Dark City est un sublime film fantastique, un de ceux vraiment marquant des années 90 et que j’ai régulièrement plaisir à revoir tant le sujet est fascinant.
Le casting est quand même très pointu, et les interprètes sont réellement à la hauteur. En rôle principal on a Rufus Sewell, acteur talentueux, pas toujours bien utilisé mais qui ici développe une prestation des plus attrayantes, collant bien à son personnage. Engagé, pas trop charismatique comme il faut (il incarne un type « normal »), il s’en sort fort bien. En arrière-plan les personnages sont plus typés, plus surprenants, et l’on a des interprètes alertes dans ce genre de rôle, en particulier Kiefer Sutherland, qui souvent est une importante plus-value. Il ne déroge pas à la règle ainsi que William Hurt. Niveau féminin on appréciera la sublime Jennifer Connelly, toujours très sérieuse dans ses rôles et elle est très douée ici. Ses instants « femmes fatales » sont magiques. A noter la présence d’interprètes bien typés là-encore pour les méchants du film, en particulier le regretté Ian Richardson.
Le scénario est très très bon. Mystérieux comme il faut, très audacieux, doté d’une gradation aux petits oignons, Dark City aborde des thèmes brillants qu’il développe en assez peu de temps de façon géniale. Proyas offre un métrage intelligent, à la réflexion très fluide et en même temps il n’a pas non plus abandonné l’idée d’un métrage de divertissement. Du coup on conserve un bon rythme, de bonnes scènes d’action, et on ne se noit pas dans une métaphysique pédante. Pour ma part Dark City est l’exemple type qu’on peut faire un film profond et réfléchi sans forcément faire un truc hermétique et abstrait.
Visuellement c’est superbe. Doté d’une ambiance rétro qui par certains aspects pourra rappeler le récent Sin City, Dark City bénéficie de décors magnifiques, d’une atmosphère soignée grâce à une photographie de grande qualité, et Proyas sert une mise en scène aux petits oignons. Il est vrai qu’il est dans son élément depuis The Crow et il signe une réalisation très enlevée mais jamais abrutissante. A noter que quelques effets spéciaux ont un peu vieilli, cela va de soi, mais Dark City conserve de beaux restes, et fait encore très belle figure. Niveau bande son c’est travaillé là encore, et je retiendrai surtout les parties chantées qui sont mémorables.
Au final Dark City est un film vraiment très costaud, et j’invite vraiment tout un chacun de se lancer dans le visionnage. Certes un peu noir, c’est un film singulier, à l’atmosphère prenante, aux personnages étonnants, au scénario très riche, et pour ma part je ne vois pas de fautes véritables. 5, et une note vraiment méritée.