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Teresa L.
21 abonnés
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4,5
Publiée le 1 juin 2014
C'est un film tout en ruptures de tons, de scènes, extrêmement respectueux du mouvement imprimé par Kafka à son roman. Danièle Huillet a traduit de façon "fonctionnelle" le dialogue original, (le film est tourné en allemand), et pourtant on y repère des gendarmes qui semblent échappés d'un vieux Keystone en deux bobines. Le noir et blanc du film est très subtil. Magnifique.
Pour faire simple, ce film est une adaptation ultra fidèle d'un livre qui porte probablement le même nom. Sauf que les réalisateurs, se sont tapés le délire d'adapter ce livre sans y appliquer les codes du cinéma. Du coup, plus vraiment de jeu d'acteur mais simplement des personnes qui récitent leurs textes, des décores vides avec uniquement ce qui est décrit dans le livre (donc pas grand chose), aucune musique, que des plans fixes... Sur 2 heures de films, j'ai compté 6 mouvements de camera. Autant dire que le film est vraiment long et endormant, mais je pense que c'est pas le pire de tout. Le pire, c'est que c'est l'adaptation d'un livre inachevé, donc le film l'est aussi. Bref, le film est marrant 5 minutes, parce qu'à la limite absurde, mais les heures se font vraiment sentir. Je comprend d'ailleurs pas bien pourquoi je l'ai regardé en entier...
Les Straub sont si sacrés, dans certains cercles, qu'il est impossible de ne pas les aimer, sans passer pour un imbécile. Je dois alors confesser ne pas être aller au bout de ce film... tout simplement emmerdant. Tout est fait,bien sûre, pour aller à l'encontre du spectacle et de la mise en scène, concidérés par nos deux réalisateurs franco-suisses, comme bourgeois et alliénant. Alors pourquoi une aussi belle photographie. La lumière est tout simplement sublime, mais malheureuse, elle ne suffit pas à notre attention. Cette vision marxiste de l'amérique est en plus tout simplement grostesque et ridicule. Ce qui touche en revanche, pour finir sur une note positive, c'est une certaine austerité qui tranche avec la débauche de moyen des gros succés d'aujourd'hui. L'anti Avatar, ce trouve quelque part entre ce film et l'Année dernière à Marienbade, autre navet cultissime et sacré. Pourquoi les Straub sont des cinéastes vénérés, celà doit tout seulement tenir de l'absence totale de compromis et à l'aspect marginale de leur oeuvre... qui séduit, paradoxalement et comme toujours, plus le bourgeois que l'ouvrier.