la logique des femmes rebelles et battantes (Mulan, Raiponce, etc...) mais il n'est en rien ridicule. On peut imaginer oh combien il était difficile de rendre crédible cet amour naissant entre la ravissante jeune fille qu'elle est et la bête qu'elle sera amenée à rencontrer. Force est de constater qu'on est dupés, on se laisse emporter par cette histoire, on y croit du début à la fin ! L'évolution du personnage de Belle est donc très riche ! Parlons du plus impressionnant : le personnage de la bête. J'ai vu l'adaptation de Condon en VO mais le dessin animé, je n'ai jamais vu que la version française et je ne suis pas prêt d'en changer ! La voix française donnée à la bête est juste fabuleuse ! Ce personnage est très ambigu, donc intéressant. Au début, il terrifie ! Vraiment ! Je me rappelle de mon souvenir d'enfant, j'étais pétrifié durant la scène où Belle lui demande de s'avancer dans la lumière, il n'en est que plus appréciable de découvrir son côté très sensible et tendre dans la seconde partie !
Le tout nous amène jusqu'à un final sonnant tellement juste que les plus sensibles d'entre nous iront jusqu'à verser leur petite larme !
N'oublions pas l'ensemble des personnages qui font du bien : Bébé Tasse (alias Chip), Lumière, Big Ben, Maurice, Philibert, etc...
Reconnaissons que la dimension « rêve » atteint son paroxysme lors de deux séquences cultes en musique : « C'est la fête » de Lumière et « Histoire éternelle » chantée lors de la fameuse danse mise à l'honneur sur l'affiche du film ! D'aucuns se souviendront également de la magnifique scène de la bibliothèque, celle de la bataille de boules de neige, de... en fait, je pourrais citer chacune des scènes du métrage !
Du grand cinéma qu'on ne peut rivaliser...