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ronny1
41 abonnés
913 critiques
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3,0
Publiée le 17 avril 2021
« La montée au ciel » offre un budget encore plus fauché que chez Corman ou Bava. Ainsi le bus-jouet escale un morceau de carton sous la douche. Histoire de ne pas porter seul la responsabilité des effets spéciaux, Edward Fitzgerald a trouvé un pigeon pour les co signer : Jorge Benavides. Et pourtant, c’est là que survint une séquence onirique, à la fois érotique et psychanalytique (comme souvent chez Buñuel). Il faut dire que la torride Lilia Prado est parfaite dans le rôle de d’un personnage féminin(très libre (pour l’époque), dont la pelure de pomme se termine (ou commence) dans la statue maternelle encore vivante de sa conquête (Esteban Márquez). En ajoutant une certaine ironie quant au candidat législatif et sa vision d’un progrès à marche forcée, battu en brèche par des bœufs, chèvres poulets, l’ensemble se laisse voir.
Un film "mineur" de la période mexicaine de Bunuel mais qui comporte un certain charme. Un certain humour avec cet homme qui veut faire son testament mais qui est confronté à la corruption du système . Une critique sociale claire , dénonçant les autorités , et les pouvoirs, mais acide comme les aimaient Bunuel .Une mise scène classique avec quelques passages plus surréalistes et des effets "spéciaux" décalés..,
Un film assez méconnu de Buñuel, dans son époque mexicaine, relatant l’épopée picaresque d’un jeune homme qui doit aller, par delà les montagnes, requérir un avocat afin de faire respecter les dernières volontés de sa mère avant sa mort. Le récit (très court, à peine une heure et quart) est truculent, pittoresque et le plus souvent drôle. Il donne à voir la vie quotidienne des paysans mexicains, pauvres mais amoureux de la vie. Le surréalisme est présent à travers une séquence onirique au milieu du film qui donne l’orientation de cette épreuve « divine » de la tentation soumise au jeune homme. Comme le dit le chauffeur de car au retour de ce voyage fantastique, on naît, on meurt… C’est la destinée de l’homme, sa force et sa faiblesse. Au-delà du propos sans amertume ni désenchantement, qui vise la famille, la société et les institutions comme toujours chez Buñuel, la réalisation est d’une force peu commune, les images semblant parfois sortir de l’écran pour venir à notre rencontre. L’interprétation est homogène, avec en tête d’affiche Esteban Marquez, entêté et courageux jusqu’au bout de la course et Lilia Prado, redoutable séductrice. Un film mineur peut-être dans la carrière du grand d’Espagne mais d’une qualité indiscutable et à découvrir.
Une comédie sympathique avec de bon sentiments et bonne humeur. Une sorte de road-movie à travers le Mexique. Simple et typique, pas grand chose de géniale mais un bon petit moment cinéma.
Considéré comme un petit Buñuel, "La Montée au ciel" est pourtant incroyablement bourré de charme. Moins caustique qu'à son habitude, le réalisateur met en scène une tranche de vie légère avec parfois une petite pointe de drame sans pour autant oublier que c'est un cinéaste surréaliste (la séquence du fantasme, excellente !!!) et symaboliste, les mentions à la religion étant loin de manquer à l'appel. Mais là où le film est vraiment très fort c'est avec l'apparition du personnage interprété par la sensuelle Lilia Prado (nom que je suis bizarrement pas prêt d'oublier !!!), très chaude et provocante. Là, le mercure du thermomètre grimpe (très très !!!) vite, et on arrive à se demander comment le personnage principal arrive à respecter ses voeux de fidélité conjugale pendant 24 heures alors qu'un type normal (comme moi par exemple !!!) n'aurait pas tenu 24 secondes... Mais pour en revenir vraiment au film, à part un très petit coup de mou vers le milieu, le récit est en plus très bien mené. Peut-être mineur pour les autres, pour moi c'est clairement une bonne cuvée bunuelienne. Allez vite une bonne douche glacée pour rafraîchir un peu l'atmosphère...
Buñuel aura produit d'étonnants paradoxes : surréalisme épais qui pourtant fascine, style lourd qui pourtant perdure. Et sans avoir besoin de faire de tels binômes antagonistes, La Montée au Ciel concilie étrangement l'aspect documentaire qu'il a déjà plus brillamment exploré avec un reflet culturel mexicain imprégné tel qu'il était des prémices de tensions avec les USA, et avec un ambitieux projet scénaristique que les moyens seront loins de porter au pinâcle : les scènes en camion sont impressionnantes dans le cadre de leur réalisation - décors, miniatures, trucages - mais le résultat est une mosaïque allègrement mauvaise. Le monde du rêve est quant à lui toujours bien figuré, ce grâce à quoi le fond de la chose est diversifié et satisfaisant ; mais la forme, même remise à son époque, est médiocre.
Réalisé peu de temps après "Los olvidados", "La montée au ciel" constitue à l'inverse de celui-ci une oeuvre assez mineure dans la filmographie du cinéaste. Cette énième et sempiternelle histoire biblique sur la tentation lasse par son absence de rythme et d'originalité (sur le même thème, Buñuel a fait bien mieux). Ceci-dit, ce n'est bien sûr pas dénué de qualités ; l'art de la suggestion du maître et les envolées surréalistes sont toujours là, et sauvent le spectateur d'un certain ennui.
Subida al cielo (Mexique, 1952) est au carrefour entre Los Olvidados (Mexique, 1950) et El Gran Calavera (Mexique, 1949). Le réalisateur, Luis Buñuel, mélange la description dun milieu sociale mexicain avec de lhumour burlesque. On y retrouve aussi des scènes surréalistes et délectables de par ce fait, mais aussi des scènes documentaires qui ne sont pas sans rappeler «Las Hurdes» (Espagne, 1933). Lhistoire pourrait se résumer au voyage initiatique dun jeune marié vers laccomplissement de sa virilité par lacte sexuelle, or «Subida al cielo» est aussi un road-movie et un film sur la mère dont le cinéma mexicain de lépoque était friand. Daprès Ado Kyrou, spécialiste du surréalisme au cinéma, «Subida al cielo» est un film surréaliste à part entière. Si la scène centrale, surement la meilleure du film grâce à son rendue onirique pertinent, est assurément surréaliste, si lesthétique maquette des scènes de car donne aux images une consistance irréelle, si lacharnement du destin à retarder le voyage laisse deviner à la réalité une surréalité, dautres scènes se rapprochent plus dun néo-réalisme à la Buñuel quautre chose. Notamment les scènes où les deux frères sont là, elles installent alors une ambiance réaliste. Lun des deux frères est dailleurs joué par Roberto Cobo, «El Jaibo» dans «Los Olvidados» (Mexique, 1950). Ainsi «Subida al cielo» est un bijou tant le surréalisme sencastre avec fluidité dans le réalisme. Seul Luis Buñuel est capable dune telle prouesse. En conclusion, «Subida al cielo» vaut largement dêtre vu pour sa scène surréaliste centrale qui apparaît comme une fuite du spectateur en arrière, à lépoque française de Buñuel mais qui donne aussi au film, tant avant quaprès, sa ligne de conduite. «Subida al cielo» (Mexique, 1952) se révèle finalement un des meilleurs films méconnus du cinéaste.