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    Yoshiwara
    Note moyenne
    2,6
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    4 critiques spectateurs

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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    704 abonnés 3 055 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 janvier 2023
    Qu’il faut être aveugle pour ne pas célébrer la beauté d’une mise en scène en constant mouvement, pourvue de cette fluidité qui fait la patte de son cinéaste ! qu’il faut être sans cœur pour résister aux tribulations amoureuses de ce trio au destin tragique ! qu’il faut être sourd pour ne pas entendre, derrière les accents des acteurs japonais, la musicalité d’une langue qui se révèle au contact d’une autre, française cette fois, bien plus dissonante ici en ce qu’elle en correspond pas à celle attendue !
    La mise aux oubliettes du film Yoshiwara par nombre de critiques repose certainement sur un souci de rassemblement derrière de beaux titres, associés souvent à de grands auteurs adaptés – Zweig et sa Lettre à une inconnue, Maupassant dans Le Plaisir etc. Le roman de Maurice Dekobra dont est tiré le présent long métrage est, en effet, qualifié de « roman de gare » ; il n’empêche que son adaptation lui confère une grâce nouvelle, une puissance dramatique que sert à chaque instant la mise en scène de Max Ophüls, visiblement inspiré par le cinéma japonais et, notamment, par son âge muet : ses gros plans sur des visages, ses plongées et contreplongées sur des personnages isolés ne sont pas sans rappeler certes l’expressionnisme allemand et français, mais également Le Journal de voyage de Chuji (Daisuke Itō, 1927). En qualité de cinéaste européen soucieux d’explorer les cultures, Ophüls croit en la force de l’image et opte pour une épure japonaise qu’il francise à l’aide de dialogues très romanesques.
    Il livre ainsi une œuvre aussi hybride que les couples qu’il forme, ramassée et pourtant animée par une authenticité qu’il creuse, de façon paradoxale, en revendiquant l’artifice : les décors sont issus de studio, la langue prédominante est le français, l’intrigue est celle d’une pièce de théâtre – n’oublions pas que le cinéaste a commencé dramaturge. Les personnages n’ont de cesse de faire les acteurs, de changer de rôles, de recourir à l’imaginaire pour habiter un monde en guerre : l’espionnage devient alors une métaphore pour désigner la duplicité généralisée, qu’Ophüls investit avec un sens du mélodrame poignant – en témoigne la séquence de voyage immobile entre la geisha et l’officier russe, bijou de réalisation qui se décline dans toute sa filmographie. Yoshiwara, non pas ratage, mais chef-d’œuvre injustement malaimé qu’il convient vite de réhabiliter.
    bellini 2
    bellini 2

    6 abonnés 82 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 mai 2018
    Ce qui aurait pu etre un excellent livret d'opera du genre Mme Butterfly, a du se contenter d'etre un film. Il y a la beauté des images, des moments très lyriques, d'autres tragiques...mais il manque la musique
    Maqroll
    Maqroll

    164 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mai 2011
    Certes ce film sonne faux à chaque instant : se passant au Japon, il a été réalisé en France ; donnant à voir une histoire d’amour et d’espionnage entre Russes et Japonais, il est tourné par des acteurs français parlant avec l’accent de Belleville, ce qui donne parfois un involontaire effet comique : Gabriello en kimono et chaussettes blanches tenant le rôle d’un propriétaire de maison de geishas est impayable ! De plus, l’une des seules actrices japonaises du film, Michiko Tanaka, ne parlant pas un mot de français, a dû interpréter son rôle en apprenant son texte phonétiquement… Il n’empêche que c’est signé Max Ophüls (qu’est-il venu donc faire dans cette galère ?), estampille garantie quoi qu’il arrive d’images splendides et de lyrisme fou. Dans une histoire d’amour impossible à la Madame Butterfly, il y a une scène où Pierre Richard Wilm fait entrevoir à la jeune geisha tous les rêves d’une vie future qu’ils n’auront jamais… Cette scène, fondée sur l’imaginaire, est digne des plus grands moments de ce cinéaste amoureux des femmes et de l’amour, digne de Madame de…, de La signora di tutti ou de son chef-d’œuvre entre tous, La Lettre d’une inconnue. À elle seule, elle illumine ce film médiocre d’une touche magique et en fait une œuvre valant d’être vue.
    Plume231
    Plume231

    3 933 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 avril 2011
    Il n'est pas difficile de sentir que le père Ophüls n'était pas du tout à l'aise quand il avait dirigé ce film de type exotique alors très en vogue à l'époque. Seul moment de grâce, la scène où le personnage de l'officier raconte ce que sont une soirée à l'opéra, une promenade en traîneau et un dîner au restaurant à sa japonaise. Autrement la réalisation est très plan-plan sans les mouvements de caméra tourbillonnants auquels le cinéaste nous avait déjà habitué, l'actrice japonaise donne l'impression de réciter avec beaucoup de difficultés son texte phonétiquement et les acteurs français (très mal!) grimés en asiatiques ne font que mieux souligner l'artifice grossier de l'entreprise. Quand au scénario, une histoire d'amour interraciale sur fond d'espionnage, elle est tellement mince et prévisible qu'elle ne vaut même pas un bol de riz trop cuit. Ce film a quand même deux raisons d'être : la première, il montre que même les plus grands peuvent se prendre de sacré gadin, la seconde, elle permet encore mieux d'apprécier les chefs d'oeuvre du réalisateur.
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