Il y a le Jim d'aujourd'hui, et l'autre d'avant. "Terminator 2" est l'oeuvre d'un passionné, d'un homme concerné et habité par un génie. C'est l'apothéose du cinéma d'anticipation, le chef d'oeuvre absolu, une pierre angulaire dans la filmographie d'un cinéaste mais également dans le patrimoine du séptiéme art. Tout, dans "Terminator 2" est propice à demeurrer universellement culte, mythique, à inspirer les prochaines décénnies et à faire pâlir les années passées. Oui, parce que cette suite, en plus d'être meilleure que le premier (qui était déjà excellentissime), est une mine d'or artistique, technologique et esthetique. Dans chaque plan, on sent déborder l'inspiration et la créativité de Jim qui ne laisse rien au hasard et offre l'un des spectacles les plus ahurissants du cinéma. Il arrive, via un scénario brillant, construit d'une main de maitre et à la narration qui se renouvelle inlassablement sans s'essouffler, à capter l'attention et immerger le public dans une aventure décoiffante, osée, ambitieuse, et qui tient toutes ses promesses. Côté casting, qu'il s'agisse d'Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton ou Robert Patrick, tous sont impliqués et rendent hommage à leurs personnages respectifs. Le suspense, l'émotion, l'humour, l'action, que d'ingrédients réunis dans un unique cocktail savoureux dopé à l'adrénaline. Le T800 est une légende, pourchassant sa quête protectrice envers le jeune Connor déstiné, adulte, à conduire l'humanité vers son salut et sa sauvegarde. A ses trousses, le T1000, fléau du monde robotique qui se désintégre et se reconstitue comme bon lui semble, craint de tous et avec pour seul objectif : détruire John. La peur, la tension psychologique de Sarah (la mére) crée un relief à l'atmosphére déjà pesante, si bien que l'on prend en compassion sa paranoïa. Les décors sont fabuleux, les effets spéciaux gigantesques. Le prologue est à lui seul une anthologie, tandis que le reste constitue sans doute l'avénement du réalisateur le plus acclamé de tous les temps (mais pas pour les bons films). Musicalement, on ne citera que le théme magistral (bien que l'ensemble de la bande originale soit trés bonne), épique qui donne à lui seul toute l'émotion caractérielle de ce chef d'oeuvre inégalé et inégalable. Les séquences de poursuites, d'intimité, de complicité et de violence sont toutes dosées à la perfection et sont montées avec une telle intelligence qu'on est épaté de bout en bout. "Terminator 2 : le jugement dernier" est une vision pessimiste, décourageante mais attractive de l'apocalypse. Un prodigieux moment de cinéma. James Cameron a repoussé toutes les limites technologiques pour nous offrir son plus beau film. Malheureusement, "he never back".