On ne présente plus Rosemary's Baby, film culte et souvent considéré comme la meilleure oeuvre de l'excellent Roman Polanski. Et pour cause.
Malgré les conseils de leur vieil ami Hutch, Guy Woodhouse et sa jeune femme, enceinte, s'installent dans un immeuble new-yorkais vétuste, considéré par leur ami comme une demeure maléfique. Aussitôt, leurs voisins, Minnie et Roman Castevet, vieux couple d'Europe centrale, imposent leur amitié et leurs services. Si Guy accepte facilement ce voisinage, Rosemary s'en inquiète. Nous sommes donc directement plongés dans l'intimité de ce jeune couple, au sein de cet étrange appartement. L'ambiance est dès lors très atypique, très marquée et très inquiétante. Même si la première partie du film se contente de poser calmement le décor et de nous présenter sereinement les personnages, il y a, au sein de Rosemary's Baby, quelque chose qui arrive à littéralement nous fasciner. En effet, les personnages en question ont tous, sans exception, quelque chose de bizarre, d'étrange, dans leurs actes, dans leurs comportements et même dans leurs paroles. On sent que quelque chose ne tourne pas rond au sein de cet immeuble, mais on ne saurait dire quoi. Peut-être l'indiscrétion, l'hypocrisie ou encore les déstabilisantes scènes oniriques, omniprésentes dans l'oeuvre.
La seconde partie, quant à elle, monte progressivement en tension. Les explications fusent et se bousculent mais le spectateur reste toujours avec ces fameuses questions ; Qui croire ? Les doutes de Rosemary sont-ils justifiés ou ne s'agit-il là que de pure paranoïa ? Car, en effet, même si le film flirte souvent avec le fantastique, aucune explication ne reste totalement invraisemblable face au contexte très réaliste et aux thèmes du film.
Au final, étrange, malsain, dramatique et psychologique sont quelques mots pouvant parfaitement convenir à Rosemary's Baby. Une oeuvre profonde et complexe qui restera marquée en nous au fer rouge.