S'il y a une chose de sûre, c'est qu'il faut des gens comme Carax au cinéma. Parce que si on peut très bien ne pas aimer ce qu'il fait, parce que c'est complètement étrange, il a des vrais idées de cinéma, des vrais propositions à faire. Et si je n'adore pas Les Amants du Pont-Neuf comme j'ai adoré Mauvais Sang, ça reste un film important, tout simplement parce qu'il propose quelque chose de neuf, d'inédit avec une vision bien à lui. Ainsi nous retrouvons Denis Lavant et Juliette Binoche (à l'époque où elle ne jouait pas encore n'importe comment) qui s'aiment l'un l'autre. Seulement nous ne sommes pas dans un monde réaliste, on est chez Carax, ainsi, le film déborde d'une poésie un peu spéciale, un peu macabre, très triste mais en même temps plein d'espoir.
Carax sait également utiliser sa caméra, le montage et offre tantôt des scènes nerveuses, tantôt des moments très calme, mais les deux sont la plupart du temps très beau.
Après oui c'est un film qui a des soucis, il n'est pas parfait. Mais peu importe je dois dire, l'idée est là, elle passe. Oui ça ou ceci aurait pu être mieux d'une autre façon, mais je préfère mille fois un film légèrement bancal par moment comme celui là, plutôt qu'un film calibré sans âme. Parce que ce film a une âme, une personnalité. Carax sait filmer ses acteurs, les sublimer. Et c'est le principal.
Après j'aurai aimé qu'il aille encore plus loin en posant son univers, son Paris fantasmé, un peu comme dans Mauvais Sang.
En tous cas c'est à voir, par pure curiosité, se faire un avis sur ce film, se frotter à quelque chose de frais, de nouveau, d'intéressant, bourré de bonnes idées.
Et je suis très content que Carax revienne au cinéma très prochainement, il est des gens comme lui ou Grandrieux qui ne sont que trop rares et pourtant leurs films sont géniaux, même si pas parfait.