Subida al cielo (Mexique, 1952) est au carrefour entre Los Olvidados (Mexique, 1950) et El Gran Calavera (Mexique, 1949). Le réalisateur, Luis Buñuel, mélange la description dun milieu sociale mexicain avec de lhumour burlesque. On y retrouve aussi des scènes surréalistes et délectables de par ce fait, mais aussi des scènes documentaires qui ne sont pas sans rappeler «Las Hurdes» (Espagne, 1933). Lhistoire pourrait se résumer au voyage initiatique dun jeune marié vers laccomplissement de sa virilité par lacte sexuelle, or «Subida al cielo» est aussi un road-movie et un film sur la mère dont le cinéma mexicain de lépoque était friand. Daprès Ado Kyrou, spécialiste du surréalisme au cinéma, «Subida al cielo» est un film surréaliste à part entière. Si la scène centrale, surement la meilleure du film grâce à son rendue onirique pertinent, est assurément surréaliste, si lesthétique maquette des scènes de car donne aux images une consistance irréelle, si lacharnement du destin à retarder le voyage laisse deviner à la réalité une surréalité, dautres scènes se rapprochent plus dun néo-réalisme à la Buñuel quautre chose. Notamment les scènes où les deux frères sont là, elles installent alors une ambiance réaliste. Lun des deux frères est dailleurs joué par Roberto Cobo, «El Jaibo» dans «Los Olvidados» (Mexique, 1950). Ainsi «Subida al cielo» est un bijou tant le surréalisme sencastre avec fluidité dans le réalisme. Seul Luis Buñuel est capable dune telle prouesse. En conclusion, «Subida al cielo» vaut largement dêtre vu pour sa scène surréaliste centrale qui apparaît comme une fuite du spectateur en arrière, à lépoque française de Buñuel mais qui donne aussi au film, tant avant quaprès, sa ligne de conduite. «Subida al cielo» (Mexique, 1952) se révèle finalement un des meilleurs films méconnus du cinéaste.