« Terminator 2 » se rapproche du sans faute, encore plus que le premier, si ça ne tenait pas à quelques paradoxes temporels un poil génants et une énorme surenchère sur les pouvoirs de l’ennemi
: que le nouveau modèle de Terminator soit fait d’un alliage métallique lui permettant de prendre plusieurs formes différentes, pourquoi pas, mais de là à ce qu’il se liquéfie complètement jusqu’à devenir aussi plat qu’un plancher, et de là à ce qu’il puisse adopter n’importe quelle texture et n’importe quelle couleur, et de là à ce que ces transformations soient si rapides, et de là à ce qu’il conserve ses sens, sa motricité instantanément quelles que soient les circonstances, c’est tirer le bouchon bien trop loin. J’aurai pu accepter le concept mais il aurait fallu garder la chose un minima crédible et explicable, par exemple qu’un noyau dur au moins lui permettant de se regénérer doive exister, qu’il serait justement son point faible, ou bien qu’il ait au moins une apparence metallique en temps normal mais qu’il ait besoin d’un autre matériau supplémentaire, liquide à la base pourquoi pas, pour pouvoir prendre une apparence humaine. Comment un alliage métallique à lui seul peut-il prendre n’importe quelle couleur et texture ?
De la science fiction, je veux bien, mais soit on est dans du pur fantastique, à ce moment c’est la porte ouverte à toute extravagance, soit on est dans un contexte certes purement imaginaire mais tout en revendiquant garder un semblant de crédibilité à tous les postulats émis. À ce moment là on ne peut pas se permettre d’opter certaines idées sans en démontrer la possibilité avec quelques éléments supplémentaires, il faut être capable de l’expliquer au public sinon c’est de l’exagération. Du coup, cet ennemi modernisé ne m’a pas si emballé que ça de ce point de vue. Les voyages dans le temps sont des pièges tout faits donnant lieux à bon nombre de paradoxes, et là aussi quelques uns sont flagrants
: si tous les travaux de recherche aboutissant à Skynet se basent sur la puce qui provient du futur, comment du coup ce futur a été possible puisque sa cause clé provient de lui-même ? Comment John Connor peut-il toujours exister une fois tout détruit, alors qu’il a été conçu par le retour vers le passé d’un membre de la résistance ? Si je veux même aller plus loin, comment toute cette histoire a pu exister si en fin de compte ce monde futur n’existe plus ?
Bon, ça reste un film, j’ai beau croire en l’effet papillon, je ne vais pas blâmer toute cette réalisation pour ce type de dilemnes, ils sont inévitables et récursivement insolvables, l’important c’est qu’ils restent suffisamment anecdotiques. On peut considérer que c’est le cas ici. Le scénario en revanche, lui, est complet, riche en événements qui s’enchaînent de manière très bien élaborée. C’est ce qui manquait au 1er épisode, j’appécie énormément le progrès. Ici, non seulement on a droit à un récit plus complet mais surtout à un Terminator et une Sarah Connor aux nouvelles personnalités fascinantes. Si Schwarzenneger reste fidèle à lui même dans son rôle du Terminator, avec sa gestuelle et ses regards bien étudiés, Linda Hamilton, elle, a subit une énorme transformation. Son personnage prends énormément de poids, et acquiert une personnalité qui a gagné en caractère, on est loin du manque d’assurance de la maladroite serveuse de fast food, l’évolution est phénoménale et on aime ça ! Sinon physiquement, quelle transformation ! Elle gagne en muscles (Schwarzy l’aurait motivé à ce point?), on ne s’y attends pas forcément, mais ça lui confère oh combien de crédit ! Vu le poids de cette franchise et la qualité en progrès, tant dans ses effets spéciaux, son scénario et dans l’originalité de ses personnages, je compte bien continuer à regarder les nombreuses suites. Point d’« adios », c’est juste un petit « Hasta la vista » d’ici le prochain épisode que j’attend de regarder avec une grande impatience !