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Un visiteur
2,5
Publiée le 13 novembre 2010
Non on ne retrouve pas la force de Dernier tournant à cause des acteurs et aussi des rapports entre les personnages moins ambigus et trop prévisibles dans cette version, donc forcemment déçu.
J’adopte tout à fait le jugement d’André Bazin selon lequel le néo-réalisme italien ne peut commencer qu’avec la Libération. Ossessione (le titre français est stupide et racoleur), tourné en 1943, ne peut donc être qu’un précurseur de ce courant (qui démarrera véritablement avec Rome, ville ouverte de Rossellini). Adaptation et transposition en Italie d’un roman américain de James M. Cain, le film conte l’histoire d’une passion puis d’une destruction par le fait du hasard et du temps qui passe plus que de la destinée ou du désir des protagonistes. Le couple vedette Massimo Girotti - Anna Calami joue sobrement et juste et leurs personnages sont crédibles. Le film comporte toutefois quelques longueurs (défaut récurrent chez Visconti) et a - j’ose le dire - mal vieilli car si son propos est universel, son traitement ne l’est pas. Il est pourtant un témoignage essentiel de cette époque capitale du cinéma mondial et annonce les chefs-d’œuvre à venir du néo-réalisme tels Rome, ville ouverte, déjà cité ou Le Voleur de bicyclette, de Vittorio de Sica.
Qu’un tel film ait pu être tourné pendant la guerre, sous le régime de Mussolini, est un vrai paradoxe italien (même s’il a fait scandale à sa sortie). Visconti transpose un roman noir américain, il montre la pauvreté, des mariages arrangés, des chômeurs vagabonds, avec pour certains une mentalité anarchisante, une jeune prostituée… et il met aussi en scène, avec une force inédite, le désir sexuel. Les scènes de bals, de café, de concours de chants, rappellent irrésistiblement Renoir, dont Visconti a été l’assistant. Un superbe film qui permet de faire une archéologie du néo-réalisme italien, avec ses influences du réalisme à la Renoir et du film noir américain.
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4,0
Publiée le 24 septembre 2020
D'une durèe inhabituelle (140 minutes), "Ossessione" est une première rèussite pour Luchino Visconti dont c'est ici le premier long-mètrage qu'il tire d'un cèlèbre roman de James Cain! Histoire classique que l'on connait plus ou moins par coeur, celle d'un vagabond qui se laisse sèduire par la femme d'un garagiste! Les amants liquident le pauvre mari et s'enfuient, mais le destin en a dècidè autrement pour les amants diaboliques [...] Subissant l'influence du grand Renoir, Visconti parvient tout de même à construire une mise en scène très personnelle avec une parfaite maîtrise de l'espace! Le couple maudit Massimo Girotti / Clara Calamai appartient plus que jamais à la mythologie du cinèma italien, voire du cinèma tout court! Le monde que Gino et Giovanna parcourt est fait de misère et de rèvolte! Personne n'oubliera la sensualitè, le lyrisme, la violence et l'humanitè qui traversent le film de Visconti! Et que dire du visage radieux et soudain ouvert de Calamai dans la bouleversante scène finale! Malgrè de nombreuses coupures (la censure fasciste est passèe par là), "Ossessionne" n'en reste pas moins une grande oeuvre...
Première des nombreuses adaptations du roman "le Facteur Sonne Toujours Deux Fois" en 1942 par Luchino Visconti, "Ossessione" pose les bases d'un genre nouveau dans le cinéma Italien et mondial : le néoréalisme. Furieuse description d'un société minée pas le chômage et la misère, il était détesté du régime Mussolinien pour ces valeurs qu'il incarnait en plus de développer explicitement une histoire de meurtre et d'adultère, mêlant sexe et violence... Cette oeuvre est la première d'un très grand metteur en scène que j'admire énormément et qui réalisera par la suite d'inoubliables chefs-d'oeuvres tels que "Il Gattopardo" ou "Rocco e i suoi fratelli". Ici, on retrouve déjà la griffe de cet auteur si particulier, parvenant sans cesse à magnifier le cadre qu'il met en valeur. La sensualité est débordante, au service d'un érotisme suggéré de manière a peine détournée. Il y a cette ambiance si propre à Visconti, cette caméra si grâcieuse parvenant à faire ressortir le charme de ses interprètes et hisse certaines séquences vers les plus hauts cieux. D'une durée de deux heures vingt, "Ossessione" prend le temps d'exposer avec détail et minution les caractères de ses protagonistes, à la fois innocents et d'une incroyable perversité. L'émotion est présente au détriment du supsense. On est dans un drame psychologique se détournant volontairement de l'intrigue policière de départ. Celle-ci n'est toutefois pas entièrement mise de côté et constitue le fil conducteur d'un scénario remarquablement construit. On touche à la perfection. Seul problème, mais de taille : il manque le lyrisme qui transforme de très bons films comme celui-ci en monuments. Le souffle qui devrait consacrer cette oeuvre est régulièrement absent, si bien qu'on a l'impression de voir un ensemble superbe mais parfois creux. Sans tourner à vide (loin de là), il ne parvient pas à transcender tel qu'on l'aurait désiré.
Ce film est tiré du roman "Le facteur sonne toujours deux fois". Je n'ai ni lu le livre ni vu les deux autres films tirés du roman (en fait, j'ai essayé il y a longtemps de voir la version avec Jack Nicholson et Jessica Lange mais j'ai craqué au bout de dix minutes) donc je n'ai pas de référence directe. Mais, j'en ai trouvé une indirecte notamment lorsque les amants rejoignent leur maison après le meurtre du mari : cela m'a fait penser à "Thérèse Raquin" de Zola. Malheureusement je n'ai pas retrouvé la force du malaise crée par Zola et j'ai été un peu déçu.
De plus, le traitement de l'histoire annonçant le néo-réalisme italien m'a énervé. Si vous suivez un peu mes critiques, vous verrez que je ne porte pas vraiment Rossellini et Da Sica dans mon coeur, du moins pour leur manière de filmer l'action.
Bon, passons aux choses positives : comme toujours la composition des plans est superbe, les mouvements de caméra sont discrets mais efficaces. Bref, du bon Visconti surtout lorsqu'il évite ses zooms rapides qui m'énervent (Cf. mes critiques sur "Les damnées" et "Mort à Venise". Enfin, toute la première partie du film est ponctuée par des airs d'opéras et même si Verdi me passionne moins qu'avant je suis toujours sensible à ses arias.
Le résultat : une note un peu mitigée reflétant la qualité technique de l'oeuvre mais aussi le manque de créativité dans le traitement de l'histoire.
"Les amants diaboliques" est un mélodrame atypique à la réalisation innovente. Cette première oeuvre de Visconti souffre malheureusement de quelques problèmes techniques. Le manque de raccords sons et images font parfois rire involontairement. Cependant, l'histoire, si elle pose les bases de l'archétype de l'amour torturé, n'en est pas moins absorbante, belle pour n'être que plus terrible. Visconti par le truchement de cette amour, introduit la cinéma des années 40 dans le réalisme. "Ossession" n'est ni un film de genre ni un film complet d'amour, c'est avant tout une chronique, parfois encore maladroitement menée, qui conte le banal dans l'extraordinaire. Les acteurs ( Clara Calamai et Juan de Landa ) incarnent à la perfection cet amour horrible. Ils sont beaux mais véhiculent par leur regard ou par une simple torsion du faciès la détresse du personnage. Un art du portrait qui fait honneur à Visconti. Pour conclure, nous dirons qu'"Ossessione" est une bien belle introduction au monde de Visconti mais qui perd un peu de sa splendeur par de bêtes défaillances pourtant essentielles. "Les amants diaboliques" sont beaux et bruts.
Le premier film de Visconti et déjà on sent toute la patte de l'artiste. Le neo realisme italien, le talent dans la direction d'acteurs, la maîtrise dans le scénario. On pourra certes reprocher qqs longueurs mais la passion racontée par Visconti devient à l'écran d'une rare intensité.
Premier film de Visconti et déjà on ressent toute la patte artistique du maître. A travers lhistoire de Ginno, jeune vagabond sans le sou qui se retrouve confronté au meurtre de son patron, pour pouvoir jouir pleinement des relations quil entretient avec la femme de ce dernier, on pénètre de plein pied dans le cinéma néo réaliste italien. Giovanna fait tout pour pousser le beau Ginno à écarter définitivement son mari, vieux, gros, et devenu gênant. Les jeunes amants sont dans limpossibilité de saimer, la scène la plus symbolique de cela, cest dans un bar où le mari se met à participer à un cours de chant pendant que Ginno et Giovanna tente de converser et en éprouve les pires difficultés devant la voix étouffante qui résonne dans la pièce. Cest lhistoire dune passion qui savère destructrice, lhistoire dun destin tragique écrit davance des lors que lirréparable est commis à linstar du « Voleur de bicyclette » de De Sica. Massimo Girotti joue de manière excellente, Clara Calamai aussi. La réalisation est à la hauteur du grand réalisateur italien. Très bon film !