Alors que la premier Terminator se classe maintenant comme référence culte du cinéma de Science-fiction, ce deuxième opus, signé le même James Cameron, surpasse son grand frère de par une maîtrise totale d’un concept tout autant spectaculaire qu’intriguant. En somme, si Arnold Schwarzenegger était impressionnant en machine à tuer en 1984, il l’est encore plus dans la costume de cette nouvelle variante de son personnage métallique. Non pas venu pour tuer mais pour protéger, la machine, Sarah Conner et son fils, John, doivent faire face à un nouvel ennemi tout en combattant le cours de l’histoire et entreprenant d’éviter l’apocalypse annoncé. Captivant, culte, spectaculaire, un film fascinant découvert dans mon enfance, qui lui, contrairement à l’opus premier, n’a pas pris la moindre ride, à quelques exceptions près. Tout aussi violent, tout aussi mécanique, voilà une suite meilleure encore, un fait particulièrement rare.
Une petite dizaine d’année après avoir asséné le premier coup de massue, James Cameron revient en entraînant avec lui les mêmes trublions, tous plus matures et surtout aux looks moins kitsch. Le jugement dernier n’aura plus d’équivalent par la suite tant la maîtrise technique et scénaristique de Cameron est indiscutable. Au travers d’un tournage difficile, le cinéaste de génie enchaîne les scènes monumentales de poursuites, de fusillades et d’explosions. Pour parler franchement, nulles scènes d’action post Terminator 2 ne m’aura plus jamais réellement impressionnée. Encore tout jeune, assis devant mon poste, ébahis par ce camion fou dans les canaux artificiels de L.A., cette poursuite entre un hélicoptère et le fourgon de police, une monstruosité de cinéma qui aujourd’hui encore, impressionne littéralement. Mais tout ça est agrémenté d’avantage encore par le charisme des acteurs, d’un Robert Patrick au sommet de sa carrière d’acteur, impressionnant face à un Schwarzenegger faisant facilement deux fois son poids.
L’esthétisme initié par Cameron sur le premier film est similaire ici, les tons bleutés prédominants, les lumières froides étant omniprésente. Par ailleurs, la bande sonore n’est qu’une évolution maîtrisée de celle de 1984, électronique mais ici plus naturelle. Le rythme, tout aussi maîtrisé que jadis, est à nouveau l’un des clefs du succès pour l’œuvre de Cameron. Entre monumentales confrontations, le cinéaste se pose gentiment pour documenté son propos, là encore donnant lieu à de cultes séance de mise à niveau, comme lorsque le Terminator expose son avant bras à son futur créateur. Mais Terminator 2 n’est pas qu’une formidable interprétation de la star austro-américaine, mais une formidable démonstration de la part d’une certaine Linda Hamilton, plus cinglante que précédemment, sans revenir sur Robert Patrick et son interprétation culte du t1000. En passant, James Cameron confie le rôle de John Connor à Edward Furlong, jeune acteur inconnu que l’on retrouvera plus tard chez Tony Kaye, dans le chef d’œuvre American History X.
La messe est dite, voilà un film d’une telle puissance qu’il en restera pour moi les des piliers du cinéma de notre temps. Si Arnold Schwarzenegger aura de tout temps soulever quelques moqueries, si Terminator n’est pas la franchise la moins parodiée de tous les temps, reste que ce jugement dernier est si bon qu’il m’en vient parfois la chaire de poule. Un film culte parmi les plus grands. Indiscutablement un coup de cœur, pour ma part, l’un de ces films qui marquent une jeunesse et qui reste à jamais gravé à l’esprit. Un chef d’œuvre indiscutable. 20/20