Appréciant généralement les peplums fantastiques, celui-ci m’a toutefois laissé une impression amère. Tiré de mythologie chrétienne - mais plutôt juive rétrospectivement – il nous conte l’histoire d’un homme élevé depuis l’enfance en Egypte par la famille du pharaon, mais qui ne leur ressemble pas du tout (vêtements différents, porte la barbe…). Et pour cause, il s’agit en fait d’un élu malgré lui pour devenir le chef du peuple hébreux qui comme par hasard est réduit en esclavage par les égyptiens.
Histoire donc à mettre en parallèle avec les sagas scandinaves, leurs héros, leurs divinités, leurs pouvoirs… et leurs élucubrations familiales.
Déjà le scénario est grotesque en soi mais la réalisation flirte constamment avec le ridicule,
Comme dans cette scène symptomatique ou le héros, Moshe, endormi près de son cheval mort après avoir errer dans le désert se trouve en prise avec deux énergumènes venus d’on ne sait où, qui pour - on suppose - le dépouiller, ne trouvent rien de mieux que de le réveiller pour se faire tuer, ce qui arrange bien Moshe qui s’octroie ainsi deux chevaux et des vivres.
Comme dirait un certain Tuco « On raconte pas ça vie quant on veut tuer quelqu’un ».
Par ailleurs comment, élevé comme un égyptien depuis la petite enfance, ce gars-là décide
de ne suivre aucun code vestimentaire ou culturel propres aux ‘siens’. Le réalisateur s’est dit : « Il faut que le spectateur comprenne bien que mon héros c’est pas un égyptien ».
Mais quand même d’où sort-il son nom ? sa mère adoptive a du lui donner un nom égyptien, pas celui d’un peuple réduit en esclavage. Bref, vraiment pas claire comme situation.
Quant au spectacle proposé, il s’étale en langueur tant il est sans âme.
Reste les effets spéciaux, sans doute ce qu’il y a de mieux dans le film, mais assénés d’un coup, sans nuances. L’Egypte victime de calamités naturelles (sauf celle qui tuent ses nouveaux-nés humains) semble devoir les subir en moins d’une semaine, pourtant à chaque fois que l’une arrive, la précédente ne laisse plus la moindre trace
Les hébreux qui pour sauver leurs enfants, sacrifient autant d’agneaux pour conjurer le sort (vraiment n’importe quoi, mais c’est paraît-il dans l’histoire d’origine) prouvant que le respect des autres espèces animales n’a jamais été à l’ordre du jour.
Quant à la scène du tsunami qui engloutit les troupe de Ramses II (le pharaon présumé), si techniquement elle est probante, encore que le gabarit de la vague aurait à mon avis engloutit une bonne part des hébreux bien trop proches du rivage. Son dénouement statue
des approximations et incohérences du scénario et par extension de l’histoire, avec ses deux
meneurs de peuples qui se font face à quelques mètres, sans se soucier de la vague gigantesque qui va les engloutir. Le hébreu s’en sort sans soucis car il est le héros du sujet, mais l’égyptien aussi, tandis que toute son armée est anéantie, comme le témoin d’importance, car pharaon. Ainsi, pour les super-héros hébreux (Moïse/Moshe et son dieu) le reste de la population asservie également mais parce qu’égyptienne, n’est que le résultat sans importance des dommages co-latéraux voulus par cette guerre des mythologies.
Bref, navrant de fond comme de forme.
Franchement au visionnage du film, j’ai pensé que c’était un film de commande, pour la télé, ou genre direct-to-DVD.