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ronny1
36 abonnés
913 critiques
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1,0
Publiée le 25 mai 2020
Comme Ingrid Bergman reprend le rôle de Jeanne d'Arc six ans après le très moyen "Joan of Arc" de Victor Fleming, il est possible d'imaginer une quelconque filiation. Il n'en est rien car Rossellini se contente de trouver un écrin à son épouse, en l'occurence "Jeanne au bûcher" de Paul Claudel, sur une musique d'Arthur Honegger. Le résultat est laid, kitsch, inintéressant, mal joué, mal monté et accompagné d'une musique qui semble issue d'une maquette avortée. Souvent ridicule, constamment ennuyeux et parfaitement laid, il laisse rêveur quant à l'appréciation enthousiaste d'une certaine critique, dont certains, même avec le temps, restent fascinés par ce navet aussi prétentieux que vain.
La cantate d'Honneger est déjà à la base une réflexion mystique sur le destin de Jeanne d'arc sous forme d'un dialogue et d'un choeur antique. Ici tout le côté onirique est retranscrit par les images surnaturelles: les étoiles ou les superpositions de plans. Cette cantate filmée est une curiosité très intéressante. Les images (un peu anciennes) s'apparentent à la série des années 60, "les rois maudits" par les décors peints. La mise en scène est assez évolutive selon les pensées de l'héroïne: joyeuse, colorée, immobile ou bien intériorisée. Mais quel rôle pour Ingrid Bergman.... C'est une consécration tellement elle irradie de sa douceur et son humilité. C'est passionnant et la musique est superbe, surtout les passages avec chœurs, quelle splendeur. Honneger est un musicien français des années 30 et sa cantate est souvent jouée. Dernière en date à la nouvelle philharmonie de Paris, ouverte en janvier 2015, avec Marion Cotillard dans le rôle de la récitante..... Royal. "Jeanne, fille de Dieu, va, va, va!!!!"
Je commence le film en ayant en tête les deux autres Rossellini que j'ai vu (comment faire autrement ?) je m'attendais à une sorte de Allemagne année zéro avec jeanne d'arc. Mais en fait pas du tout, le film commence directement par cette Jeanne brûlant dans ce bûcher, le chœur tout autour chantant, insultant la belle Ingrid Bergman. Il s'agit en fait de l'adaptation d'un oratorio, avec donc quelque chose de très théâtrale, mais Rossellini fait quelque chose de culotté, il va coupler ça avec des effets typiques du début du cinéma, on se retrouve avec des nuages en coton en premier plan et la scène se jouant à l'arrière plan (par exemple), on a un film alors un peu hybride, mêlant théâtre, chant, prémices du cinéma. Et rien que pour ça j'ai envie d'aimer ce film, alors oui c'est pas le film le plus intéressant du monde dans son développement, quoique Bergman est excellente, il y a des scènes magnifiques, le début et la fin par exemple, on développe des thèmes qui sont le courage et l'acceptation de son sort… C'est vraiment un film étrange, pas un chef d'oeuvre, mais qui a tout pour que le cinéphile curieux daigne y jeter un coup d'oeil intéressé.